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Le Figaro

Face à la menace russe, le ministre français Marcangeli s'inspire de la résilience estonienne

Réservé aux abonnés REPORTAGE - Le ministre de la Fonction publique est venu «apprendre» et «prendre exemple» sur le pays balte, qui redoute d'être envahi par son voisin russe. Au loin, des bruits de pas brisent le silence des geôles. Dehors, des voiliers défilent à travers les vitres de la prison de Patarei, située à quelques encablures de la vieille ville de Tallinn. Derrière ses murs de forteresse, des dizaines de milliers d'Estoniens y ont été enfermés et parfois exécutés sous l'occupation soviétique puis nazie. Au fond d'un couloir, l'historien de la mémoire, Martin Andreller, montre à Laurent Marcangeli la pièce aveugle où étaient fusillés des prisonniers politiques. Une cave froide et humide qui jouxtait autrefois le sauna réservé aux gardiens. « On sent un pays encore marqué dans sa chair par l'occupation soviétique. En France, nous avons peut-être un peu oublié ce que c'était d'être occupé », souffle le ministre de la Fonction publique. Sur les rives de la mer Baltique, ce proche d'Édouard Philippe est venu prendre, au plus près, la mesure de la menace russe. Celle qu'Emmanuel Macron qualifiait une semaine plus tôt de « préparée », « organisée »