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5 hours ago
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Ceux qui osent gâcher la fête de Trump
Le président des États-Unis, Donald Trump, s'apprêtant à signer sa « belle et grande loi » sur le terrain de la Maison-Blanche C'était la fête nationale que Donald Trump attendait. Alors que des avions militaires survolaient la Maison-Blanche, le président américain a dégainé son fameux Sharpie pour signer la plus importante victoire de son deuxième mandat, le « One Big Beautiful Bill Act ». En ce 4 juillet, le président Donald Trump donnait l'impression d'être gagnant sur toute la ligne. À coups de menaces et d'intimidation, il a fait taire toutes les critiques et obtenu tout ce qu'il voulait. Les contestations judiciaires ? La Cour suprême vient de limiter la portée nationale des décisions des juges invalidant les décrets du président, qui dirige le pays du bout de son crayon-feutre. Les manifestations populaires ? Donald Trump a réagi en déployant la Garde nationale dans les rues, contre l'avis de l'État, dans une violente démonstration d'autoritarisme. PHOTO JIM WATSON, AGENCE FRANCE-PRESSE Le président Donald Trump regarde les feux d'artifice avec son épouse Melania lors des célébrations de la fête nationale américaine. Les universités ? Il les a mises à sa botte, effrayant les chercheurs qui sont pourtant un extraordinaire moteur d'innovation et de création de richesse. Les pays étrangers ? Il les a poussés à relever leurs investissements militaires de 2 % à 5 % du PIB et à réduire l'impôt sur les multinationales américaines. Le Sénat, le Congrès ? Ils ont voté en faveur de sa « belle et grande loi » qui redistribuera l'argent des pauvres aux riches, comme un Robin des Bois à l'envers. Même la Bourse qu'on voyait comme le dernier rempart contre les dérives trumpiennes est remontée à un sommet historique, elle qui s'était écroulée après l'annonce de droits de douane tous azimuts, en avril dernier. Alors quoi, les investisseurs s'étaient-ils énervés pour rien ? Absolument pas. Si la Bourse semble rassurée, le marché obligataire et celui des devises racontent une tout autre histoire. Depuis six mois, le dollar américain a perdu plus de 10 % face à un panier de devises étrangères, un plongeon inédit depuis 1973. C'est que les marchés remettent en question « l'exceptionnalisme américain », l'idée que son économie a la capacité de surclasser le reste du monde. Mais le plus inquiétant, c'est que la chute du billet vert survient en même temps que les taux d'intérêt montent sur les obligations du gouvernement américain, signe que les investisseurs perçoivent un plus grand risque, avec l'endettement fédéral qui s'accroît. Dollar en baisse, intérêts en hausse. Cette dangereuse combinaison, on la voit plus souvent dans les pays émergents en crise que dans les pays avancés, à plus forte raison aux États-Unis dont la devise est un pilier de l'économie mondiale. La situation fait un peu penser à ce que le Royaume-Uni a vécu en 2022, signale le groupe de recherche américain Brookings Institution1. La première ministre britannique Liz Truss avait provoqué une crise de la dette en annonçant des baisses d'impôts qui allaient à l'encontre des efforts de la banque centrale pour contrer l'inflation. Son projet, qui reposait sur des emprunts, a fait bondir les taux d'intérêt et chuter la devise. Avec le plus pur humour anglais, les citoyens de Sa Majesté s'étaient alors mis à parier que leur nouvelle première ministre durerait moins longtemps qu'une laitue. Et la laitue avait gagné ! On n'en est pas là aux États-Unis. Mais il est clair que Donald Trump ébranle sérieusement la confiance des investisseurs étrangers, qui considéraient les États-Unis comme la valeur refuge suprême. Ce n'est pas le Big Beautiful Bill Act qui arrangera les choses, bien au contraire. La loi n'amènera pas un boom de richesse, car elle ne fait que perpétuer les baisses d'impôts aux plus riches que Trump avait mis en place dans son premier mandat et qui arrivaient à échéance. Mais pour payer ses cadeaux, Donald Trump prend une foule de mauvaises décisions. PHOTO LEAH MILLIS, REUTERS Le président des États-Unis présente le Big Beautiful Bill Act signé Il pige dans la poche des plus démunis. Cela laissera 12 millions d'Américains sans assurance maladie, une honte pour un pays riche comme les États-Unis. En élargissant les écarts de richesse, le président court le risque d'attiser les tensions sociales et de fragiliser la démocratie. Donald Trump sabre aussi dans l'aide au développement des énergies renouvelables, laissant à la Chine ce créneau d'avenir où elle jouit déjà d'une longueur d'avance. Par la bande, cela pourrait nuire à l'industrie de l'intelligence artificielle, très énergivore. C'est sans compter que les Américains souffriront du fait que le président baisse les bras dans la lutte contre les changements climatiques. Mais toutes ces coupes ne sont pas suffisantes pour couvrir les dépenses phénoménales de la « belle et grande loi ». Cela signifie que la dette américaine va gonfler de façon alarmante. Le ratio dette-PIB va grimper à 106 % d'ici deux ans, davantage que lors de la Seconde Guerre mondiale. Pourtant, la planète n'est pas en guerre, même si Trump essaie de présenter les États-Unis comme un pays en crise pour justifier ses gestes autoritaires. On savait que Donald Trump serait intempestif et imprévisible durant son deuxième mandat. Mais la vitesse à laquelle il détruit les fondations démocratiques et économiques de son pays est stupéfiante. Il devra en payer le prix, comme le démontrent la chute du dollar et la hausse des taux d'intérêt. Alors que tout le monde plie devant Trump, les marchés financiers sont les seuls à oser gâcher sa fête. 1. Consultez le rapport du groupe Brookings Institution (en anglais)


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14 hours ago
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Trump signe sa loi budgétaire à la Maison-Blanche
(Washington) Le président Donald Trump a promulgué vendredi son programme d'allègements fiscaux et de réductions des dépenses publiques. Darlene Superville et Nicholas Riccardi Associated Press Entouré de législateurs républicains et de membres de son cabinet, Donald Trump a signé ce projet de loi de plusieurs milliards de dollars américains devant la Maison-Blanche, puis a brandi le marteau que le président de la Chambre, Mike Johnson, lui avait offert et qui a servi à l'adoption finale du projet de loi jeudi. Contre des probabilités parfois improbables, Donald Trump a atteint son objectif : célébrer une victoire législative historique – et controversée – à temps pour l'anniversaire de la nation. Des avions de chasse et un bombardier furtif ont sillonné le ciel au-dessus du pique-nique annuel du 4 juillet à la Maison-Blanche, tandis que Donald Trump et la première dame Melania Trump sortaient sur le balcon de la Maison-Blanche. PHOTO ALEX BRANDON, ASSOCIATED PRESS Donald Trump avec le marteau de la Chambre offert par Mike Johnson « L'Amérique gagne, gagne, gagne comme jamais auparavant », a déclaré Donald Trump, évoquant la campagne de bombardements du mois dernier contre le programme nucléaire iranien, que ce survol visait, selon lui, à honorer. « Promesses faites, promesses tenues, et nous les avons tenues. » La Maison-Blanche était décorée de banderoles rouges, blanches et bleues pour les festivités habituelles du 4 juillet. L'orchestre des Marines des États-Unis a joué des marches patriotiques et, dans une touche trumpienne typique, des airs des icônes pop des années 1980, Chaka Khan et Huey Lewis. Les deux survols distincts ont encadré l'apparition de Donald Trump et l'hymne national interprété par l'orchestre. Les démocrates ont dénoncé ce projet de loi, le qualifiant de cadeau aux riches qui priverait des millions de personnes à faibles revenus de leur assurance maladie, de leur aide alimentaire et de leur stabilité financière. « Je n'aurais jamais pensé que je serais à la Chambre des représentants pour dire qu'il s'agit d'une scène de crime, a expliqué le chef de file démocrate de New York, Hakeem Jeffries, lors d'un discours record qui a retardé l'adoption du projet de loi de plus de huit heures. C'est une scène de crime, on s'en prend à la santé, à la sécurité et au bien-être du peuple américain. » PHOTO ALEX BRANDON, ASSOCIATED PRESS Donald Trump et Melania Trump observent les bombardiers B-2 voler dans le ciel de Washington. La loi prolonge les réductions d'impôts de plusieurs milliards de dollars américains décidées par Donald Trump en 2017 et réduit de 1200 milliardsUS les allocations Medicaid et les bons d'alimentation. Elle prévoit un renforcement massif des contrôles en matière d'immigration. Le vérificateur impartial du Congrès prévoit que près de 12 millions de personnes supplémentaires perdront leur assurance maladie en raison de cette loi. La loi a été adoptée jeudi par la Chambre des représentants lors d'un vote largement partisan, mettant fin à des mois de pressions du Parti républicain pour regrouper la plupart de ses priorités législatives dans un projet de loi budgétaire unique, susceptible d'être adopté sans que les démocrates du Sénat puissent le bloquer indéfiniment par obstruction. Elle a été adoptée par une seule voix au Sénat. Le républicain de Caroline du Nord Thom Tillis a annoncé qu'il ne se représenterait pas après s'être attiré les foudres de Donald Trump en s'y opposant. Le vice-président J. D. Vance a dû exprimer la voix prépondérante. À la Chambre des représentants, où deux républicains ont voté contre, l'un d'eux, le conservateur non conformiste Tom Massie du Kentucky, est également devenu la cible de l'opération politique bien financée de Donald Trump. 3300 milliards US de déficit supplémentaire Le Congressional Budget Office estime que ce plan creusera le déficit de 3300 milliards US sur la décennie et que 11,8 millions de personnes supplémentaires se retrouveront sans couverture santé. Donald Trump a exulté de sa victoire politique jeudi soir dans l'Iowa, où il a assisté au lancement des évènements célébrant le 250e anniversaire du pays l'année prochaine. « Je tiens à remercier les membres républicains du Congrès, car ce qu'ils ont fait est incroyable », a-t-il dit. Le président a déploré que les démocrates aient voté contre le projet de loi, car « ils détestent Trump, mais je les déteste aussi ». Ce projet de loi sera certainement un point de friction lors des élections de mi-mandat de l'année prochaine, et les démocrates élaborent des plans ambitieux : rassemblements, campagnes d'inscription sur les listes électorales, campagnes de propagande, tournées en bus et même une veillée de plusieurs jours, tous destinés à mettre en lumière les points les plus controversés. PHOTO ALEX BRANDON, ASSOCIATED PRESS Donald Trump rencontre des militaires en service. À son retour à Washington vendredi matin, Donald Trump a qualifié le projet de loi de « très populaire », même si les sondages suggèrent que l'opinion publique est, au mieux, mitigée. Par exemple, un sondage Washington Post/Ipsos a révélé qu'une majorité d'adultes américains sont favorables à l'augmentation du crédit d'impôt annuel pour enfant à charge et à la suppression de l'impôt sur les pourboires, et qu'environ la moitié d'entre eux soutiennent l'obligation de travailler pour certains adultes bénéficiant de Medicaid. En revanche, le sondage a révélé que la majorité des personnes interrogées s'opposent à la réduction du financement fédéral de l'aide alimentaire aux familles à faibles revenus et à la dépense d'environ 45 milliards US pour la construction et l'entretien de centres de détention pour migrants. Environ 60 % ont jugé « inacceptable » que le projet de loi augmente la dette américaine de 36 000 milliards US de plus de 3000 milliards US au cours de la prochaine décennie.