6 days ago
Des banderoles «Black Lives Matter» bannies par Prilly sous peine d'expulsion
La Municipalité a sommé une association de retirer des slogans affichés à Malley. Ils étaient liés au décès d'un homme au poste de police à Lausanne. Publié aujourd'hui à 22h00
Une association locale, qui anime la yourte La Demeure à Malley, a été sommée de retirer deux banderoles, sous peine de perdre son autorisation d'occuper les lieux (image d'archives).
FLORIAN CELLA/VQH
En bref:
Quand des slogans qu'elle juge partisans apparaissent sur un terrain communal, la Municipalité de Prilly ne reste pas sans agir. C'est ce qu'elle a montré à une association locale, qui anime la yourte La Demeure à Malley . Celle-ci a été sommée de retirer deux banderoles, sous peine de perdre son autorisation d'occuper les lieux . Hommage à Michael Kenechukwu Ekemezie
Fréquentée par des sans-abri , la tente s'est parée début juin de draps blancs portant plusieurs slogans: «Black Lives Matter», «No one is illegal», «Being Black is not a crime», «No justice no peace» et «Justice for Michael». En français, cela veut dire «Les vies noires comptent», «Personne n'est illégal», «Être noir n'est pas un crime», «Pas de justice pas de paix» et «Justice pour Michael». La structure évoquait la mort d'un de ses habitués, Michael Kenechukwu Ekemezie , survenue le 25 mai au poste de police à Lausanne après une interpellation.
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Dès le 3 juin, la Municipalité écrit à l'association - appelée Les Lents - pour exiger le retrait des banderoles, estimant qu'elles portaient «un message partisan en relation avec ce triste événement». Faute de les retirer dans un délai de deux jours, l'association perdrait son permis octroyé par la Ville. Le syndic de Prilly s'explique
La structure s'est vite pliée à l'exigence. Mais non sans une pirouette. Désormais, sur un nouveau drap, on peut lire: «Ici étaient accrochées deux banderoles en hommage à une personne de notre communauté victime du drame survenu le 25 mai à Lausanne. Nous avons été contraintes de les retirer sous menace d'expulsion.»
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«Nous avons fait ce qui était demandé, tout en expliquant ce qui s'est produit. Nous n'avions pas envie que ce soit passé sous silence», raconte une membre de l'association. La Municipalité, elle, est restée coite. «Pour nous, cet épisode est réglé, déclare le syndic Alain Gilliéron (PLR) . Nous n'allions pas revenir à la charge, même si la nouvelle banderole n'est pas des plus positives envers nous.» Et d'expliquer le rappel à l'ordre: «Ils ont le droit d'avoir des positions, mais on ne peut pas afficher ce qu'on veut aux yeux de tous, sans même demander d'autorisation. Il y a des règles.» Question de liberté d'expression
L'épisode n'est pas resté sans réplique, sur fond de fortes tensions politiques à Prilly. Lors du Conseil communal du 16 juin, le PS s'est fendu d'une interpellation pointant un non-respect de la liberté d'expression. «La réaction de la Municipalité est complètement disproportionnée et ne respecte pas les droits fondamentaux. Nous sommes dans un pays libre!» commente la conseillère communale Patricia Clivaz Luchez. En attendant une réponse municipale à la rentrée politique, l'élue se réjouit: «La réponse de La Demeure est un pied de nez extraordinaire!»
Les suites du décès de Michael Kenechukwu Ekemezie Newsletter
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Chloé Din est journaliste à la rubrique Vaud & Régions depuis 2015. Elle couvre en particulier le district de l'Ouest lausannois ainsi que les thématiques religieuses et spirituelles. Plus d'infos
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