10-08-2025
Festival de Locarno: Rétrospective sur les enfants dans le cinéma britannique d'après-guerre
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Avec The Fallen Idol, Carol Reed met le fils d'un ambassadeur face à la complexité du monde des adultes, un thriller psychologique fascinant, où on découvre notamment Michèle Morgan.
Edmée Cuttat Publié aujourd'hui à 19h53
Le Festival de Locarno propose différentes rétrospectives.
KEYSTONE
En bref:
A l'image d'autres cinématographies, le cinéma britannique d'après-guerre a souvent utilisé le prisme de l'enfance pour explorer les conséquences du conflit, les bouleversements sociaux et les espoirs d'un avenir plus joyeux. Les gosses sont ainsi placés dans différents contextes, confrontés à des enjeux qui les dépassent, tout en démontrant à la fois leur force et leur vulnérabilité.
Avec The Fallen Idol (1948) , première collaboration entre son auteur Carol Reed et l'écrivain Graham Greene qui a adopté sa propre nouvelle, The Basement Room, le réalisateur propose un thriller psychologique fascinant. Mêlant drame, polar et humour, il est filmé à hauteur de son mini héros dont il adopte le point de vue.
Le petit Philippe (Bobby Henrey) vit avec son père diplomate et sa mère dans la somptueuse villa de l'ambassade de France à Londres. En l'absence fréquente de ses parents, il est confié au majordome Baines (Ralph Richardson). Il idolâtre cet homme qui l'emmène en balade et lui raconte ses exaltantes aventures en Afrique. En revanche, il déteste sa femme, personne antipathique, méchante, acariâtre et castratrice.
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Alors que le couple traverse une violente crise, Philippe découvre, sans vraiment l'intégrer, que Baines a une maîtresse (Michèle Morgan), jeune employée à l'ambassade qu'il fait passer pour sa nièce. Le même jour, Mrs Baines meurt en tombant dans un escalier. Témoin de l 'événement, mais l'interprétant mal, le gamin se lance dans des explications foireuses pour tenter de disculper le majordome qu'il croit coupable. Il s'embrouille tellement qu'il l'incrimine involontairement, éveillant les soupçons de la police… Mais Baines a-t-il ou non tué son épouse ? Telle est la question.
Dans une ambiance, où plane le mystère, la tension, le secret, le mensonge, la jalousie, Carol Reed évoque la perte de l'innocence, la désillusion de Phillipe. Commençant même à douter de son idole. Il remet en question sa vision du monde en découvrant la complexité des relations entre adultes, dont il ne saisit pas les subtilités. Une intrigue en forme de métaphore sociale qui souligne le talent du jeune Bobby Henrey, aux côtés du bienveillant et néanmoins fourbe Ralph Richardson, et de la douce mais un rien effacée Michèle Morgan. Manipulation et chantage dans The Yellow Balloon
On reste dans le thriller, mais en plus noir avec The Yellow Balloon (1953) de J. Lee Thompson . Ron et Frankie, deux préados, se disputent violemment un ballon dans les ruines d'un quartier de Londres bombardé. Ron fait alors une chute mortelle dont Frankie se sent coupable. Len, un petit malfrat qui vient de tuer le propriétaire d'un pub lors d'un braquage raté, a assisté à la scène.
Le voyou en profite lâchement pour manipuler le malheureux Frankie. L'assurant que la police va l'accuser de crime, il le fait chanter, le poussant à voler ses parents pour financer son évasion. Avant de décider de le faire taire…
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A l'instar de Carol Reed, J. Lee Thompson nous emporte, déployant une imagination fertile, audacieuse, qui lui a valu une belle percée dans le métier, alors que The Yellow Balloon n'est que son deuxième long métrage. On rappellera que c'est par ailleurs l'un des premiers films à avoir été classé X à sa sortie, en raison d'une scène jugée top effrayante pour les enfants dans le métro de Londres. Il a finalement été peu après reclassifié A.
Le Festival de Locarno
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