14 hours ago
Trump signe sa loi budgétaire à la Maison-Blanche
(Washington) Le président Donald Trump a promulgué vendredi son programme d'allègements fiscaux et de réductions des dépenses publiques.
Darlene Superville et Nicholas Riccardi
Associated Press
Entouré de législateurs républicains et de membres de son cabinet, Donald Trump a signé ce projet de loi de plusieurs milliards de dollars américains devant la Maison-Blanche, puis a brandi le marteau que le président de la Chambre, Mike Johnson, lui avait offert et qui a servi à l'adoption finale du projet de loi jeudi.
Contre des probabilités parfois improbables, Donald Trump a atteint son objectif : célébrer une victoire législative historique – et controversée – à temps pour l'anniversaire de la nation.
Des avions de chasse et un bombardier furtif ont sillonné le ciel au-dessus du pique-nique annuel du 4 juillet à la Maison-Blanche, tandis que Donald Trump et la première dame Melania Trump sortaient sur le balcon de la Maison-Blanche.
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Donald Trump avec le marteau de la Chambre offert par Mike Johnson
« L'Amérique gagne, gagne, gagne comme jamais auparavant », a déclaré Donald Trump, évoquant la campagne de bombardements du mois dernier contre le programme nucléaire iranien, que ce survol visait, selon lui, à honorer. « Promesses faites, promesses tenues, et nous les avons tenues. »
La Maison-Blanche était décorée de banderoles rouges, blanches et bleues pour les festivités habituelles du 4 juillet. L'orchestre des Marines des États-Unis a joué des marches patriotiques et, dans une touche trumpienne typique, des airs des icônes pop des années 1980, Chaka Khan et Huey Lewis. Les deux survols distincts ont encadré l'apparition de Donald Trump et l'hymne national interprété par l'orchestre.
Les démocrates ont dénoncé ce projet de loi, le qualifiant de cadeau aux riches qui priverait des millions de personnes à faibles revenus de leur assurance maladie, de leur aide alimentaire et de leur stabilité financière.
« Je n'aurais jamais pensé que je serais à la Chambre des représentants pour dire qu'il s'agit d'une scène de crime, a expliqué le chef de file démocrate de New York, Hakeem Jeffries, lors d'un discours record qui a retardé l'adoption du projet de loi de plus de huit heures. C'est une scène de crime, on s'en prend à la santé, à la sécurité et au bien-être du peuple américain. »
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Donald Trump et Melania Trump observent les bombardiers B-2 voler dans le ciel de Washington.
La loi prolonge les réductions d'impôts de plusieurs milliards de dollars américains décidées par Donald Trump en 2017 et réduit de 1200 milliardsUS les allocations Medicaid et les bons d'alimentation. Elle prévoit un renforcement massif des contrôles en matière d'immigration.
Le vérificateur impartial du Congrès prévoit que près de 12 millions de personnes supplémentaires perdront leur assurance maladie en raison de cette loi.
La loi a été adoptée jeudi par la Chambre des représentants lors d'un vote largement partisan, mettant fin à des mois de pressions du Parti républicain pour regrouper la plupart de ses priorités législatives dans un projet de loi budgétaire unique, susceptible d'être adopté sans que les démocrates du Sénat puissent le bloquer indéfiniment par obstruction.
Elle a été adoptée par une seule voix au Sénat. Le républicain de Caroline du Nord Thom Tillis a annoncé qu'il ne se représenterait pas après s'être attiré les foudres de Donald Trump en s'y opposant. Le vice-président J. D. Vance a dû exprimer la voix prépondérante.
À la Chambre des représentants, où deux républicains ont voté contre, l'un d'eux, le conservateur non conformiste Tom Massie du Kentucky, est également devenu la cible de l'opération politique bien financée de Donald Trump.
3300 milliards US de déficit supplémentaire
Le Congressional Budget Office estime que ce plan creusera le déficit de 3300 milliards US sur la décennie et que 11,8 millions de personnes supplémentaires se retrouveront sans couverture santé.
Donald Trump a exulté de sa victoire politique jeudi soir dans l'Iowa, où il a assisté au lancement des évènements célébrant le 250e anniversaire du pays l'année prochaine.
« Je tiens à remercier les membres républicains du Congrès, car ce qu'ils ont fait est incroyable », a-t-il dit. Le président a déploré que les démocrates aient voté contre le projet de loi, car « ils détestent Trump, mais je les déteste aussi ».
Ce projet de loi sera certainement un point de friction lors des élections de mi-mandat de l'année prochaine, et les démocrates élaborent des plans ambitieux : rassemblements, campagnes d'inscription sur les listes électorales, campagnes de propagande, tournées en bus et même une veillée de plusieurs jours, tous destinés à mettre en lumière les points les plus controversés.
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Donald Trump rencontre des militaires en service.
À son retour à Washington vendredi matin, Donald Trump a qualifié le projet de loi de « très populaire », même si les sondages suggèrent que l'opinion publique est, au mieux, mitigée.
Par exemple, un sondage Washington Post/Ipsos a révélé qu'une majorité d'adultes américains sont favorables à l'augmentation du crédit d'impôt annuel pour enfant à charge et à la suppression de l'impôt sur les pourboires, et qu'environ la moitié d'entre eux soutiennent l'obligation de travailler pour certains adultes bénéficiant de Medicaid.
En revanche, le sondage a révélé que la majorité des personnes interrogées s'opposent à la réduction du financement fédéral de l'aide alimentaire aux familles à faibles revenus et à la dépense d'environ 45 milliards US pour la construction et l'entretien de centres de détention pour migrants. Environ 60 % ont jugé « inacceptable » que le projet de loi augmente la dette américaine de 36 000 milliards US de plus de 3000 milliards US au cours de la prochaine décennie.