17-07-2025
Festival d'Avignon : Israel & Mohamed, au nom du père
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CRITIQUE - Le danseur de flamenco Israel Galvan et le metteur en scène Mohamed El Khatib évoquent sur un mode original le poids des injonctions paternelles. Émouvant.
Pas très « stylé », comme disent les jeunes. Mohamed El Khatib, 45 ans, porte un tee-shirt jaune sur lequel on lit « Tanger, Morocco » et des chaussures flamenco à talons. Sous les voûtes du cloître des Carmes, côté jardin, l'acteur metteur en scène qui, il y a peu, a rendu hommage au Grand Palais, à Paris, à sa mère morte, s'étire, s'échauffe, sautille avant d'entrer en scène aux côtés de son ami Israel Galvan, 51 ans, prodigieux chorégraphe et danseur de flamenco andalou. Lui est en djellaba bleu clair (celle que le père de Mohamed El Khatib lui a prêtée). Ensemble, ils parcourent le plateau du long en large en esquissant de grands pas, presque en courant.
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Sur deux autels en contreplaqué, les portraits de leurs pères respectifs surplombent des objets personnels : un tapis de prière, des babouches et le Coran pour celui de Mohamed El Khatib. Son paternel, qui vit à Orléans, aurait aimé le voir médecin. Il n'a jamais assisté à l'un de ses spectacles. Des ballons de football…