07-07-2025
Polémique à Toulouse : un prêtre nommé chancelier du diocèse malgré sa condamnation en 2006 pour viol sur un mineur
C'est une nomination annoncée le 4 juin qui n'est pas passée inaperçue dans le diocèse de Toulouse (
Haute-Garonne
). L'abbé Dominique Spina, condamné en 2006 pour viol sur un mineur de 16 ans au Pays basque en 1993, a été nommé chancelier et délégué épiscopal à la pastorale des mariages.
Nommé depuis 2020 aux archives de catholicité du même diocèse, qui conserve et suit les registres paroissiaux de baptême et de mariages, le religieux doit désormais veiller à ce que les actes de la curie diocésaine soient rédigés, expédiés et conservés aux archives de la curie diocésaine.
« L'abbé Spina n'accompagne pas les couples au mariage, précise dans un communiqué Monseigneur de Kérimel, archevêque de Toulouse. Il est vrai que l'abbé Dominique Spina a accompli une peine de 5 ans de prison dont un avec sursis pour des faits très graves qui se sont déroulés il y a près de 30 ans. Considérant que nous n'avons rien à reprocher à ce prêtre depuis ces 30 dernières années pour faits susceptibles de faire l'objet de poursuites judiciaires, canoniques ou civiles, j'ai donc choisi de le nommer dans cette fonction administrative. En choisissant de nommer l'abbé Spina chancelier de la curie diocésaine, j'ai pris le parti de la miséricorde. »
Dominique Spina a pourtant été condamné en 2005 à quatre ans de prison ferme pour le viol d'un lycéen alors qu'il exerçait un rôle de directeur de conscience auprès de la victime. Sa peine a été confirmée en appel en 2006 par la cour d'assises de Tarbes. Après avoir purgé sa peine de prison, il a été curé de l'ensemble paroissial de Fronton-Bouloc-Castelnau-d'Estrétefonds jusqu'en 2016.
Sa nomination comme chancelier est dénoncée par l'association Parler et Revivre
qui aide les victimes d'agressions sexuelles commises au sein de l'Eglise catholique
.
« Je l'ai appris par des victimes toulousaines chez qui cela a ravivé le traumatisme, même si elles ont été agressées par un autre prêtre, indique Olivier Savignac, son président. Il n'y a pas de prise de conscience du diocèse de Toulouse par rapport aux préconisations de la CIASE. On ne comprend pas le comportement du diocèse qui le met à un poste de représentation et qui porte atteinte à sa crédibilité ».