7 days ago
Tour de France : bienvenue dans l'enfer du Nord, on a reconnu la 2e étape vers Boulogne-sur-Mer
C'est lourd et indigeste. Et alors ? Voilà un plat de côtes bien roboratif au menu dès la deuxième étape du
Tour de France
. Un peu sur le modèle de la côte de Piké lors du Grand départ à Bilbao ou celle de San Luca l'an dernier en Italie,
Thierry Gouvenou
le directeur technique du Tour, a décidé d'envoyer rapidement tout le peloton dans le dur.
Pour la deuxième étape, Gouvenou s'est presque montré cruel en traçant
un parcours fait pour souffrir
. Lors des cinquante derniers kilomètres notamment, les changements de direction seront nombreux. Si le vent souffle comme c'est l'habitude en cette période, il va forcément causer des dégâts à un moment.
Nous avons effectué une reconnaissance du parcours avec lui et il se montre assez satisfait de son tracé. « L'idée, c'est d'avoir une course usante et nerveuse, souligne-t-il. On va avoir beaucoup de fatigue dans une étape assez longue de 210 km »
En roulant à partir des remparts de Montreuil-sur-Mer, Gouvenou grimace en apercevant un îlot directionnel. « Il n'y était pas avant. Il va falloir vraiment faire une très grosse signalisation en amont pour prévenir les coureurs », note-t-il.
Juste après Étaples, près du Touquet, il prévient, satisfait. « À partir de maintenant, on n'aura quasiment plus de plat. Cela va se durcir. Le Boulonnais est une des régions les plus difficiles pour faire du vélo. Il n'y a aucun abri au vent. » Pour étayer son discours, il désigne les arbres sur le bord de la route. Le sens des branches prouve effectivement qu'ici, le vent est roi et dicte même la poussée des arbres.
Au pied de la côte du haut Pichot, il poursuit ses mises en garde. « Là, ceux qui ne seront pas bien à cet endroit vont rapidement être largués. Car cela sera impossible de revenir. » C'est une côte de troisième catégorie déjà empruntée quand
Peter Sagan avait remporté l'étape à Boulogne-sur-Mer en 2012
. « Cela va se tendre de la même manière avec un peloton rapidement en file indienne », prédit Gouvenou.
En roulant, on aperçoit la côte de Saint-Étienne-au-Mont, située à douze bornes de l'arrivée. Elle aussi est compliquée. « Logiquement, on finira d'assister à la dislocation du peloton, imagine le patron technique de la Grande Boucle. Je pense que pas mal de gars vont perdre leurs dernières illusions »
D'autant plus qu'il reste encore un morceau de choix. La côte d'Outreau, qui débute par la rue Pasteur. Là, il n'y aura pas de vaccin contre la rage de la fin de course. La montée ne fait que 800 m mais elle demande un effort violent, notamment avec un passage à 15 % de déclivité.
« Cela me fait penser
au Cap Blanc Nez où Wout Van Aert avait attaqué
pour remporter l'étape en 2022 », rappelle Gouvenou. Et l'arrivée sur les hauteurs de Boulogne-sur-Mer, demande une ultime souffrance. « Je ne sais pas qui va gagner mais je sais déjà que celui qui l'emportera sera un des plus costauds du Tour, annonce Gouvenou. Je pense vraiment qu'on aura de gros dégâts après cette journée. »
