30-07-2025
La Maison-Blanche va moins loin que prévu
La Maison-Blanche va de l'avant avec ses droits de douane de 50 % sur le cuivre, mais ils épargnent néanmoins certains acteurs québécois de cette industrie. Washington serre toutefois la vis aux détaillants qui pouvaient envoyer des colis sans frais à leurs clients américains.
Après avoir annoncé ses couleurs plus tôt ce mois-ci, l'administration Trump a décidé de taxer certains produits en métal rougeâtre comme les tuyaux, les fils et tubes à compter de ce vendredi, selon son décret. Ce qui est épargné : les matières premières – concentrés, cathodes et anodes – ainsi que la ferraille.
Le cuivre est l'un des principaux produits d'exportation du Québec.
Avec sa fonderie à Rouyn-Noranda, l'unique du genre au pays qui est déjà aux prises avec des défis environnementaux en matière d'émissions d'arsenic, et son affinerie à Montréal-Est (CCR), Glencore pèse lourd dans ce créneau. Ensemble, les deux complexes représentent plus de 1600 emplois directs, selon la multinationale.
« Nous allons examiner cette décision et ce qu'elle implique pour nos activités dans le secteur du cuivre au Canada, a fait savoir l'entreprise, mercredi, dans une déclaration. Nous ne ferons pas d'autres commentaires à ce stade. »
À Montréal-Est, CCR produit des matériaux d'anodes.
La tournure des évènements réjouit également le magnat de la ferraille Herbert Black, président et chef de la direction de la Compagnie américaine de fer et métaux (AIM), spécialisée dans le recyclage des métaux, dont le cuivre.
« C'est une bonne nouvelle parce que pour nous, les affaires suivaient leur cours et cela continuera », a indiqué l'homme d'affaires, dans un entretien téléphonique.
Étant donné que les droits de douane américains sur le cuivre ratissent moins large que ce qui était anticipé à l'origine, son prix n'a pas mis de temps à dégringoler. Sur le Chicago Mercantile Exchange, la livre de métal rougeâtre a plongé de 17,8 %, ou 1 $ US, pour clôturer à 4,63 $ US.
Privilège en moins
Du côté du commerce en ligne, le portrait est différent. Selon le décret de Washington, toutes les marchandises expédiées « par des moyens autres que le réseau postal international » perdront un privilège.
Il s'agit de l'exemption de minimis. Méconnue du grand public, cette disposition permet aux colis d'une valeur de 800 $ US et moins de traverser la frontière américaine sans droits de douane avec peu d'informations à fournir par l'expéditeur.
Très utile pour les détaillants qui vendent en ligne des bottes, des vêtements, des maillots de bain, etc., et qui les expédient chez leurs clients américains – qui n'ont pas à payer de surplus pour leurs produits. Le plafond est bien moins élevé (150 $ US) pour un colis expédié des États-Unis vers le Canada.
Le resserrement de Washington vise particulièrement les géants chinois comme Temu, Shein et Alibaba.
Selon une analyse préparée par PwC l'automne dernier, la valeur annuelle des expéditions a bondi de 140 millions à plus de 1 milliard.
« Cette augmentation est surtout due aux plateformes de commerce électronique, en particulier celles établies en Chine, qui profitent de cette exemption pour expédier de grands volumes de marchandises de faible valeur, y compris des textiles et des vêtements, sur le marché américain », soulignait la firme.
Reste maintenant à voir de quelle manière le changement décrété par le 47e locataire de la Maison-Blanche affectera les détaillants et consommateurs.