13-07-2025
Pédocriminalité en ligne : « Il faut entre 19 secondes et 45 minutes pour piéger un enfant »
L'affaire Cottineau
, du nom de cet assistant familial de la région nantaise, suspecté d'avoir orchestré les viols filmés de plusieurs enfants en bas âge, montre de la plus atroce des manières une vérité que les enquêteurs spécialisés dénoncent depuis longtemps :
les images dites de « pédopornographie »
, qui circulent à vaste échelle sur Internet, ne sont pas seulement des preuves accablantes des penchants pédophiles et criminels de ceux qui les consultent ou qui les collectionnent. Ils sont aussi des preuves, terribles, de sévices endurés dans la vie réelle par les enfants sur les images. Des jeunes victimes suppliciées à l'autre bout du monde, ou à domicile.
« Pédopornographie » : le terme toujours présent dans le Code pénal, qui colore d'une connotation ludique l'exploitation sexuelle d'enfants forcément non consentants, hérisse Véronique Béchu. La commandante, en disponibilité depuis peu de la police nationale, tient à bien nommer le mal. « Ce sont des contenus pédocriminels, il faut dire les choses », martèle-t-elle. Cette bataille sémantique sera l'un de ses combats à la tête de l'Observatoire des violences numériques nouvellement créé par l'association e-enfance, et qu'elle vient de rejoindre.