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Paris : ils veulent faire libérer Nénette, orang-outan captive depuis 53 ans au Jardin des plantes
Derrière les vitres de la Ménagerie du Jardin des plantes (Ve arrondissement de Paris), Nénette observe le monde depuis plus d'un demi-siècle, « sans avoir accès à l'extérieur ou pouvoir toucher un arbre ». C'est contre cette situation que l'association Paris Animaux Zoopolis (PAZ) se mobilise ce mardi 19 août, Journée mondiale des orangs-outans, en organisant un happening devant les grilles du célèbre site parisien. Les militants brandissent devant leur visage avec ferveur un cliché de Nénette.
Le 16 juin 1972 est aussi la date qui marque, selon PAZ, « le triste anniversaire, celui de l'arrivée de Nénette à la ménagerie du Jardin des plantes de Paris. Cette orang-outan est ainsi tenue captive au cœur de la capitale depuis 53 ans ! » Aujourd'hui âgée de 56 ans environ, cette femelle orang-outan de Bornéo fait partie des doyennes de son espèce en captivité.
Si un nouvel espace de 600 m2 est prévu pour 2025, financé à hauteur de 3 millions d'euros (dont une partie par une campagne de dons publics), l'association le qualifie de « poudre aux yeux ». Selon le communiqué de presse publié par PAZ, cet espace est censé ouvrir en 2025 et sans véritable accès à l'extérieur. « Une cage reste une cage ! » s'indigne l'association.
Dans son communiqué, l'organisation rappelle qu'au total, en plein cœur de Paris, « le MNHN emprisonne 5 orangs-outans dont Nénette ». « Ces grands singes, dont l'intelligence n'est plus à démontrer, sont privés d'accès à l'extérieur, ils ne peuvent même pas toucher un arbre. Cette vie misérable ne s'approche aucunement d'une vie d'orang-outan », dénonce les défenseurs de la cause animale.
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Leur demande est claire : placer Nénette et les quatre autres orangs-outans dans un sanctuaire. « En faisant cela, le MNHN démontrerait sa capacité à prendre au sérieux la condition animale », poursuit le communiqué, qui cite Amandine Sanvisens, cofondatrice de PAZ.
En danger critique d'extinction
Paris Animaux Zoopolis, créée en 2017 et inspirée de l'ouvrage « Zoopolis, une théorie politique des droits des animaux » de Sue Donaldson et Will Kymlicka, milite pour une cohabitation pacifique entre humains et animaux dans la capitale. L'organisation estime que le message actuellement délivré aux jeunes visiteurs du Jardin des plantes est « déplorable : les animaux sont des attractions à notre disposition. Vite, libérons-les », revendique la cofondatrice.
Cette action s'inscrit dans un contexte préoccupant pour les orangs-outans. Les trois espèces existantes sont classées « en danger critique d'extinction » par l'UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), principalement à cause de la déforestation massive de leur habitat naturel. La disparition des forêts tropicales d'Indonésie et de Malaisie, notamment pour la production d'huile de palme, menace directement leur survie.
