22-07-2025
Guerre en Ukraine : controverse autour de véhicules Stellantis utilisés par l'armée russe
La diffusion d'images montrant des drones d'attaque russes lancés depuis des pick-up Dodge Ram 1500 – produits par Stellantis – a créé la polémique sur les réseaux sociaux.
Les images de la propagande russe diffusées le lundi 21 juillet ont fait polémique sur les réseaux sociaux. Si le but était de faire la promotion d'un drone d'attaque projeté depuis un 4x4 dont le plateau arrière avait été spécialement aménagé ; ce n'est pas ce qu'ont retenu les internautes européens. En cause, le véhicule - un Dodge Ram 1500 noir - produit par Stellantis. Et le compte spécialisé OSINTtechnical s'interrogeant : «Comment se fait-il que tant de nouveaux modèles de camions Ram 1500 fabriqués par Stellantis se retrouvent en service en Russie, en particulier comme plates-formes pour lancer des drones d'attaques Shahed sur l'Ukraine ?».
Selon l'expert aéronautique Xavier Tytelman, contacté par Le Parisien, ces pick-up présentent des avantages militaires significatifs. Robustes et adaptés aux «routes pourries du front», ils permettent d'éviter l'usage de boosters pour le décollage des drones, leur donnant ainsi la capacité d'emporter davantage d'explosifs.
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Comment expliquer cette présence de voitures Stellantis ?
Cependant, plusieurs voix appellent à la prudence. Certains internautes évoquent la possibilité d'un «fake» ou d'une opération de propagande utilisant d'anciennes images recyclées. Qu'en est-il vraiment ?
Contacté par Le Parisien, le groupe Stellantis se montre ferme dans sa réponse. La firme rappelle avoir «arrêté toutes les ventes de véhicules en Russie et suspendu ses opérations de fabrication dans ce pays» dès 2022. L'entreprise précise également qu'elle «interdit contractuellement à tous les canaux de distribution d'envoyer des véhicules en Russie».
Malgré l'embargo en vigueur, la Russie pourrait se procurer ces véhicules via des pays tiers. Dimitri Uzunidis, professeur d'économie à l'université du Littoral-Côte d'Opale, explique au Parisien que «Moscou contourne les mesures coercitives à son encontre via la Géorgie, l'Ouzbékistan, l'Azerbaïdjan». Les véhicules, neufs ou d'occasion, transitent par ces pays avant d'être acheminés vers la Russie, légalement ou en contrebande.
Stellantis estime que ces pratiques échappent à son contrôle : «la société ne peut pas commenter les reventes non autorisées ou non supervisées effectuées par des tiers», se défend le groupe automobile.