30-07-2025
Le voilier Pen Duick candidat au Monument préféré des Français : à Gouesnac'h, Éric Tabarly était « une figure de proue »
Tous les Français connaissent
Éric Tabarly, le célèbre navigateur
et l'associent à son bateau, le Pen Duick, qu'il a restauré de ses mains, et qui est désormais candidat à l'édition 2025 du
Monument préféré des Français
, sur France 3. Moins savent que le voilier a été classé monument historique en 2016, et rejoint par ses « frères cadets », Pen Duick II, Pen Duick III et Pen Duick VI, en mars dernier. Et très peu savent que le navigateur a vécu pendant presque 20 ans à Gouesnac'h (Finistère), en bordure de l'Odet, son bateau amarré à un ponton, proche de son habitation.
Robert, 93 ans, a bien connu Éric Tabarly. « J'habite ici depuis ma naissance. J'étais agriculteur et Éric a fait construire juste à côté de chez moi dans les années 1980. On a de suite sympathisé », raconte Robert, qui se souvient encore du pot de bienvenue qu'avait organisé le navigateur pour son arrivée : « Tout le quartier avait été convié. On savait tous qui était Éric, car c'était presque une légende, mais c'était un homme simple, qui parlait peu, mais à bon escient, et jamais de son bateau. De toute façon, je ne suis jamais monté dessus, même si je l'ai vu plusieurs fois, amarré au ponton. Je suis un terrien et préfère la terre ferme ! »
Entre deux courses, Éric se rend souvent chez Robert. « On passait de longs moments assis sur ma terrasse. On n'avait pas besoin de beaucoup parler. Un jour, je lui ai demandé s'il n'avait jamais eu le mal de mer. Il m'a répondu que c'était quand il était trop longtemps à terre qu'il était patraque. »
Robert se remémore aussi les séances de sport que s'imposait le navigateur pour garder la forme : « Pour se faire les muscles, il attachait un tronc d'arbre à un canot et il ramait à contre-courant. C'était impressionnant. Il m'avait confié un jour qu'il aurait aimé être bûcheron ».
Robert et feue son épouse, Christiane, ont même gardé plusieurs fois Marie, la fille d'Éric et Jacqueline Tabarly. « Elle avait le même âge que notre petite-fille. Elles ont joué souvent ensemble. Marie nous appelait Papy et Mamy. C'est d'ailleurs toujours le cas actuellement. Je suis toujours en contact avec elle. »
Sa disparition a été une vraie tragédie pour Robert. Un mois plus tôt, « pour les 100 ans du Pen Duick, Éric avait organisé une grande fête à laquelle mon épouse et moi avions été conviés. Elle avait d'ailleurs confectionné un bouquet en forme de bateau ». Puis, le 12 juin 1998, le navigateur disparaît de manière tragique alors qu'il se rendait en Écosse à bord du Pen Duick.
« C'était comme un membre de notre famille qui disparaissait. Nous avons tous été très attristés par sa disparition. Une messe a été célébrée en son honneur dans le bourg. Mais, 28 ans plus tard, son souvenir est toujours aussi présent dans nos mémoires. C'était vraiment une figure de proue. »
Comme nombre de ses voisins qui ont connu le navigateur, Robert espère que le Pen Duick succédera au circuit des 24 heures du Mans, comme monument préféré des Français 2025. Réponse, sur France 3, en parallèle des 42es Journées européennes du patrimoine, les 20 et 21 septembre prochains.