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L'offre du Franco-Suisse Dan Mamane pour la reprise du Coq Sportif retenue
Vendredi, le tribunal de commerce de Paris a retenu l'offre du consortium mené par l'entrepreneur Dan Mamane pour la reprise du Coq Sportif, en redressement judiciaire depuis novembre. Engagés auprès de l'autre candidature, Xavier Niel et Teddy Riner ont été éconduits.
En redressement judiciaire depuis novembre après avoir eu un mal fou à assurer sa mission d'équipementier des équipes de France aux Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, Le Coq Sportif en sait enfin plus sur son avenir. Alors que deux candidatures s'étaient manifestées pour la reprise de la marque, le tribunal de commerce de Paris a tranché ce vendredi. L'entreprise française va être reprise par le consortium mené par Dan Mamane.
L'entrepreneur franco-suisse est connu pour le redressement de Conforama Suisse qu'il avait racheté en 2020 avant de revendre et il est aussi investi dans la marque de vêtements de ski Ogier, dont il détient 50 % du capital. Il pourra notamment compter sur Alexandre Fauvet, ancien directeur général de Fusalp mais aussi ex-vice-président de Lacoste. L'agence de presse suisse AWP indique que ce dernier sera le prochain DG du Coq Sportif. Ancien de Nike et de Yeezy, marque de Kanye West partenaire d'Adidas, Udi Avshalom, aura lui aussi un rôle stratégique.
« Une partie, soit 20 millions, va servir à rembourser une partie des dettes vers tous les créanciers et notamment tous les sous-traitants sans qui Le Coq Sportif ne peut pas survivre »
Dan Mamane sur l'argent injecter dans le Coq Sportif
Les derniers mois laissaient esquisser une préférence de l'État pour cette offre alors que le Coq Sportif accumule les dettes auprès d'acteurs publics. « Sur les premières offres, l'une semblait prendre le dessus », nous avait confirmé, mi-mai, le président du Grand Est Franck Leroy alors que la région conserve une créance de 1,2 M€ vis-à-vis de l'équipementier basé à Romilly-sur-Seine (Aube). L'offre a effectivement reçu le soutien des créanciers mais aussi du Comité social et économique de l'entreprise (CSE).
Sollicité par AWP, Dan Mamane annonce « injecter 70 millions d'euros, dont 50 millions dans un premier temps . Une partie, soit 20 millions, va servir à rembourser une partie des dettes vers tous les créanciers et notamment tous les sous-traitants sans qui Le Coq Sportif ne peut pas survivre. » Le reste sera utilisé pour réorganiser la structure et relancer ses usines. « C'est un chantier titanesque, il faut reconstruire toute l'entreprise. »
Un tiers des emplois menacés
La reprise devrait garantir le maintien de l'activité du site aubois mais le groupement prévoirait la fermeture des bureaux à Paris et Strasbourg, ainsi que de plusieurs magasins. Une centaine des 302 emplois de l'entreprise serait menacée. Si la stratégie du repreneur reste à dévoiler dans le détail, elle prévoirait, selon Les Échos, de tripler les ventes à l'international sur les deux prochaines années pour atteindre 300 M€ de chiffre d'affaires d'ici 2030 (contre 121 M€ en 2023).
« Le plan présenté par le consortium n'a pas été écarté en raison de ses caractéristiques économiques ou juridiques, mais parce que les administrateurs judiciaires ont, dès les premières semaines de la procédure, décidé de faire du plan supporté par M. Mamane leur propre plan. »
Le cabinet August Debouzy, représentant de la candidature rejetée
Ce choix du tribunal de commerce écarte donc l'offre concurrente venue d'un autre consortium regroupant Neopar, société d'investissement à capitaux familiaux qui a notamment relancé le Groupe Parisot, Iconix, spécialiste américain de la gestion de marque et un groupe d'investisseurs, parmi lesquels Teddy Riner, le patron de Free Xavier Niel, la famille Camuset, fondatrice du Coq, et d'anciens dirigeants de l'équipementier, dont l'actuel PDG Marc-Henri Beausire.
Cette deuxième offre mettait en avant un apport immédiat de 60 M€ cash ainsi qu'une « dette publique mieux remboursée et plus rapidement » et « le maintien de tous les emplois de Romilly, Paris et Strasbourg et 30 postes supplémentaires sauvés par rapport à l'offre concurrente » formulait Teddy Riner au moment de s'y engager. Grâce à la présence d'Iconix (gestionnaire de marques comme Umbro, Lee Cooper ou Ecko) et au soutien d'Intersport, le consortium ambitionnait un développement de la marque à l'international via la vente de licences à l'étranger.
La partie pourrait néanmoins ne pas en rester là. Le consortium écarté estimant que son offre a fait l'objet d'une entrave par les administrateurs judiciaires. « Le plan présenté par le consortium n'a pas été écarté en raison de ses caractéristiques économiques ou juridiques, mais parce que les administrateurs judiciaires ont, dès les premières semaines de la procédure, décidé de faire du plan supporté par M. Mamane leur propre plan », indiquait le cabinet August Debouzy, représentant de la candidature rejetée, dans un courrier adressé au tribunal.