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La nouvelle coqueluche de Montréal
La nouvelle coqueluche de Montréal

La Presse

time03-08-2025

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La nouvelle coqueluche de Montréal

La semaine dernière, Victoria Mboko avait besoin d'un laissez-passer pour accéder au tableau principal. Son classement – 85e au monde – ne suffisait pas pour une entrée directe. Aujourd'hui, la voici en quarts de finale, après avoir écarté en une heure et des poussières la favorite du tournoi, Coco Gauff. Un exploit monumental. Peut-être la plus grosse surprise de l'histoire du tournoi féminin à Montréal, aux côtés du forfait de Kim Clijsters contre Stéphanie Dubois, il y a bientôt 20 ans. « C'est incroyable ! » a-t-elle réagi en français, sur le terrain, dans son entrevue d'après-match. Car oui, en plus d'être puissante, agile, explosive, intelligente, authentique et charismatique, la jeune Canadienne peut répondre dans la langue de Karl Tremblay, elle qui a été formée notamment ici même, au parc Jarry. Pensez-vous que la foule a apprécié ? Elle l'a enveloppée de tout son amour, comme une ourse veille sur ses petits. « Je ne peux pas être plus reconnaissante envers la foule. Jamais autant de gens ne m'ont encouragé dans un tournoi », a ajouté Mboko, une heure plus tard, le sourire fendu jusqu'aux oreilles. « Je suis sous le choc. Tout s'est passé si vite. Je suis encore sur un nuage, et super heureuse de passer au tour suivant. » Cette victoire, la recrue de 18 ans la méritait pleinement. Mboko a été beaucoup plus constante, plus précise, plus calme que son adversaire. Il est vrai que Gauff traverse une séquence difficile. Depuis son championnat à Roland-Garros, l'Américaine a enchaîné les contre-performances : une sortie d'entrée de jeu à Berlin, une autre exclusion hâtive à Wimbledon, 23 doubles fautes dans son premier match à Montréal. Samedi soir, l'Américaine frappait la balle aussi fort que Rick Vaughn la lançait dans Major League – avec une précision comparable. Ses coups finissaient souvent soit dans le filet, soit derrière la ligne de fond. Comme si elle avait surévalué d'un mètre la grandeur du terrain. Mboko, elle, est restée en contrôle. Elle a joué tout en puissance, multipliant les frappes lourdes et profondes, peu intimidée par le statut de sa victime. Ça l'a très bien servie. PHOTO CHRISTINNE MUSCHI, LA PRESSE CANADIENNE Coco Gauff « [Victoria] est très athlétique, l'a complimenté Coco Gauff. C'est une excellente attaquante, et elle semble être très positive sur le terrain. Je ne la connais pas très bien, mais j'ai pu discuter un peu avec elle depuis le tournoi de Rome [où elles se sont affrontées], et je pense qu'elle bénéficie d'un excellent soutien. C'est important. » Quelques stats au sujet de Mboko qui feront exploser votre cerveau : Une seule joueuse n'a cédé aucun jeu sur son service face à Gauff cette saison. Devinez qui ? Mboko, bien sûr. La coqueluche des Montréalais est devenue seulement la deuxième adolescente à battre Gauff sur le circuit de la WTA. L'autre ? Iga Swiatek. De la belle compagnie. La dernière fois qu'une Canadienne plus jeune a atteint les quarts de finale de l'Omnium canadien ? C'était Helen Kelesi, en 1987. Combien de joueuses en lice en simple cette semaine étaient nées ? Aucune… Victoria Mboko est peut-être entrée dans le tournoi par la porte arrière, mais là, elle est en train de défoncer les murs. Peut-elle se rendre jusqu'au bout, comme l'avait fait Bianca Andreescu à Toronto en 2019 ? Je veux y croire. Foule record et avant-match Il fait beau. Il faut chaud. Les matchs sont excitants. « Ça se passe très bien », se réjouit la directrice du tournoi, Valérie Tétreault. PHOTO CHRISTINNE MUSCHI, LA PRESSE CANADIENNE Coco Gauff et Victoria Mboko Les organisateurs prévoient vendre 250 000 billets. Ça dépasserait le record de 237 000 entrées, établi il y a deux ans. Une surprise ? Pas vraiment, car il y a six séances de plus qu'avant. Ce qui étonne, toutefois, c'est la quantité de sièges vides durant les matchs en après-midi. Ce n'était pas aussi frappant lors des éditions précédentes. Ça n'inquiète pas Valérie Tétreault. Avec l'ajout de ces séances, on ne s'attendait pas à [toujours] jouer à guichets fermés. Le but, c'est justement d'y aller avec une première année, et de bâtir pour être capables de présenter [ces] matchs à guichets fermés. Valérie Tétreault Avec 80 000 billets supplémentaires à vendre, forcément, beaucoup d'amateurs visitent le site pour la première fois. La moitié des acheteurs cette année sont de nouveaux spectateurs, précise Valérie Tétreault. Le véritable défi ? Les fidéliser, pour qu'ils reviennent l'an prochain. À ce sujet, une petite réflexion. À Montréal, les spectateurs sont habitués à ce que le spectacle commence bien avant la première mise au jeu. Pensez aux festivités d'avant-match des Alouettes et des Carabins. Aux vidéos spectaculaires du Canadien. Aux chants des supporteurs du CF Montréal. Au ballet d'avant-course du Grand Prix. Autant de bonnes raisons d'arriver tôt au stade, avant le coup d'envoi. L'Omnium Banque Nationale répond plutôt bien à cette demande avec sa zone festivalière, riche en activités. L'affaire, c'est que bien des gens y restent passé le premier service. Résultat ? Lors du premier échange, les estrades du terrain principal sont trop souvent clairsemées. Pour garantir un stade plein dès les premiers échanges, Tennis Canada pourrait améliorer son spectacle d'avant-match. La formule actuelle est trop convenue : les joueuses sortent du tunnel, déposent leur sac sur le banc, l'annonceur récite leur palmarès, puis on procède au tirage au sort et à l'échauffement. Rien d'incontournable là. J'ai d'ailleurs vu des entrées plus dynamiques dans des tournois pour des hockeyeurs de 8 ans. Je sais, le tennis est un sport plus conservateur. Peut-être que les cérémonies d'avant-match à Miami, Cincinnati et Wuhan sont elles aussi classiques. Soit. Mais les spectateurs occasionnels que l'OBN tente de séduire sont Montréalais. Ils vivent dans une ville où on illumine les ponts, on érige des chapiteaux et on enflamme les patinoires. Dans une métropole où, le soir venu, notre histoire est projetée sur les façades des immeubles. Des entreprises d'ici, comme PixMob et Moment Factory, développent des technologies innovantes pour les plus grands spectacles au monde. Nos attentes sont élevées. Pas besoin d'avions de chasse ou de feux d'artifice pour pimenter l'entrée des joueuses. Mais un spectacle d'avant-match à la hauteur de l'énergie créative de Montréal permettrait de remplir le stade avant le premier service, et au tournoi, de se démarquer encore plus sur la scène internationale.

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