04-08-2025
Top 14 : «Un groupe de joueurs bien payés qui viennent, pointent, repartent», Stuart Lancaster règle ses comptes avec le Racing 92
Évincé en février dernier, l'ex-manager anglais du club francilien est revenu sur son expérience dans un podcast, n'épargnant pas les cadres du Racing 92.
Son expérience dans les Hauts-de-Seine a tourné court. Arrivé comme manager du Racing 92 à l'été 2023, Stuart Lancaster a été débarqué en février dernier, entre résultats poussifs et une partie de l'effectif rétive à ses méthodes, remplacé par Patrice Collazo.
Pour la première fois sans filtre, l'ancien sélectionneur du XV de la Rose est revenu sur cette période pour le podcast Human Alchemy, animé par Ross Neal, ancien centre des Wasps puis des Saracens, aujourd'hui joueur de Seattle aux USA. Et celui qui est désormais manager de la province irlandaise du Connacht a sorti la sulfateuse envers son ancienne troupe.
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«Sans divulguer de noms, il y avait un groupe de joueurs, des mecs bien payés, qui viennent, pointent, repartent. Contents de jouer, contents de ne pas jouer. (…) Mais ils n'avaient pas cette envie de devenir les meilleurs possibles», balance en préambule celui dont le fils, Dan, faisait partie de l'effectif francilien durant son passage.
Certains étaient dans leur zone de confort. Ça faisait longtemps qu'ils étaient là, avec des contrats solides et très bien payés. Stuart Lancaster
«Ça me rendait dingue. Et ça a vraiment commencé à me peser, alors que moi j'étais debout à cinq heures du matin pour donner le meilleur. Il y avait un groupe de joueurs dans le même état d'esprit que moi, et un autre qui se contentait de ce qu'il avait. Ce n'étaient pas des fauteurs de troubles, de mauvais mecs – tous étaient de bons gars – mais ils n'avaient pas cette envie de devenir les meilleurs possibles. (…) Certains étaient dans leur zone de confort. Ça faisait longtemps qu'ils étaient là, avec des contrats solides et très bien payés.»
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Il y raconte également l'idée qu'il a souhaité, en vain, infliger à ses joueurs en novembre 2024 après leur lourde défaite, 40-24, dans le derby face au Stade Français Paris. «J'ai dit aux joueurs : 'Je vais vous aligner en fonction de vos salaires, du mieux payé au moins bien payé. Ensuite, on votera pour désigner le joueur le plus respecté, puis on vous classera du plus respecté au moins respecté.' Logiquement, je pensais que les plus gros salaires devaient être les plus respectés, parce que ce sont les leaders, ceux qui montrent l'exemple. Je leur ai ajouté : 'Vous pensez que ce sera le cas ?' Ils m'ont regardé et ils se sont dit : 'Bon Dieu, il devient fou…'»
Un classement du respect
Si les joueurs du Racing 92 n'ont pas accédé à cette séance à hauts risques, Stuart Lancaster n'a pas renoncé à son idée d'un ''classement du respect''. «J'ai demandé aux 45 joueurs de se noter sur dix entre eux sur trois critères : technique/tactique, physique et mental. On a fait une moyenne des 44 évaluations. Techniquement et tactiquement, Gaël Fickou était le numéro un, Owen Farrell le numéro 2 . Physiquement, pareil.»
En revanche, il confie avoir eu des surprises sur le troisième secteur, l'aspect mental, comprenant entre autres, «le leadership, l'ouverture d'esprit, la volonté de progresser». «Certains des plus jeunes étaient dans le top 10 et une partie des plus anciens dans les dix derniers», révèle-t-il. Avant d'ajouter qu'il n'avait finalement pas divulgué ces résultats collectivement, préférant des entretiens individuels avec chaque joueur.