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Le Parisien

« Elles sont partout et n'ont que des bienfaits » : à la découverte des algues alimentaires avec la pionnière Scarlette Le Corre

« Ça, c'est de la dulse », explique Scarlette Le Corre, marin-pêcheur et ramasseuse d'algues, pointant du doigt une espèce aux feuilles rouges. Les bottes dans une mare, à marée basse, du côté de Penmarc'h (Finistère), la pêcheuse de presque 70 printemps s'affaire à couper du fucus vésiculeux accroché à un rocher. « Et là, on a un beau laminaire. Celui-là, c'est du kombu royal. Ses propriétés sont incroyables : c'est une algue riche en presque toutes les vitamines qui nous sont essentielles ! » Scarlette Le Corre, connue comme le loup blanc dans la région, est la première femme marin-pêcheur de France. Elle a démarré seule en 1983 et cultive des algues en pleine mer depuis 1992. Quatre ans plus tard, en 1996, elle lance sa PME à Pont-l'Abbé (Finistère) et propose à la vente des produits transformés à base d'algues et de poissons. Son caractère bien trempé et son parcours étonnant lui auront valu de recevoir de rejoindre l'ordre national de la Légion d'honneur en 2003 au grade de chevalier, et de faire, par la suite, presque tous les plateaux télé du monde. Toujours sur son domaine d'expertise : l'algue. Ce n'est pas non plus pour rien que Scarlette a pu travailler le sujet : « Le département du Finistère se tient à lui seul au quatrième rang mondial dans le domaine de la ressource et de la production d'algues », précise-t-elle. « Au niveau alimentaire, cosmétique, pharmaceutique… Les algues sont partout et n'ont que des bienfaits. On a fini par oublier ça avec le temps. Moi, j'essaie, toute l'année et surtout en cette saison, d'éduquer sur le sujet : comment les ramasser et comment les consommer au quotidien. » « On n'arrache jamais une algue » Une partie de la semaine, elle propose ainsi à tous les curieux qui se sont inscrits sur son site Internet des ateliers d'une demi-journée de sortie sur le littoral, au Guilvinec (Finistère) généralement. Quelques heures passées sur l'estran, en prenant en compte, bien entendu, de la marée, du coefficient, et de la météo ! « Avec un groupe bien équipé, de 15 à 20 personnes habituellement, j'explique comment récolter les algues dans le respect de la nature, en respectant leur cycle de vie et surtout en n'oubliant pas qu'on n'arrache jamais une algue », rappelle Scarlette, ciseaux à la main. « C'est une découverte de l'environnement naturel et des différentes espèces comestibles. » La suite presque logique se trouve dans un autre atelier, cette fois organisé dans la boutique de Scarlette et de ses collègues qui produisent des produits de la mer du terroir, à Pont-l'Abbé. « J'explique aux gens intéressés et je les informe sur les algues : pourquoi c'est réellement intéressant d'en manger. On revient en précision sur les propriétés, on les goûte, on voit comment on peut les intégrer dans notre cuisine de tous les jours », poursuit la pêcheuse, qui propose également des ateliers sur la cuisine du poisson. Une étape essentielle de plus pour tous ceux qui ont besoin d'apprendre « à virer les arêtes, à bien le cuire, et comment ne pas tout jeter quand on en cuisine, etc. »