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« Je n'ai pas réfléchi, j'ai tapé » : deux jeunes condamnés pour le passage à tabac ultra-violent d'un ado à Clichy
« J'ai donné des coups de pied, mais inconsciemment. » L'argument est un brin original mais c'est bien ce qu'a tenté d'expliquer Marlone T., 21 ans, au tribunal correctionnel de Nanterre vendredi, pour justifier du passage à tabac d'un adolescent de 14 ans.
Dans la nuit du 19 au 20 avril dernier,
ce tout jeune homme avait été frappé à coups de pied, de poing, de couteau et de tesson de bouteille
. Marlone T., donc, et Philippe B. 20 ans étaient jugés vendredi pour compter parmi les agresseurs de la jeune victime. Ce soir du 19 avril, la jeune victime et quatre de ses amis rentrent de la Foire du Trône à Paris. Ils tombent sur un groupe de jeunes filles éméchées, qui dansent dans la rue.
L'adolescent de 14 ans aurait fait une remarque qui a déplu aux jeunes filles. Parmi elles, la petite copine de Philippe B., qui le prévient. « J'ai reçu un appel, elle m'a dit que les filles étaient en train de se faire agresser, raconte Philippe B. depuis le box des prévenus. On est descendu, on est allé les rejoindre et ils l'ont agressé. » Selon son récit, lui n'a rien fait.
« Moi j'étais dans le hall. Quand j'ai vu les amis descendre, j'ai suivi, relate à son tour Marlone T. J'ai donné des coups de pied. C'est vrai, j'ai pris de l'élan et j'ai donné des coups de pied. » « Pourquoi ? » veut savoir le président. « Parce que j'ai été bête, je n'ai pas réfléchi. Les autres ont commencé à taper, j'ai tapé. » À entendre ce jeune homme au casier vierge, il a arrêté dès lors que la victime a dit qu'elle n'avait rien fait.
Aucun des deux ne reconnaît les coups à l'arme blanche. « Le couteau, c'est le mineur, expose le procureur. Le tesson de bouteille, c'est Monsieur B. » mais l'intéressé s'en défend fermement. Il n'aurait donc « rien fait » lors de ce passage à tabac si violent que la victime s'est vue prescrire, dans un premier temps, trente jours d'interruption totale de travail. « Son état n'est pas consolidé et il y a des risques de séquelles à la boîte crânienne », selon son avocat. « Aujourd'hui, il ne veut plus sortir de la maison », a témoigné le père de la victime à la barre, assurant que son fils « n'a pas compris pourquoi il a été agressé ».
Pour ces violences gratuites, le tribunal a condamné Philippe B. à trois ans de prison dont 15 mois de sursis probatoire. Il reste en prison. Marlone T. écope de deux ans de prison dont la moitié avec sursis probatoire et purgera la peine ferme sous bracelet électronique. Des peines strictement conformes à celles que le procureur a requises.