11-07-2025
Le charme (plus si) discret de la bourgeoisie chez Celine par Michael Rider
Fraîchement nommé directeur artistique de la maison française, le créateur américain s'est amusé à déconstruire l'habit de la bourgeoise parisienne dans le cadre de sa première collection.
Parmi les premiers défilés très attendus cette année, après un mercato ayant mis la mode sens dessus dessous, celui de Michael Rider faisait partie des favoris. À 44 ans, l'Américain a été nommé en octobre 2024 à la tête de Celine. Succédant à deux poids lourds ayant marqué l'histoire de la maison, chacun porteurs d'une mode radicale : la Britannique Phoebe Philo, directrice artistique de Celine (qui avait encore son accent sur le «e» !) de 2008 à 2017 – dont Rider fut d'ailleurs l'un des proches collaborateurs – et le Français Hedi Slimane (de 2018 à 2024). Outre Phoebe Philo, ce diplômé de la prestigieuse Université Brown aux États-Unis a fait ses classes chez Nicolas Ghesquière période Balenciaga et occupait, jusqu'à sa nomination chez Celine, le poste de directeur créatif au sein de Polo Ralph Lauren. Un homme de l'ombre donc, propulsé aujourd'hui sur le devant de la scène.
Défilé Celine printemps-été 2025-2026.
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Fidèle à sa tradition, c'est hors de tout calendrier officiel, entre la Fashion Week homme et en amont de la semaine de la couture à Paris, que la maison a choisi de défiler. Dimanche 6 juillet, la presse internationale, une poignée d'influenceurs et bien évidemment, quelques stars (Naomi Watts, V, membre du groupe de k-pop BTS, Vincent Lacoste, Mélanie Thierry et Raphaël…) avait ainsi rendez-vous au 16, rue Vivienne – adresse de l'hôtel particulier de la maison – pour découvrir la première collection, mixte, de Michael Rider.
Défilé - Celine - Prêt à porter Printemps-Eté 2026
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Que trouvait-on dans ce show printemps-été 2026 ? Tout ce qui a fait la réputation de ses aînés – l'allure bourgeoise, avec notamment un foisonnement de foulards en soie, de blouses lavallières, de courtes vestes étriquées et de petites robes noires ; mais aussi un certain sens du tailoring très «Phoebe» –, revisité à la sauce Rider, plus fantaisiste et mâtiné d'une touche preppy. Moins policée, cette femme Celine tend parfois vers le maximalisme, superpose ses bijoux, fait flasher les couleurs (vert gazon, bleu ciel, rouge coquelicot), et assume de porter haut le logo de la maison, notamment sur des bottines souples aux airs de chaussons de boxe.
Défilé Celine printemps-été 2025-2026.
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Autant de silhouettes qui ont fait le tour des réseaux sociaux à peine le défilé terminé, signe d'une première collection réussie – et appréciée. «J'ai toujours aimé l'idée d'un vêtement qui perdure, qui fait partie de la vie de celui qui le porte, qui peut capturer un moment dans le temps mais qui parle aussi d'années et d'années de gestes, d'occasions et de changements, du passé, du présent et de l'avenir, de souvenirs, d'utilité et de fantaisie, de la vie en fait», expliquait Michael Rider dans la note d'intention envoyée après le show. Son premier défilé exclusivement féminin, prévu, lui, au calendrier officiel de la prochaine Fashion Week, devrait permettre de saisir encore mieux cette vision de la nouvelle femme Celine.