Dernières actualités avec #Picasso


Le Parisien
5 days ago
- Entertainment
- Le Parisien
Maillol-Picasso : deux géants face à face au musée Hyacinthe Rigaud de Perpignan
Face à face ou côte à côte. Ou les deux à la fois ! Deux géants de l'art du siècle dernier, Pablo Picasso et Aristide Maillol, sont réunis au musée Hyacinthe Rigaud de Perpignan (Pyrénées-Orientales) depuis ce 28 juin et jusqu'au 31 décembre 2025. « C'est la première fois que l'on propose une telle exposition réunissant Maillol et Picasso », souligne Pascale Picard, conservatrice du musée et à l'origine de ce projet. « Ils sont tellement modernes tous les deux et tellement différents. Picasso avec sa notoriété fracassante et Maillol, discret, presque muet, laissant parler son art . J'ai eu cette idée en visitant le MoMA de New York et en découvrant l'œuvre de collages de l'architecte Ludwig Mies van der Rohe, associant les deux maîtres dans un projet de musée idéal de l'après-guerre 14-18. » C'est elle qui a rédigé le catalogue de l'exposition, qui se lit comme un roman de l'histoire de l'art. Et qui permet d'idéalement éclairer la déambulation entre des œuvres majeures de ces deux géants : « Mer », « Méditerranée », « L'Air » et « Le Désir » de Maillol sont accompagnés par « Nu couché », « Femme devant la mer » ou encore « Tête de femme à la couronne de fleurs » de Picasso. Des œuvres prêtées par de nombreux musées de France et d'Europe, ainsi que par des collections privées. Le catalogue nous rappelle que les deux artistes ne sont pas seulement liés a posteriori comme de simples contemporains. Ambroise Vollard, marchand et éditeur d'art, fut même leur « marchand commun » jusqu'en 1939. « Oui, les deux se sont bien connus et fréquentés », confirme Yvon Berta-Maillol, petit-neveu du sculpteur. « Mais mon grand-oncle n'a pas tout apprécié de ce qui se trouvait dans l'œuvre de Picasso. Il était même parfois dans la contradiction. » À 89 ans, solide et le verbe toujours haut, Yvon Berta-Maillol promène son émotion et ses souvenirs dans les allées de l'exposition, six ans après le précédent face-à-face, entre Maillol et Rodin, qui avait déjà fait sensation à Perpignan . « Dina, ma mère, aurait tellement aimé cette exposition. Avec Françoise Gilot, l'ex-épouse de Picasso , elles étaient très amies… Et les deux seules femmes à avoir été capables de tenir tête à Picasso », se souvient pour sa part Olivier Lorquin, fils de Dina Vierny, la muse de Maillol dont plusieurs nus sont dévoilés dans l'exposition, en supplément des sculptures majeures. « Picasso nourrissait une véritable admiration pour le travail d'Aristide Maillol. Il disait de lui que c'était LE sculpteur », complète Pascale Picard, avant d'évoquer cette fameuse photo prise par le portraitiste Raymond Fabre qui a, lorsque Picasso vivait à Perpignan, immortalisé une scène unique dans le patio de l'hôtel de ville : Picasso lui-même, en admiration et même comme en conversation avec « Méditerranée », la première œuvre majeure de Maillol, et l'une des nombreuses qui ornent encore aujourd'hui l'espace public. Ceux qui, comme Picasso, admirent le travail du sculpteur pourront, à leur sortie du musée Rigaud, pousser jusqu'à la métairie de Banyuls-sur-Mer (Pyrénées-Orientales), son refuge du jusqu'à sa mort accidentelle en 1944. C'est là que se trouve le musée Maillol, un condensé de sa vie et de son œuvre cogéré par la famille de l'artiste et Olivier Lorquin. S'y trouvent notamment « Harmonie », ultime sculpture du maître, et tous les éléments préparatoires. Pratique : l'exposition « Maillol-Picasso : défier l'idéal classique » est présentée au musée d'art Hyacinthe Rigaud de Perpignan jusqu'au 31 décembre 2025, de 10h30 à 19 heures. Tarif plein : 11 euros. Des visites guidées sont organisées plusieurs fois par semaine, pour des groupes familiaux ou adultes. Des ateliers de création pour les adultes comme les enfants sont programmés le samedi 26 et le mercredi 30 juillet, à 14h30. Tarif : 6 euros en complément du billet d'entrée. Le musée Maillol de Banyuls-sur-Mer est ouvert du mardi au dimanche, de 10 heures à midi puis de 14 heures à 17 heures. Tarif plein : 7 euros. Une réduction au tarif d'entrée d'un des deux musées est offerte sur présentation du billet d'entrée de l'autre.


La Presse
6 days ago
- Entertainment
- La Presse
Le tableau de Picasso aspergé par un militant de retour en salle
Le tableau de Picasso aspergé par un militant de retour en salle (Montréal) Le tableau L'hétaïre de Picasso est de retour en salle au Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM), après avoir été aspergé de peinture rose par un militant en juin. La Presse Canadienne Le MBAM en a fait l'annonce mercredi par voie de communiqué, indiquant que le public pourra retrouver l'œuvre présentée dans l'exposition « Berthe Weill, galeriste de l'avant-garde parisienne » jusqu'au 7 septembre. Le tableau, qui a fait partie de la première exposition de Pablo Picasso en 1902, n'a subi aucun dommage en raison de la présence d'un verre protecteur, mais la dorure du cadre a nécessité des travaux de restauration. « Les dommages infligés au cadre, une œuvre à part entière, ont mobilisé d'importantes ressources. Nous sommes reconnaissants envers les équipes qui l'ont restauré et qui ont veillé à ce que le tableau revienne sain et sauf dans nos galeries. L'art, les artistes et les musées sont de puissants vecteurs de transformation sociale et des alliés essentiels à la construction d'un monde meilleur », a affirmé Mary-Dailey Desmarais, conservatrice en chef du MBAM, dans le communiqué. Le 19 juin dernier, un militant du groupe Dernière génération Canada a éclaboussé de peinture à base d'eau rose L'hétaïre. Dernière génération Canada demande au gouvernement canadien de créer une agence de protection contre les catastrophes climatiques afin de venir en aide aux personnes touchées par les phénomènes météorologiques extrêmes. Le MBAM assure prendre des mesures de sécurité renforcées depuis 2022, dans la foulée des différentes actions militantes qui ont touché plusieurs musées à travers le monde.


Le Figaro
08-07-2025
- Entertainment
- Le Figaro
« Quand Pablo devient Picasso », histoire d'une métamorphose
Passionnant documentaire de la série « La Grande Expo » pour le Figaro TV, qui retrace l'émergence de ce phénomène de l'art moderne. Comment le fils de Don José Ruiz y Blasco, peintre académique, professeur et aficionado, va déterminer le destin extraordinaire de son fils unique, né Pablo Diego José Francisco de Paula Juan Nepomuceno María de los Remedios Cipriano de la Santisima Trinidad Martir Patricio Ruiz y Picasso, le 25 octobre 1881 à Malaga ? C'est déjà de l'histoire de l'art. Le père, un fanatique de la corrida, emmène le fils régulièrement aux arènes municipales et cette passion paternelle devient un thème récurrent des leçons de peinture. Il habitera tout son monde d'artiste, comme le met en évidence « Éros dans l'arène de Picasso », exposition de l'été du Musée Estrine de Saint-Rémy-de-Provence, jusqu'au 21 septembre. « L'œuvre monumental de Picasso est tout entier traversé par le taureau, son animal 'totémique', souvent associé à la femme. L'examen de ce double thème dans toutes ses variations contribue à déjouer les préjugés portant sur leur sujet, comme sur leur créateur », souligne sa commissaire Annie Maïllis, Arlésienne de souche. Le documentaire d'Yves Demeulandre et Jessica Piersanti, Quand Pablo devient Picasso, enquête sur ce phénomène andalou qui donne naissance à l'art moderne et qui deviendra le peintre le plus célèbre du monde. Parce que sa première diffusion date d'octobre 2014, ce documentaire est devenu historique. Il donne la parole à Brigitte Léal, qui fut le pilier des collections d'art moderne à Beaubourg, à Pierre Daix, écrivain et ami de Picasso, ici dans sa dernière année, à Cécile Debray, alors conservatrice au Centre Pompidou, aujourd'hui présidente du Musée Picasso de Paris. Le jeune Pablo a une perception très personnelle du monde qui l'entoure, disent-ils. Souvent, il part seul pour de longues promenades à travers Malaga, découvre le monde fascinant des gitans au château du Gibralfaro, forteresse construite au XIVe siècle par Yusuf Ier de Grenade, son « premier monde sauvage » qui parle de tout un pan du passé refusé de l'Espagne, celui des exclus, des marginaux, des mendiants de la cathédrale de Malaga. Dans l'œuvre peint de Picasso, « il y aura toujours un ailleurs ». Publicité Le futur Picasso n'a que 8 ans et demi lorsqu'il réalise son premier tableau, Le Petit Picador jaune, au trait incertain mais à la vision précoce. « Ce qui est stupéfiant, c'est qu'il se pose des problèmes picturaux qui ne sont pas de son âge, architecture, visages », souligne Pierre Daix dont on perçoit l'adoration pour le maître. L'arrivée à 10 ans à La Coruna, ville alors austère de la côte atlantique en Galice, est un très brutal dépaysement. Nouvelle terre sans soleil, sans corrida, sans amis. Don José tombe dans la mélancolie. Pablo est stimulé par la côte sauvage des rias, il dessine plus que jamais. À 14 ans, il achève, avec une rapidité incroyable, un tableau de pigeons de son père et dépasse ainsi son modèle. Don José comprend ce qui le sépare de son fils, le talent. Il lui donne sa palette, ses pinceaux, ses couleurs. En avril 1895, toute la famille de Picasso s'installe à Barcelone. Don José inscrit Pablo au cours de dessin dans l'institution où il est professeur. Pablo est le plus jeune, les autres élèves ont 5 ou 6 ans de plus que lui. « Malgré sa jeunesse, il est d'emblée celui qui domine les autres, il est respecté pour cela et pour sa façon de cannibaliser tous les maîtres du passé pour les transformer en œuvres de Picasso », analyse Brigitte Léal avec le sourire. À 15 ans, il signe son premier tableau de salon au sujet bien académique, Première communion : Pablo Ruiz Picasso, soit du nom de son père et de sa mère. De professeur à modèle, le père, long mélancolique à la barbe rousse, est présent dans toutes ses premières compositions. À 15 ans seulement, il reçoit une médaille d'honneur à l'Exposition nationale des Beaux-Arts. La légende est née.