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Des milliers de personnes attendues à Srebrenica pour commémorer le génocide
Des milliers de personnes attendues à Srebrenica pour commémorer le génocide

La Presse

time11-07-2025

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Des milliers de personnes attendues à Srebrenica pour commémorer le génocide

Des personnes sont assises parmi les pierres tombales du cimetière commémoratif du village de Potocari, près de la ville de Srebrenica, dans l'est de la Bosnie, le 11 juillet 2025. Des milliers de personnes attendues à Srebrenica pour commémorer le génocide (Srebrenica) Des milliers de personnes sont attendues vendredi à Srebrenica pour commémorer le génocide commis il y a trente ans par les forces serbes de Bosnie, l'un des pires massacres commis sur le sol européen depuis la Seconde Guerre mondiale. Rusmir SMAJILHODZIC Agence France-Presse La veille des commémorations, des milliers de « marcheurs de la paix de Srebrenica », qui ont parcouru plus de 100 kilomètres à la mémoire des victimes et des survivants du massacre, sont arrivés au centre commémoratif de Srebrenica-Potocari. Srebrenica est l'épisode le plus sanglant du conflit intercommunautaire bosnien (1992-1995), qui a embrasé cette ancienne république yougoslave après la proclamation de son indépendance, souhaitée par les Bosniaques (musulmans) et les Croates (catholiques), mais refusée par les Serbes (orthodoxes). Assiégée pendant plus de trois ans, l'enclave de Srebrenica, dans l'est de la Bosnie, proche de la frontière avec la Serbie, pourtant proclamée « zone protégée » des Nations unies, a été attaquée en juillet 1995 par les forces serbes de Bosnie du général Ratko Mladic. En l'espace de quelques jours, environ 8000 hommes et adolescents bosniaques y ont été exécutés, leurs corps jetés dans des dizaines de fosses communes. À ce jour, les restes de plus de 80 % de victimes ont été retrouvés et enterrés. Essayant de dissimuler la gravité des crimes, les autorités serbes bosniennes avaient organisé des opérations de déplacements de cadavres, souvent déchiquetés par les machines lourdes et transportés vers plusieurs fosses communes dites « secondaires », selon les experts. « Nous recherchons toujours un peu moins de 1000 victimes », précise la porte-parole de l'Institut bosnien pour les personnes disparues, Emza Fazlic. Douleur PHOTO ANDREJ ISAKOVIC, AGENCE FRANCE-PRESSE Des femmes prient parmi les pierres tombales du cimetière commémoratif du village de Potocari. « Depuis trente ans, nous portons la douleur dans nos âmes. Nos enfants ont été tués innocents dans la zone protégée de l'ONU. L'Europe et le monde ont observé, muets, la tuerie de nos enfants », explique Munira Subasic, présidente de la principale association des mères de Srebrenica, dont le mari Hilmo et le fils Nermin, 17 ans, ont été tués. Vendredi, des survivants et des familles vont inhumer lors des commémorations au Centre mémorial Srebrenica-Potocari sept victimes, dont deux jeunes hommes qui avaient 19 ans au moment du massacre, et une femme qui était âgée de 67 ans. Leurs familles ont attendu pendant plusieurs années pour les inhumer, espérant que d'autres restes seraient retrouvés. « Malheureusement, pour la plupart de ces victimes il s'agit de restes incomplets, dans certains cas il n'y a qu'un ou deux os », explique Mme Fazlic, précisant qu'une centaine de femmes, dont 80 sont toujours recherchées, ont aussi été tuées dans le massacre. Mevlida Omerovic a décidé de ne plus attendre et a donné son accord pour l'enterrement des restes de son mari, Hasib, tué à 33 ans, probablement à Petkovci, à une soixantaine de kilomètres au nord de Srebrenica. Il s'agit de l'un des cinq lieux d'exécutions de masse lors de ce massacre, seul épisode du conflit bosnien qualifié de génocide par la justice internationale. Environ mille personnes y ont été transportées, enfermées dans une école, puis exécutées. « Son frère a été retrouvé et enterré il y a dix ans. Trente années sont passées et je n'ai plus rien à attendre », explique Mme Omerovic, 55 ans, qui souhaite pouvoir se recueillir avec ses enfants sur la tombe de son mari. Même si dans le cercueil, il n'y aura que la mâchoire de Hasib. En se rendant sur les tombes de ses deux fils Sajib et Sinan, tués dans le massacre alors qu'ils avaient une vingtaine d'années, Nezira Mehmedovic se sent plus proche d'eux. « C'est ici que j'aime le plus venir voir mes fils. Je leur parle, je pleure, je prie, je les embrasse… depuis 30 ans », dit-elle à l'AFP, assise à côté des tombes de ses fils. « Mon cœur souffre constamment pour eux », pleure cette femme de 75 ans. « On dit que la vie continue… Mais comment ? » Les anciens chefs politiques et militaires des Serbes de Bosnie, Radovan Karadzic et Ratko Mladic, ont été condamnés à perpétuité par la justice internationale pour crimes de guerre et génocide. Mais la gravité de ce crime continue à être relativisée par de nombreux dirigeants politiques serbes, en Bosnie et en Serbie. « Les Serbes n'ont pas commis de génocide à Srebrenica et il n'a pas eu lieu », a encore déclaré début juillet le président de l'entité serbe de Bosnie, Milorad Dodik. L'Assemblée générale de l'ONU a créé en 2024 une Journée internationale de commémoration du génocide de Srebrenica, le 11 juillet, malgré la colère de la Serbie. Pour les familles et les survivants, cette date ne s'effacera jamais. « Pour moi, chaque jour est le 11 juillet, chaque nuit, chaque matin, quand je me lève et réalise qu'ils ne sont pas là », soupire Ramiza Gurdic, dont le mari Junuz et les fils Mehrudin et Mustafa ont été tués dans le massacre.

Bosnie: Le pays commémore le génocide de Srebrenica
Bosnie: Le pays commémore le génocide de Srebrenica

24 Heures

time11-07-2025

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Bosnie: Le pays commémore le génocide de Srebrenica

Des commémorations auront lieu ce vendredi Srebrenica pour les trente ans du génocide commis par les forces serbes de Bosnie. Publié aujourd'hui à 05h56 Mis à jour il y a 2 minutes Un visiteur passe devant le mur commémoratif au cimetière de Potocari, près de Srebrenica, le 10 juillet 2025. AFP Des milliers de personnes sont attendues vendredi à Srebrenica pour commémorer le génocide commis il y a trente ans par les forces serbes de Bosnie, l'un des pires massacres commis sur le sol européen depuis la Deuxième Guerre mondiale. Srebrenica est l'épisode le plus sanglant du conflit intercommunautaire bosnien (1992-1995), qui a embrasé cette ancienne république yougoslave après la proclamation de son indépendance, souhaitée par les Bosniaques (musulmans) et les Croates (catholiques), mais refusée par les Serbes (orthodoxes). Assiégée pendant plus de trois ans, l'enclave de Srebrenica, dans l'est de la Bosnie, proche de la frontière avec la Serbie, pourtant proclamée «zone protégée» des Nations unies, a été attaquée en juillet 1995 par les forces serbes de Bosnie du général Ratko Mladic. Environ 8000 hommes et adolescents bosniaques exécutés En l'espace de quelques jours, environ 8000 hommes et adolescents bosniaques y ont été exécutés, leurs corps jetés dans des dizaines de fosses communes. À ce jour, les restes de plus de 80% de victimes ont été retrouvés et enterrés. Essayant de dissimuler la gravité des crimes, les autorités serbes bosniennes avaient organisé des opérations de déplacements de cadavres, souvent «déchiquetés» par les machines lourdes et transportés vers plusieurs fausses communes «secondaires», selon les experts. «Nous recherchons toujours un peu moins de 1.000 victimes», précise la porte-parole de l'Institut bosnien pour les personnes disparues, Emza Fazlic. «Nous portons la douleur dans nos âmes» «Depuis trente ans nous portons la douleur dans nos âmes. Nos enfants ont été tués innocents dans la zone protégée de l'ONU. L'Europe et le monde ont observé muets la tuerie de nos enfants», explique Munira Subasic, présidente de la principale association des mères de Srebrenica, dont le mari Hilmo et le fils Nermin, 17 ans, ont été tués. Vendredi, des survivants et des familles vont inhumer lors des commémorations au Centre mémorial Srebrenica-Potocari sept victimes, dont deux jeunes hommes qui avaient 19 ans au moment du massacre, et une femme qui était âgée 67 ans. Leurs familles ont attendu pendant plusieurs années pour les inhumer, espérant que d'autres restes seraient retrouvés. Une centaine de femmes tuées dans le massacre «Malheureusement, pour la plupart de ces victimes il s'agit de restes incomplets, dans certains cas il n'y a qu'un ou deux os», explique Emza Fazlic, précisant qu'une centaine de femmes, dont 80 sont toujours recherchées, ont aussi été tuées dans le massacre. Mevlida Omerovic a décidé de ne plus attendre et a donné son accord pour l'enterrement des restes de son mari, Hasib, tué à 33 ans, probablement à Petkovci, à une soixantaine de kilomètres au nord de Srebrenica. Il s'agit de l'un des cinq lieux d'exécutions de masse lors de ce massacre, seul épisode du conflit bosnien qualifié de génocide par la justice internationale. Environ mille personnes y ont été transportées, enfermées dans une école, puis exécutées. «Je n'ai plus rien à attendre» «Son frère a été retrouvé et enterré il y a dix ans. Trente années sont passées et je n'ai plus rien à attendre», explique Mevlida Omerovic, 55 ans, qui souhaite pouvoir se recueillir avec ses enfants sur la tombe de son mari. Même si dans le cercueil, il n'y aura que la mâchoire de Hasib. Les anciens chefs politiques et militaires des Serbes de Bosnie, Radovan Karadzic et Ratko Mladic, ont été condamnés à perpétuité par la justice internationale pour crimes de guerre et génocide. Mais la gravité de ce crime continue à être relativisée par de nombreux dirigeants politiques serbes, en Bosnie et en Serbie. «Les Serbes n'ont pas commis de génocide à Srebrenica, et il n'a pas eu lieu», a encore déclaré début juillet le président de l'entité serbe de Bosnie, Milorad Dodik. L'Assemblée générale de l'ONU a créé en 2024 une Journée internationale de commémoration du génocide de Srebrenica, le 11 juillet, malgré la colère de la Serbie. Pour les familles et les survivants, cette date ne s'effacera jamais. «Pour moi, chaque jour est le 11 juillet, chaque nuit, chaque matin, quand je me lève et réalise qu'ils ne sont pas là», soupire Ramiza Gurdic, dont le mari Junuz et les fils Mehrudin et Mustafa ont été tués dans le massacre. Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters AFP Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

Trente ans après le massacre, des milliers de personnes marchent vers Srebrenica
Trente ans après le massacre, des milliers de personnes marchent vers Srebrenica

La Presse

time08-07-2025

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Trente ans après le massacre, des milliers de personnes marchent vers Srebrenica

Des marcheurs défilent en mémoire du massacre de Srebrenica survenu en 1995, à Nezuk, en Bosnie, le mardi 8 juillet 2025. (Nezuk) Des milliers de personnes ont entamé mardi une longue marche à travers la forêt bosnienne pour mettre leurs pas dans ceux des milliers d'hommes et d'adolescents fuyant l'horreur de Srebrenica en juillet 1995. Agence France-Presse Chaque année, la « marche pour la paix » couvre les 100 kilomètres entre Srebrenica, où les forces serbes de Bosnie ont abattu quelque 8000 hommes et adolescents musulmans, au village de Nezuk, où les premiers survivants arrivèrent au cœur de l'été. Après avoir pris le 11 juillet 1995 cette ville-enclave, déclarée « zone protégée de l'ONU » et dans laquelle vivaient plus de 40 000 personnes, dont beaucoup de déplacés, les forces dirigées par le général Ratko Mladic se sont livrées à des exécutions de masse. Le massacre de Srebrenica est le seul crime de la guerre de Bosnie (1992-1995, 100 000 morts) à avoir été qualifié de génocide par la justice internationale. Parmi les quelque 6000 marcheurs, Amir Kulaglic, 65 ans, se prépare à fouler un sentier qu'il a déjà arpenté, il y a 30 ans, lorsqu'il a réussi à fuir l'enfer de Srebrenica. « Pour moi, la marche a duré sept jours et huit nuits », explique à l'AFP celui qui faisait alors parti de l'armée bosnienne. « Tous ceux qui, comme moi, ont fait cette route n'avaient qu'un seul objectif : survivre et retrouver leur famille », ajoute-t-il. PHOTO ARMIN DURGUT, ASSOCIATED PRESS Environ 6000 personnes marchent vers Nezuk. Après avoir échappé aux embuscades, aux bombes, il fut l'un des premiers à atteindre Nezuk, à l'avant d'une colonne de réfugiés de 11 kilomètres de long. Son père et plusieurs de ses proches n'ont pas survécu. Le père d'Elvisa Masic et plus d'une dizaine d'hommes de sa famille n'ont pas survécu non plus. « Nous avons trouvé des restes, un os ou deux, pour la plupart des membres de ma famille, et nous les avons enterrés. Mais de mon père, nous n'avons jamais rien retrouvé », dit cette femme de 37 ans. Si la justice a condamné à perpétuité Ratko Mladic, 83 ans, et Radovan Karadzic, 80 ans, pour crimes de guerre et génocide, les discours négationnistes sont encore légion en Bosnie et en Serbie voisine. Amir Kulaglic espère que, bientôt, une nouvelle génération de Serbes reconnaîtra tout ce qu'il s'est passé à Srebrenica – une ville qui fait partie des zones serbes de Bosnie – et demandera pardon. « Nous pardonnerons, et nous essayerons de construire un nouveau Srebrenica, une ville de paix, de tolérance et de respect ». Les marcheurs devraient atteindre jeudi le mémorial de Srebrenica-Potocari, où sont enterrées près de 7000 victimes. Ils participeront aux commémorations du génocide, pendant lesquels les restes de sept victimes seront mis en terre, dont ceux de deux adolescents de 19 ans et d'une femme de 67 ans.

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