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« Certains principes resteront toujours » : peut-on encore jouer à la nantaise en 2025 ?
« Certains principes resteront toujours » : peut-on encore jouer à la nantaise en 2025 ?

L'Équipe

time24-07-2025

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« Certains principes resteront toujours » : peut-on encore jouer à la nantaise en 2025 ?

Nantes entame un nouveau cycle cette saison, incarné par l'arrivée au poste d'entraîneur de Luis Castro et la promesse de renouer avec le jeu. Mais est-ce vraiment possible aujourd'hui ? La saison écoulée a été éprouvante à Nantes, et les contenus de match peu enthousiasmants, au point que le club a souhaité ouvrir un nouveau cycle. Fort d'une identité de jeu marquée à Dunkerque en Ligue 2 (2023-2025), Luis Castro a succédé à Antoine Kombouaré au poste d'entraîneur, et ses premiers mots étaient résolument tournés vers l'envie de proposer du foot. « J'aime bien que les joueurs soient protagonistes, disait le Portugais lors de sa présentation. Quand je vais au stade j'aime les équipes qui attaquent, qui jouent de façon offensive. » Un discours en phase avec celui du directeur général délégué, Franck Kita : « Les ambitions qu'on a, aujourd'hui, c'est autour du jeu. Donner du plaisir à la Beaujoire, tout en prenant des points. » Sur le papier, le programme est alléchant. Mais espérer renouer avec le jeu à la nantaise en 2025 n'est-il pas anachronique ? « Non ! répond Raynald Denoueix, dernier entraîneur champion de France avec Nantes, en 2001. Certains principes resteront toujours. Castro a fini son intervention en disant : il faut que les joueurs se comprennent. C'est ça ! Tout le travail qu'on fait est pour qu'il y ait les mêmes interprétations à chaque seconde du jeu. Quel que soit le rapport de force. Créer de l'espace et le réduire à la perte. Se déplacer, faire des passes... Une équipe a gagné la Ligue des champions comme ça cette année. Au PSG, les trois au milieu, ce sont des joueurs dans l'habileté, la mobilité. Et, plus que de la possession, c'est de la préparation. Non seulement ils font des passes, mais il y a des gens qui font des appels. Faire tourner, ça ne sert à rien. » Nantes n'est toutefois pas le PSG, il ne dispose pas de Vitinha dans son effectif, son budget est à la baisse (de 80 à 50 M€) et ses éléments clés sont partis (Moses Simon, Douglas Augusto, en plus de Pedro Chirivella ou Nicolas Pallois). Fatalement, la question des moyens se pose. « Oui et non, nuance Serge Le Dizet, champion de France 1995. Si on prend l'exemple du Nantes de 95, trois ans avant le titre, il n'y avait plus d'argent. Il y avait du talent, mais il y avait aussi de l'inquiétude à l'époque sur le devenir de cette équipe. Le club a été dans l'obligation de faire confiance à une génération de jeunes, qui a pris les choses en main de façon phénoménale pour arriver à être champion. L'argent ne fait pas tout. » « Oui, il n'aura pas Ruiz, Vitinha, Neves, mais il y a forcément des joueurs pour pratiquer ce type de jeu. L'important, c'est de comprendre le jeu » Raynald Denoueix, dernier entraîneur champion de France avec Nantes, en 2001 Le parallèle avec le Nantes d'aujourd'hui est possible. Les Canaris sont censés faire de la place aux jeunes qui ont brillé en Youth League ces dernières saisons, comme Louis Leroux, Herba Guirassy, Nathan Zézé, Dehmaine Tabibou et consorts. « Je pense que l'environnement nantais reste le même, il y a toujours un public fervent de soutenir les fruits de la formation, estime Le Dizet. Il y a de bons jeunes présents à Nantes, un entraîneur prêt à leur faire confiance... Est-ce que ce sera suffisant ? Je ne sais pas, mais cet exemple de 1995 a montré que c'était possible, en adjoignant quand même aux jeunes quelques joueurs d'expérience. » A Nantes, le retour en force des joueurs formés au club Oui, mais qui ? Sur quels critères doit alors se baser le recrutement ? « Il y a les moyens, c'est sûr, mais il y a surtout des profils de joueurs, rappelle Denoueix. On peut les trouver. Éric Carrière, quand il est venu au FC Nantes, c'était pour 0. Il ne coûtait pas 50 millions d'euros, il avait ce profil d'intelligence. Le premier travail, c'est de trouver des joueurs qui sont capables. Oui, il n'aura pas Ruiz, Vitinha, Neves, mais il y a forcément des joueurs pour pratiquer ce type de jeu. L'important, c'est de comprendre le jeu. Une action, ce n'est pas qu'une passe. C'est être capable de voir la deuxième, la troisième pour les plus intelligents. » Second critère capital, cher à Jean-Claude Suaudeau : courir. « Aujourd'hui, quand on parle d'endurance, c'est la capacité à répéter des efforts, courts, intenses, dit Denoueix. Ça permet de réaliser ce qu'on a pensé ensemble, c'est indispensable. » Le tout doit être associé à la notion de compétiteur, palpable pendant des années à Nantes, notamment via la fosse de la Jonelière. « Le beau, c'est bien, mais il faut être efficace », résume Le Dizet. « L'idée, c'est d'entrer sur le terrain pour gagner, abonde Denoueix. On fait de la compétition. Mais... à travers une équipe. L'idée, c'est de faire une équipe ! Pour moi, ça semble être des bases logiques. » « Est-ce que le président est capable de laisser du temps à l'entraîneur et aux jeunes joueurs de s'exprimer ? » Serge Le Dizet, champion de France 1995 avec Nantes « Ça repose aussi sur l'entraîneur qui arrive, et force est de reconnaître que l'équipe de Dunkerque est reconnue pour mettre en place un beau football, et efficace, salue Le Dizet. Mais, des effets d'annonce, il y en a eu depuis pas mal d'années, et ç'a rarement été gagnant. » Christian Gourcuff ou Landry Chauvin n'ont réussi leur passage que par séquences. Jean-Marc Furlan, Miguel Cardoso, Jocelyn Gourvennec et Pierre Aristouy n'ont pas eu le temps, eux, de mettre leur projet en place. A la découverte du staff de Luis Castro à Nantes Pour l'instant, seul Sergio Conceiçao a laissé un souvenir impérissable sous l'ère Kita. Castro peut-il lui succéder et raviver à son tour le fameux jeu à la nantaise ? « Il faut une cohésion, une idée générale, une continuité de club, les jeunes doivent se connaître depuis quatre, cinq ans », assure Denoueix. « Je crois que c'est possible, espère Le Dizet. Mais est-ce que le président est capable de laisser du temps à l'entraîneur et aux jeunes joueurs de s'exprimer ? » La clé de la saison nantaise se situe peut-être là. Et vous, croyez-vous au retour du jeu à Nantes cette saison ?

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