07-08-2025
Chaerim Kang, nouvelle joueuse des Roses
Que l'on vienne de Séoul ou de Montréal, il y a des choses qui ne changent pas. Comme le défi de monter des meubles IKEA. Parlez-en à Chaerim Kang, nouvelle joueuse des Roses de Montréal.
Depuis son arrivée dans la métropole québécoise, 48 heures avant de s'adresser aux médias à Laval jeudi, Kang est allée chercher son permis de travail, puis a eu son rendez-vous avec une banque. Elle s'est également équipée de meubles dans un magasin de la chaîne suédoise bien connue.
« On en a monté pendant deux heures et demie, c'était difficile ! », a-t-elle lancé par le biais d'une interprète, jeudi midi, au stade Boréale. On avait beau ne pas parler la même langue, on a tout de même saisi son exaspération amusée face à cette séance de montage de meubles, ce langage universel que l'on comprend tous.
PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE
Chaerim Kang
À l'image de celui du soccer, dont Chaerim Kang est une adepte. Et qui en est, surtout, une joueuse d'envergure. La milieu de terrain de 27 ans, qui peut également évoluer comme ailière, compte déjà 42 sélections en équipe nationale coréenne. Elle en est d'ailleurs une joueuse clé.
Elle a remporté cinq championnats consécutifs avec les Red Angels d'Incheon, entre 2019 et 2023. À ses 120 matchs en WK-League – elle a aussi joué pour Suwon FC, récemment – s'ajoute un titre du Championnat d'Asie de l'Est remporté avec la Corée du Sud, cet été.
« J'ai les gênes d'une gagnante ! », a-t-elle assuré en riant, jeudi. Et c'est ce qu'elle veut amener aux Roses, qui sont au plus fort de la course pour la première place de la Super Ligue du Nord.
« Après que ma décision a été prise, j'ai commencé à regarder les matchs sur YouTube, a-t-elle dit via son amie Gina Kim, venue des États-Unis pour l'aider à s'installer à Montréal. Je pense que les Roses vont gagner. Je vais les aider à gagner. »
« On veut des joueuses comme ça »
Chaerim Kang – que ses coéquipières ont déjà surnommé « Cherry » – se décrit elle-même comme une « joueuse rapide », qui aime « utiliser les espaces » pour accomplir de « belles combinaisons » avec ses comparses.
Chez les Roses, on vante sa « finesse technique », son « intelligence tactique » et sa « capacité à percuter ».
Après une première séance d'entraînement, son nouvel entraîneur Robert Rositoiu dit déjà aimer sa capacité à « prendre des un contre un », et à « donner le ballon quand il le faut ».
PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE
Chaerim Kang et son interprète, Gina Kim
« On veut des joueuses comme ça, dit-il. C'est ce que je lui ai dit, avec sa traductrice. « Tu vas avoir la liberté quand on va attaquer, mais il faut bien défendre, il faut défendre en équipe. J'ai vu dans ses yeux qu'elle comprenait déjà. »
Kang s'amène avec les Roses pour mettre au défi l'ordre établi dans le front offensif. En tant que milieu offensif, c'est Noémi Paquin qu'elle vient chauffer. En tant qu'ailière, il y a maintenant de la compétition, surtout à droite.
« Moi, je veux que mon coach et mon staff se fassent un nœud au cerveau quand il s'agit de mettre le XI sur le papier, fait valoir Marinette Pichon, directrice sportive. Là, ça veut dire qu'on est sur la bonne direction. […] Le niveau va devenir de plus en plus dur pour intégrer les Roses. »
Un guide pour « favoriser son intégration »
Le défi d'acclimatation à Montréal n'est pas à prendre à la légère, cela dit. Elle dit mieux comprendre l'anglais qu'elle ne le parle, mais elle suivra des leçons. Et chez les Roses, on entend toujours beaucoup de français lors des séances d'entraînement et autour de l'équipe, donc nul doute que la Coréenne aura l'occasion de parfaire son jargon foot dans les deux langues.
PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE
Chaerim Kang
De toute façon, l'équipe est prête à l'accueillir. Foi de Marinette Pichon, qui a elle-même vécu un départ de la France vers les États-Unis en tant que joueuse qui ne parlait pas un mot d'anglais, à l'époque.
« Pour nous, il est important de la mettre dans les meilleures conditions, indique la directrice sportive. On a fait un guide terrain, on a fait un guide de vie quotidienne, avec la traduction en coréen, en français et en anglais. Comme ça, ça donne de la matière à tout le monde, au groupe, au staff. Et pour Cherry, on va s'attacher les services d'un interprète pour les matchs, pour les temps où on est sur des réunions, etc. On ne veut pas accélérer, mais on veut favoriser son intégration. »
À la fin de la séance de jeudi, les joueuses ont été invitées à une séance de tirs de penalty. Toutes les réussites étaient célébrées par les mini-équipes respectives. Mais pour celle de Chaerim Kang, qui a habilement enfilé son tir, les cris étaient juste un peu plus forts.
On verra ce que ça donne sur le terrain. Mais pour son intégration, on n'a pas grand-chose à craindre.