03-08-2025
« Un véritable dôme de chaleur » : le retour de la canicule après une fin juillet… frisquette
Remisez vos petites laines et ressortez vos ventilateurs car l'été, qui s'était assoupi ces quinze derniers jours, est de retour. Et pas qu'un peu. « Un pic de chaleur est attendu entre le 6 et le 9 août, précise le créateur du site Guillaume Séchet.
Si son intensité est encore « incertaine », surtout sur le nord du pays, le météorologue explique que « le modèle de prévision américain » annonce, dans le Sud et notamment le Sud-Ouest, « des pointes à 39 voire 40 °C possibles ».
Le souffle d'air torride remonte comme souvent du sud de l'Europe. « À partir de lundi, une masse d'air très chaud va s'accumuler sur l'Espagne, avec la mise en place d'un véritable dôme de chaleur, détaille Régis Crépet, de la chaîne Météo. Les températures y atteindront des niveaux exceptionnellement élevés, dépassant souvent 40 à 42 °C en Andalousie et même jusqu'à 45 °C localement du côté de Cordoue ou Séville. »
En France, le prévisionniste estime que « le seuil de canicule pourrait être atteint dans plusieurs départements, en particulier si les nuits restent chaudes (valeurs minimales supérieures à 21 °C). Des valeurs records seraient atteintes et on pourrait dépasser 30 à 33 °C jusqu'en région parisienne ou dans le Val de Loire. »
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Le Sud-Ouest particulièrement concerné
Les régions les plus concernées devraient être, selon la chaîne spécialisée, le quart sud-ouest, l'Occitanie, une partie du Centre-Val de Loire, puis les Hauts-de-France en fin de semaine. Les températures maximales pourraient dépasser les normales de saison de 8 à 10 °C, « avec un ressenti accablant en zone urbaine ».
Le contraste sera en tout cas saisissant au regard de la météo frisquette de ces dernières semaines. À Dijon (Côte d'Or), Sarah a regardé dans le rétroviseur et déplore « un mois de juillet bien pourri : beaucoup de pluie, de journées grises avec du vent et du froid ».
Les températures sont en moyenne deux degrés sous la normale en France, dans la lignée de la semaine dernière, constatait jeudi dernier Météo France, qui avait même noté le retour de la neige en Savoie à partir de 2 500 m d'altitude.
« C'est vrai que les quinze derniers jours n'ont pas été tops, mais le temps a été nettement meilleur que l'an dernier où l'on avait connu entre la météo, la morosité ambiante et la dissolution de l'Assemblée nationale, l'un des pires mois de juillet de ces dix dernières années » rappelle Didier Arino, du cabinet Protourisme.
« Ici, où je suis à Arcachon, il y a eu du vent depuis une semaine, le temps a parfois été un peu frais et gris, avec moins de monde à la plage mais dès que le soleil ressort, les rues se remplissent d'un coup, confie le professionnel. D'ailleurs, là, il fait très beau et je pars faire du bateau. »
C'est qu'en matière météo, il y a les éternels optimistes et les sempiternels pessimistes, dont certains n'hésitent pas à surfer la vague du climatoscepticisme. À l'image de Stefano qui a posté sur les réseaux sociaux une vidéo de lui en voiture sous une pluie drue. « Ah, il y en a vraiment ras le bol de ce réchauffement climatique, ce n'est plus supportable, on va mourir, brûler », ironise le grincheux.
« Du 21 au 31 juillet, le temps a effectivement été plus frais et juillet a même été plus froid que le mois de juin qui a atteint un niveau de température exceptionnel, ce qui ne s'était pas produit depuis 2003, admet Guillaume Séchet. Mais si l'on regarde les températures à l'échelle du mois complet, juillet a été plus chaud que la moyenne de + 0,9 °C ».
Un début d'été le plus chaud depuis 2003
« À celles et ceux qui disent que l'été est pourri parce qu'ils ont eu trois gouttes sur le crâne, rappelons que du 1er juin au 21 juillet, la France a connu son début d'été le plus chaud jamais enregistré depuis 2003 », renchérit sur son compte X l'agroclimatologue Serge Zaka.
Après trois semaines particulièrement favorables à la croissance de nos cultures, la France (du moins sa moitié sud) s'apprête à renouer avec la même configuration météorologique qu'en juin : des températures de 35 à 40+°C sur de vastes territoires dès le 6 août.
Cette période… — Dr. Serge Zaka (Dr. Zarge) (@SergeZaka) August 1, 2025
« Alors oui, il a peut-être plu à votre camping, ou l'air était frais deux jours dans les Alpes mais le climat ne se résume pas à votre serviette de plage, poursuit l'homme au chapeau noir. Le réchauffement ne disparaît pas parce que vous avez enfilé un pull un soir. »
Si la météo maussade de fin juillet a toutefois affecté le moral de bon nombre de Français et de touristes, y compris au sud où l'eau de la Méditerranée était plus fraîche que celle de la Manche, les climatologues, eux, se désolent de voir de nouveau cet été des records de chaleur tomber.