07-07-2025
Tour de France : les 40 ans de disette du cyclisme français en chiffres et en infographies
21 juillet 1985. Bernard Hinault prend la pause tout sourire, aux côtés de Jacques Chirac, sur les Champs-Élysées. Le Français ne le sait pas encore mais il vient de parachever la dernière de ses cinq victoires sur le
Tour de France
.
Il ignore aussi que quarante ans plus tard, il sera toujours identifié comme
« le dernier Français » à avoir enfilé le maillot jaune
à Paris.
Difficile à imaginer en effet, tant les coureurs français étaient dominateurs jusqu'ici sur les routes du Tour. Sur 72 éditions entre 1903 et 1985, les tricolores se sont imposés à 36 reprises, soit exactement une sur deux. Un nombre de succès qui continue de placer la France en tête des nations victorieuses, loin devant la Belgique (18) et l'Espagne (12).
Mais au-delà de l'absence de victoire finale, le coup de frein se retrouve aussi sur les autres marqueurs de performance. Les Français sont moins nombreux parmi les dix premiers au classement général. Pire encore : depuis 1985, ils ont même été totalement absents du top 10 à onze reprises, alors que cela n'était arrivé qu'une seule fois par le passé.
À ce rythme-là, les podiums se font rares : seulement six depuis le sacre de Bernard Hinault.
Le dernier remonte à 2017, avec Romain Bardet
, troisième derrière le Britannique Chris Froome et le Colombien Rigoberto Uran. À noter que dix ans plus tôt, Stéphane Goubert avait terminé 27e… et meilleur Français. Un triste record : jamais le premier coureur tricolore n'avait terminé aussi loin au classement général.
Même constat lorsque l'on s'attarde sur le nombre de victoires d'étape. 2,9 victoires françaises en moyenne par édition sur la période 1986-2024, contre 7,9 entre 1947 et 1985. Reste un symbole : seule l'édition de 1999 s'est terminée sans la moindre victoire bleue, preuve que les Français continuent de vouloir briller devant leur public.
Conséquence logique : les représentants hexagonaux endossent de moins en moins souvent le maillot jaune. Depuis Bernard Hinault, deuxième en 1986, seul
Julian Alaphilippe
est parvenu à le conserver plus de dix jours. En 2019, il avait porté la tunique d'orée pendant 14 étapes, ne la cédant qu'à l'avant-veille de l'arrivée.
Cette édition devrait confirmer la tendance observée depuis plusieurs décennies : la victoire finale devrait une nouvelle fois se jouer entre les cadors étrangers comme
Tadej Pogacar
, Jonas Vingegaard ou Remco Evenepoel, le trio du podium en 2024.
Côté français, l'objectif sera d'aller chercher des victoires d'étape. Parmi les candidats crédibles, Julian Alaphilippe, Kévin Vauquelin ou encore Lenny Martinez, malgré un début de Tour difficile, tenteront d'y parvenir. Ce dernier, considéré comme une des nouvelles pépites tricolores, pourrait également viser le maillot à pois de meilleur grimpeur.