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Une oasis en ville
Une oasis en ville

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timea day ago

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Une oasis en ville

La terrasse très végétalisée prolonge l'intérieur de l'unité, surtout que les baies vitrées se glissent dans les murs. Partir d'une grande maison nichée sur un terrain verdoyant pour s'installer en ville implique un changement de vie draconien. Lisa Marois a sauté le pas, en veillant à trouver l'endroit idéal à aménager pour se recréer un espace végétal luxuriant… au cœur d'Habitat 67. Lisa Marois et son conjoint ont longtemps vécu dans les Cantons-de-l'Est. « On a eu une ferme équestre, puis une villa-chapelle sur un terrain de quatre acres dans le village de Bromont, raconte cette dernière. On a décidé de revenir à Montréal pour se rapprocher de nos enfants et parce que ma fille attend un bébé. » PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE On voit le fleuve quand on est sur la terrasse. La végétation plantée dans les bacs adoucit et égaie le béton, omniprésent. Le projet n'était pas évident, car il impliquait de réduire considérablement la surface de leur espace de vie et, surtout, de ses extérieurs. Or, Lisa adore le végétal et l'eau. « On souhaitait être près de la ville et en bordure du Saint-Laurent tout en étant entourés de nature. Ce n'était vraiment pas facile à trouver, surtout qu'on voulait aussi une grande terrasse qui deviendrait une pièce de vie », poursuit la coach de natation et d'aqua-aérobie. Plusieurs points de vue et une immense terrasse Après moult recherches entre L'Île-des-Sœurs et la Cité-du-Havre, Habitat 67 s'est révélé comme une évidence. PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE Lisa Marois On bénéficie de plein de vues sur le fleuve, la ville, le Vieux-Port de Montréal. C'est un lieu très puissant. Malgré le minimalisme et la brutalité d'Habitat 67, Moshe Safdie a été capable d'amener ses occupants vers la nature en créant une architecture unique. Lisa Marois, propriétaire La grande terrasse d'environ 52 m⁠2 prolonge l'habitation. Elle donne l'impression que l'extérieur entre à l'intérieur, surtout que les baies vitrées disparaissent dans les murs et que Lisa l'a aménagée de manière à favoriser le dépaysement. PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE Le bois au sol et les sièges colorés (collection Jean-Paul Gaultier de Roche Bobois) accentuent l'effet tropical recherché. PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE Cet espace est propice à la sieste sous une végétation luxuriante. PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE C'est important d'avoir une zone ombragée sur une terrasse grâce à un store, un parasol ou une toile. Il faut juste vérifier ce qui est autorisé auprès de l'immeuble. PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE Le bois au sol et les sièges colorés (collection Jean-Paul Gaultier de Roche Bobois) accentuent l'effet tropical recherché. 1 /3 Le sol était habillé de dalles de bois usé qu'elle a remplacées par de nouveaux caillebotis en cèdre blanc durable qui rappellent les ponts de bateau. Elle a choisi une collection de sièges modulaires hyper confortables aux motifs à la fois poétiques et sophistiqués de la collection Jean-Paul Gaultier pour Roche Bobois afin de personnaliser son espace. « J'ai toujours trippé sur les créations de Jean-Paul Gaultier parce qu'il utilise des couleurs vibrantes », explique-t-elle. Les imprimés évoquant les Tropiques et le choix de végétaux volumineux plantés dans des bacs ou des pots assurent une ambiance exotique propice au bien-être et au dépaysement. PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE Un cerceau en acier dans lequel Lisa Marois a suspendu une jardinière fleurie sert d'écran d'intimité. Dans cet endroit patrimonial, les propriétaires doivent respecter certaines normes et la seule autorisation dont a eu besoin Lisa concerne le cerceau en acier (création de François Dufresne, artisan forgeron à Waterloo) qui surplombe un côté du balcon. Il est soudé à une base qui encastre le muret de béton, puisqu'il est interdit d'y visser quoi que ce soit. PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE Les passants peuvent voir la végétation foisonnante et le cerceau orné de fleurs sur la terrasse de Lisa, mais l'intimité est préservée. Je l'ai créé pour avoir une intimité et en même temps donner une belle vue de l'extérieur. À l'automne, je vais y mettre des chrysanthèmes et en hiver, je pourrai y placer des branches de sapin. J'aime que ce soit luxuriant et faire des changements chaque saison. Je vais d'ailleurs ajouter un foyer. Lisa Marois, propriétaire PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE Lisa Marois est très heureuse d'avoir quitté la campagne pour vivre dans Habitat 67. « Pour nous, ici, ça respire ! » Une grande table pour rassembler toute la famille relie un coin lounge-bar à une zone salon. Cette dernière est équipée d'un nouveau store (Auvents multiples), nécessaire pour qu'il y ait de l'ombre sur la terrasse. PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE Des meubles de salle à dîner élégants favorisent une ambiance agréable. Depuis qu'elle habite ici, Lisa Marois réalise deux de ses rêves : vivre au bord de l'eau et faire du surf en partant de chez elle à pied ! « C'est la meilleure transition qu'on pouvait faire ici, parce qu'on a la terrasse et la nature environnante tout en étant en ville, constate-t-elle. On n'a plus les tracas d'une grosse maison, mais on n'aurait pas été bien dans un penthouse au 30e étage. Ce qui est important, c'est de trouver un endroit qui correspond à nos valeurs. »

Des enfants de plus en plus hypothéqués
Des enfants de plus en plus hypothéqués

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time11-08-2025

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Des enfants de plus en plus hypothéqués

Lors de la visite de La Presse au centre jeunesse d'Huberdeau, des jeunes prenaient part à une séance de jeux de société. (Huberdeau) Sur une petite table basse dans le salon d'une unité d'hébergement du centre jeunesse d'Huberdeau, près de Mont-Tremblant, une adolescente de 15 ans tourne la roue du jeu de société Destins. En face d'elle, un garçon de 9 ans sourit largement. « Je vais gagner ! », lance-t-il en levant les bras dans les airs. À la table d'à côté, un groupe joue à Carcassonne. Plus loin, deux petits de 8 ans se distribuent des cartes d'Uno, accompagnés d'une jeune de 14 ans. PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE Séance de jeux de société au centre jeunesse d'Huberdeau L'ambiance est bon enfant en ce mercredi matin d'été. L'école est finie. Les éducateurs occupent les 56 pensionnaires de l'imposant édifice par différentes activités. Comme cette séance de jeux de société où les adolescentes guident les plus jeunes. Au centre jeunesse d'Huberdeau, appelé officiellement centre de réadaptation pour les jeunes en difficulté d'adaptation (CRJDA) d'Huberdeau, les éducateurs tentent tous les jours de « normaliser » le quotidien des enfants, explique Karine Blair, directrice adjointe à la direction de la protection de la jeunesse (DPJ) des Laurentides. Quelques installations du centre jeunesse d'Huberdeau PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE Le centre jeunesse d'Huberdeau PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE Le centre jeunesse d'Huberdeau PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE Le centre jeunesse d'Huberdeau PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE Le centre jeunesse d'Huberdeau PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE Le centre jeunesse d'Huberdeau 1 /4 On est pourtant ici aux « soins intensifs » de la protection de la jeunesse. Le bout de la ligne. Les problèmes des enfants qui se retrouvent ici sont trop complexes pour que leur famille puisse prendre soin d'eux. Ou, plus fréquemment, leur famille est incapable de s'occuper d'eux correctement. Violence, agression, trauma : les jeunes ont un imposant bagage. Plusieurs souffrent d'un important trouble de l'attachement. « Mais dès qu'ils mettent les pieds ici, l'objectif est de préparer leur sortie », explique la directrice de la protection de la jeunesse des Laurentides, Marie-Noëlle Granger. Les jeunes restent en moyenne un an en centre jeunesse. PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE Vue aérienne du centre jeunesse d'Huberdeau Des centres à la mauvaise réputation Les nombreuses difficultés du réseau de la protection de l'enfance au Québec ont fait les manchettes dans la dernière année, notamment à la suite de mauvais traitements d'éducateurs envers certains jeunes hébergés 1 ou de l'utilisation accrue des mesures de contention et d'isolement 2. « Mais le centre jeunesse, c'est moins pire qu'on pense », affirme Laurianne*, 16 ans, en nous faisant visiter sa chambre. On arrive tous ici fâchés. Mais on finit par comprendre qu'on est ici pour évoluer vers de meilleures choses. J'ai appris à mieux me contrôler. On m'a recadrée. Laurianne*, 16 ans En avançant d'une main son pion sur un jeu de Serpents et échelles et en flattant de l'autre un chien de zoothérapie, Lydia*, 15 ans, dit être au centre jeunesse depuis quatre mois. « Les rumeurs sont pires que ce que c'est vraiment, confie-t-elle. On ne peut pas vaper. On ne peut pas utiliser notre cellulaire. On est plus encadré. Mais ce sont les autres jeunes de notre unité qui influencent comment ça se passe. Et mon groupe est calme. » Pour Alexandra*, l'expérience n'a pas été aussi rose. Élevée dans un milieu familial violent, elle a vécu dans des familles d'accueil, puis dans des ressources intermédiaires, et enfin dans différents centres jeunesse. « On m'a sortie de la violence pour me mettre dans la violence », souligne-t-elle. Dans certains centres jeunesse, elle a rencontré des gens peu fréquentables qui l'ont plongée dans la criminalité. « Je n'aurais pas pris ce chemin si je n'avais pas croisé la route de ces personnes », soutient l'adolescente. Alors qu'elle approche de l'âge de la majorité, Alexandra dit avoir « repris sa vie en main ». Elle vient de terminer son secondaire et est inscrite au cégep. Sa sortie du centre jeunesse lui fait tout de même peur. « Mais j'ai un beau plan. Il faut que je le tienne », lance-t-elle. Des troubles qui changent Le centre jeunesse d'Huberdeau occupe les locaux d'un gigantesque ancien orphelinat, en plein cœur du village. Ce qui a le plus changé dans l'édifice ? Les enfants, répond Émilie Martel, cheffe de service, en nous faisant visiter les installations où elle travaille depuis 24 ans. Il y a plus de problèmes de santé mentale. Il y a plus de détresse. Il y a plus d'anxiété. Les traumas sont plus élevés. Il y a plus de troubles de l'attachement. Émilie Martel, cheffe de service Un avis partagé par Isabelle Marinier, cheffe de service de l'unité des tout-petits. « Avant, on voyait plus de troubles de comportement. Maintenant, on voit plus de problèmes de santé mentale », observe-t-elle, alors qu'un petit garçon vêtu d'un chandail du footballeur Mbappé passe en coup de vent et s'arrête pour lui faire un câlin. PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE Des salles d'isolement du centre jeunesse d'Huberdeau Difficile d'identifier la cause de ces changements. « Est-ce que c'est la pollution, les médias sociaux, le fait que les parents soient toujours sur leur téléphone ? C'est dur à dire, note Mme Martel. Les jeunes sont aussi exposés à plus d'informations qu'autrefois. La société est de plus en plus anxiogène. » Parfois, l'émotion des enfants est si vive que des salles d'isolement doivent être utilisées. Dans les Laurentides, le recours à l'isolement et à la contention diminue depuis deux ans. Mais parfois, ces mesures de dernier recours deviennent inévitables, explique Mme Martel. * Prénoms fictifs 1. Lisez « Scandale sexuel au centre de réadaptation Cité-des-Prairies » 2. Lisez « Centres jeunesse et foyers de groupe de la DPJ : de plus en plus de mesures de contention ou d'isolement »

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