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24 Heures
17-07-2025
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La réouverture du centre d'asile de Moudon est accueillie dans l'indifférence
Sur décision de la Confédération, 200 personnes seront à nouveau hébergées dans une salle polyvalente. Entre 2022 et 2024, tout s'était bien passé. Publié aujourd'hui à 08h29 Le centre fédéral d'accueil de Moudon sera ouvert dans la salle polyvalente de la caserne de Valacrêt, comme en 2022. KEYSTONE/Laurent Gillieron En bref: «Vu ce qu'il se passe dans le monde, j'imagine bien qu'il faut s'attendre à une hausse des flux migratoires, mais je n'avais pas entendu que le centre de Moudon allait rouvrir.» Moudonnoise dans la soixantaine, Maïtena est sans a priori négatif sur la question, mais elle découvrait mardi, avec nos questions, la prochaine réouverture du centre fédéral pour requérants d'asile (CFA) de la caserne de Valacrêt. Elle n'est pas la seule. Sur une dizaine de passants interrogés, un seul avouait en avoir entendu parler, sans souhaiter s'exprimer sur ce thème. «Depuis l'annonce du Secrétariat d'État aux migrations (SEM) de la semaine dernière, je n'ai reçu aucune remarque de la population à ce sujet», remarque aussi la syndique, Carole Pico. Il faut dire que la première ouverture du site , de 2022 à début 2024, n'avait pas causé de remous . «Il y a eu une ou deux fois des soucis au magasin Lidl, mais tout l'encadrement était très sécurisé. Et il n'y avait jamais plus de 80 à 100 personnes à la fois, alors que 200 places étaient prévues», poursuit l'édile qui a déjà organisé une séance de coordination avec tous les services concernés. Moudon ne mettra toutefois rien de particulier en place, car l'encadrement est du ressort de la Confédération. Asile en hausse saisonnière Selon le SEM, le nombre des demandes d'asile a commencé à augmenter sous l'effet des facteurs saisonniers. Quelque 200 places d'accueil seront ainsi aménagées dans la salle polyvalente de la caserne, dont les portes doivent ouvrir mi-août. Sa fermeture est imaginée début 2026. En mai dernier, 2025 demandeurs sont arrivés en Suisse. «Les cinq principaux pays d'origine des requérants sont l'Afghanistan, l'Érythrée, la Turquie, la Somalie et l'Algérie», détaille Nicolas Cerclé, porte-parole du SEM. La Suisse compte 30 CFA actuellement ouverts , dont ceux de Vallorbe et des Rochat, dans le canton de Vaud. Un coin jeux pour les enfants avait été prévu, lors de la première ouverture du centre. KEYSTONE/Laurent Gillieron Pas de quoi faire de vagues dans la Broye. Comme beaucoup d'autres, Elsa Bonhert Deprez ignorait cette réouverture. «En 2022, on s'était inquiétés de la qualité de l'accueil, car il n'est pas idéal de dormir dans une salle polyvalente», glisse l'actuelle présidente du Conseil communal et des Verts moudonnois. Au sein de l'Entente, le président, Julien Pittet, était informé, sans que cela n'ait suscité de questions à l'interne du groupe. Broyard exilé quelques années avant de revenir récemment à Moudon, Didier, la quarantaine, résume le sentiment ambiant: «Je ne savais pas qu'il y avait déjà eu un centre ici, ni qu'il allait rouvrir. Perso, je me suis fait voler ma trottinette électrique. Ce n'était pas le fait d'un requérant, mais d'un Suisse.» Sur le CFA de Moudon Newsletter «La semaine vaudoise» Retrouvez l'essentiel de l'actualité du canton de Vaud, chaque vendredi dans votre boîte mail. Autres newsletters Sébastien Galliker est journaliste à la rubrique vaudoise depuis 2017. Au bureau de Payerne, il couvre l'actualité de la Broye vaudoise et fribourgeoise. Journaliste depuis 2000, il a travaillé à La Broye Hebdo, aux sports et en région. Plus d'infos @sebgalliker Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


24 Heures
04-07-2025
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Un ménage à trois en union libre lui coûte son passeport suisse
Après son divorce, un Tunisien a plaidé sa cause avec un argument rare devant les tribunaux. Un enfant est aussi concerné. Publié aujourd'hui à 07h30 Les juges ont décidé que Yassine doit rendre son passeport suisse. KESTONE/ANTHONY ANEX En bref: Un étranger qui se marie avec une Suissesse peut obtenir le passeport suisse plus facilement. Encore faut-il que le mariage tienne. Car sinon la procédure de naturalisation facilitée est annulée. Le Tribunal administratif fédéral (TAF) voit passer de nombreux cas où le divorce est consommé après quelques années et où le Secrétariat d'État aux migrations (SEM) retire alors le passeport helvétique. L'affaire qui nous occupe ici sort cependant de la norme. Elle commence en 2003 par un mariage entre un Tunisien, que nous appellerons Yassine, et une Suissesse. Le couple aura trois enfants. En 2011, Yassine fait une demande de naturalisation, mais le SEM lui demande immédiatement de la retirer. Pourquoi? Parce que l'homme fait l'objet de condamnations. On ne sait pas lesquelles, mais c'est de toute façon rédhibitoire. Fin du mariage à Neuchâtel Yassine laisse passer le temps et retente sa chance en 2017. Sa femme et lui assurent, comme la procédure le commande, n'avoir aucune intention de se séparer ou de divorcer. Le SEM les prévient que «si une séparation ou un divorce devait être demandée par l'un d'entre eux avant ou pendant la procédure de naturalisation, ou si l'un d'entre eux ne partageait plus de facto une communauté conjugale, la naturalisation n'était pas envisageable». Et il fixe le délai d'épreuve à une durée de huit ans. Printemps 2019, Yassine obtient la naturalisation facilitée. Automne 2019, le couple demande… le divorce, qui est validé avant la fin de l'année par un tribunal du canton de Neuchâtel. Et ce n'est pas tout. Fin 2020, Yassine se remarie avec une Tunisienne qui accouche l'année suivante d'une petite fille. Celle-ci obtient le passeport suisse comme son père. Naturalisation facilitée annulée Le SEM est alors mis au courant de ces développements. Il s'écoule deux ans avant qu'il ne tranche finalement en 2024. Sans surprise, il annule la naturalisation facilitée de Yassine, ce qui fait perdre automatiquement la nationalité suisse à sa fille issue du second mariage. Yassine recourt alors au Tribunal administratif fédéral. En général, dans ce type d'affaires, le recourant invoque un événement extraordinaire qui a torpillé son couple et qui justifie la nécessité impérieuse d'un divorce. Mais ici, c'est différent. Yassine évoque surtout une raison originale pour tenter de garder son passeport suisse: un ménage à trois en union libre. «Vivre en union libre» Yassine explique en effet aux juges du TAF que son divorce n'a rien d'une séparation, mais marquait une volonté de son ex-femme et de lui de «vivre en union libre». La preuve? Ils ont acheté ensemble une grande maison où son ex-femme possède son cabinet paramédical. Selon Yassine, le SEM n'a donc pas pris la mesure de cette nouvelle constellation maritale. Et lui n'a pas trahi sa promesse, prise en 2019, de «former une communauté stable et conçue pour durer». Simplement, cette dernière ne répond pas à l'acception classique du terme. Il relève d'ailleurs que cette notion de communauté est peu claire pour un profane. Que dit le Tribunal administratif fédéral? Que disent les juges de cette plaidoirie originale? Ils la démolissent rapidement. Ils constatent d'abord que «l'union conjugale» est liée à des conséquences juridiques, comme l'acquisition de la nationalité. «Il n'appartient donc pas à l'individu d'en définir les contours mais au législateur et à la jurisprudence.» Et le législateur protège le mariage, mais pas l'union libre, comme le dispose l'article 159 al. 1 du Code civil . Les juges notent aussi que, selon les déclarations de l'ex-épouse à la police, les disputes conjugales avec Yassine étaient fréquentes. Et que c'est ce dernier qui a commencé à lui parler de bigamie dans les années 2017-2018. Les juges estiment que «l'union libre» qui en a résulté provient avant tout des difficultés conjugales à vivre ensemble. Conclusion: le couple n'était pas stable, donc Yassine a contrevenu à son engagement lors de la procédure de naturalisation facilitée. Yassine perd donc son passeport suisse et, dommage collatéral, la fille issue du second mariage également. Il doit payer également 1300 francs de frais de procédure. Tribunal administratif fédéral Newsletter «La semaine neuchâteloise» Découvrez l'essentiel de l'actualité du canton de Neuchâtel, chaque vendredi. Autres newsletters Arthur Grosjean est correspondant politique au Palais fédéral depuis août 2011. Il exerce la profession de journaliste depuis plus de 35 ans. Il a occupé diverses fonctions comme chef de rubrique (Suisse, Genève) et rédacteur en chef adjoint de la Tribune de Genève. Il a commencé sa carrière comme responsable des communes genevoises avant de s'occuper successivement de la politique de la Ville de Genève et celle du canton de Genève. Il écrit pour la Tribune de Genève, 24 Heures et le Matin Dimanche. Plus d'infos @arthurflash Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.