2 days ago
Baignade dans la Seine à Paris : à quelle température est l'eau du fleuve ?
Une bonne nouvelle pour ceux qui voudront profiter de la baignade
dans la Seine
, réautorisée à partir de ce samedi 5 juillet à Paris, sur trois sites de baignade — plus de 100 ans après son interdiction — mais une moins bonne nouvelle pour l'environnement.
L'eau de la Seine pointe à Paris à 26,5 °C, selon un bilan réalisé ce vendredi 4 juillet par le Syndicat interdépartemental pour l'assainissement de l'agglomération parisienne (
SIAAP
). Le débit, à 87 m3/s, est inférieur à la moyenne en été.
Le SIAAP fait un lien entre ces degrés et les fortes chaleurs. « La canicule actuelle contribue à fragiliser la Seine et la Marne. En effet, elle augmente la température de l'eau et réduit les débits », explique-t-il, sur son site
Internet
.
« Les températures actuelles sont très élevées », déclare le syndicat au Parisien, avant de nuancer : « Par expérience, on observe que durant les étés les plus chauds, la température de la Seine dépasse les 25 °C pendant 5 à 20 jours. »
Le service public de l'assainissement en Île-de-France, qui précise « ne pas être en charge de la Seine, mais que sa mission consiste à nettoyer les eaux usées de 9 millions de Franciliens », réalise ce bilan de la qualité de l'eau du fleuve à l'aide « des capteurs de l'observatoire
MeSeine
».
Ce dernier suit la qualité de la Seine et de ses affluents en Île-de-France, sur près de 135 km du fleuve et 13 km de la Marne, « en termes de physico-chimie, bactériologie, microcontamination et diversité faunistique ».
Dans le détail, l'observatoire est composé de neuf stations de mesures en temps réel, mais aussi de 13 sites de prélèvements. « La température est mesurée en continu de manière concomitante avec la mesure d'oxygène dissout par des sondes situées sur les neuf stations de l'observatoire MeSeine. Les données sont remontées au niveau central de l'Observatoire du SIAAP à Colombes où elles sont analysées afin d'avoir une évaluation permanente du niveau d'aération de la rivière », ajoute le SIAAP au Parisien.
Ces températures, situées au-dessus des 20 °C, devraient donc ravir les baigneurs qui pourront à partir de ce samedi 5 juillet nager dans
trois sites autorisés
: le bras Marie (IVe arrondissement), Grenelle (XVe, ouest) et Bercy (XIIe, est). Comme sur les plages, un système de drapeaux — vert, jaune et rouge — permettra de connaître le débit de la Seine et la qualité de l'eau.
Un autre fleuve français est aussi victime des chaleurs caniculaires. Dans le Sud, la température de la Garonne est montée jusqu'à 28 °C, obligeant EDF à stopper un des deux réacteurs de la centrale nucléaire de Golfech (Tarn-et-Garonne). Cette dernière
prélève de l'eau dans le fleuve pour assurer le refroidissement de ses unités de production
, avant de la rejeter dans le même cours d'eau (le réchauffant encore un peu plus).
Mercredi, la Garonne avait atteint sa cote d'alerte et des lâchers d'eau étaient imminents pour soutenir le débit du fleuve.
Mais les températures des fleuves ne sont pas les seules qui inquiètent. Le week-end dernier, la mer Méditerranée a enregistré un triste record pour un mois de juin avec
une température de surface de 26,01 °C en moyenne
, selon des données du programme européen Copernicus analysées par Météo-France.
« De l'eau à 29 °C sur la plage de Cap Rousset, début juillet, c'est du jamais-vu. C'est un phénomène qu'on a plus souvent fin juillet, début août », relevait Marie Bravo-Monin, directrice du parc marin de la Côte bleue, au nord de Marseille. En profondeur aussi, l'eau dans ce parc est de plus en plus chaude : en 2024, la température à 12 mètres de profondeur est montée jusqu'à 26,7 °C et même à presque 28 °C en 2022. Même l'hiver, la température a augmenté en moyenne de 2 °C en 14 ans.