03-08-2025
De précurseur sur Internet à champion des mobilités : 25 ans de SNCF Connect
LES MARQUES DE NOS VACANCES (2/5) - La filiale de la compagnie nationale dédiée à la vente de billets de train est née en l'an 2000 sous le nom de Un quart de siècle plus tard, la plateforme aux 20 millions d'utilisateurs se pose en acteur incontournable du tourisme.
Non, ce n'est pas une erreur : SNCF Connect fête bien ses 25 ans en 2025. Plus être plus précis, c'est l'entreprise à l'origine de l'application qui célèbre son quart de siècle cette année. Bien avant de prendre le nom de SNCF Connect & Tech en 2022, la filiale du groupe ferroviaire national dédiée à la vente de billets de train s'appelait Un nom qui suscitera aux enfants de l'Internet la même nostalgie que celui de MSN, MySpace ou Skyblog.
En 1997, la compagnie lance où l'on ne trouve que les tarifs et horaires. Il faut attendre 1998 pour pouvoir réserver un billet en ligne et le payer à un guichet, puis juin 1999 pour régler sa réservation directement sur le site. Les internautes sont au rendez-vous. «La vente en ligne a représenté [en 1999] un chiffre d'affaires de 150 millions de francs [22,9 millions d'euros de l'époque, NDLR] pour la SNCF sur Internet», rappelle Le Figaro Économie dans son édition du 23 juin 2000.
Quand la SNCF fait mieux que la Fnac et Amazon
Les 25 ans de SNCF Connect en images
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Le succès pousse la SNCF à créer une filiale dédiée. voit le jour en l'an 2000, à une époque où seuls 7 % des foyers français sont connectés au modem 56K à domicile.
L'achat de billets grandes lignes (TGV, Intercités...) s'effectue encore principalement aux guichets et aux automates (sans frais), mais aussi par téléphone ou par Minitel au 3615 SNCF (avec frais). Le pari est osé : réaliser des achats en ligne est alors loin d'être répandu en France. Partager son numéro de carte bancaire sur la Toile est loin d'inspirer confiance.
Dès l'été 2000, l'offre nationale et internationale (Eurostar et Thalys) est en vente sur Les Français mais aussi les touristes étrangers peuvent réserver leur billet sans bouger de chez eux et le recevoir dans leur boîte aux lettres. Après avoir soufflé sa première bougie, la plateforme mue en agence de voyages grâce à son partenariat avec le géant américain du tourisme, Expedia, qui détient au début 47 % de la filiale.
Dès lors, le site vend bien plus que du train : billets d'avion, locations de voiture, séjours tout inclus, etc. Tout juste lancé, devient le site de commerce en ligne le plus visité en France devant ceux de la Fnac et d'un certain Amazon.
De à
Bien ancré dans le paysage numérique français, multiplie les innovations au fil des années. En 2003, les clients peuvent imprimer leur billet à domicile. En 2006, le site se dote (déjà !) d'un comparateur carbone afin d'évaluer l'impact environnemental d'un même trajet avec plusieurs modes de transport. L'interface mobile est optimisée en 2007, avant la création de l'application pour iPhone en 2009.
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Un cap symbolique est franchi en 2012 : devient le premier canal de vente de billets de train. Une nouvelle qui ne réjouit guère les guichetiers, par ailleurs concurrencés par les distributeurs automatiques. La même année, à la suite d'une condamnation de l'Autorité de la concurrence qui a forcé la SNCF à permettre la vente de ses billets à la concurrence, Capitaine Train se pose en premier rival. Mais la start-up française, absorbée par le britannique Trainline en 2016, est loin de représenter une menace sérieuse pour le distributeur officiel.
Alors que la SNCF est frappée d'une frénésie de «Oui» avec ses TGV inOui, Ouigo et Ouibus, devient en 2017. En une nuit, la plateforme aux 14 millions de visiteurs unique par mois procède à une migration de 500.000 pages web. Ce changement de nom s'accompagne de nouvelles fonctionnalités, comme l'«alerte petit prix», l'intégration d'un robot conversationnel et la mise en avant d'idées d'escapades en région.
En 2022, cinq ans seulement après le passage de à les utilisateurs doivent s'habituer à une nouvelle marque : SNCF Connect. L'occasion d'afficher une nouvelle ambition : devenir le «tout-en-un des mobilités durables». Mais à son lancement, la nouvelle plateforme est décriée. Les bugs et choix ergonomiques incompris (mode sombre imposé, barre de recherche unique...) cristallisent les insatisfactions. Des débuts laborieux qui n'ont pas empêché une croissance affolante.
Du train, mais plus seulement
Guidage piéton, location de voiture, réservation d'une course Uber... SNCF Connect veut accompagner ses utilisateurs du premier au dernier kilomètre.
SNCF Connect
Avec près d'1,5 milliard de visites et 226 millions de billets vendus en 2024, SNCF Connect peut se targuer d'être l'application de mobilité de référence en France. C'est la première plateforme vers laquelle les Français se tournent pour planifier leurs déplacements courte et longue distance, du premier au dernier kilomètre. SNCF Connect est le deuxième site le plus visité en France dans la catégorie «Voyage et tourisme», derrière et devant Airbnb.
Au-delà des seuls billets de train de la SNCF, la plateforme vend les titres de transport urbains d, dont certains titres Navigo en Île-de-France. On y trouve aussi des billets de Flixbus et BlaBlaCar Bus et des trajets en covoiturage avec BlaBlaCar. Depuis peu, il est possible de réserver une chambre dans un hôtel Accor, de commander une course sur Uber ou une voiture de location en même temps que son trajet en train.
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Avec le plan Forward 2030, SNCF Connect ambitionne d'être incontournable à la fois dans le secteur des transports et du tourisme bas carbone : «Notre ambition est claire : aller de l'avant et toujours chercher à avoir une longueur d'avance en innovant afin de rendre les mobilités durables accessibles à tous», déclare Anne Pruvot, directrice générale de SNCF Connect & Tech. Rendez-vous est pris pour le 30e anniversaire.
EN VIDÉO - SNCF : sièges, bagages, wagon images de l'intérieur du TGV M