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Paroles d'ex - les souvenirs de Fabien Pelous sur All Blacks : « Une raclée peut être fondatrice »
Paroles d'ex - les souvenirs de Fabien Pelous sur All Blacks : « Une raclée peut être fondatrice »

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time4 days ago

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Paroles d'ex - les souvenirs de Fabien Pelous sur All Blacks : « Une raclée peut être fondatrice »

L'ancien deuxième-ligne Fabien Pelous, recordman des sélections en équipe de France (118), se souvient de ses 11 rencontres face aux Blacks. Notamment de cette demi-finale de la Coupe du monde 1999 que les Bleus ont remporté quatre mois seulement après avoir été corrigés à Wellington. Au cours de son immense carrière internationale, Fabien Pelous (51 ans) n'a joué qu'une seule fois en Nouvelle-Zélande. C'était à Wellington, en juin 1999, quatre mois avant la Coupe du monde. Il a pourtant défié les Blacks à 11 reprises (4 victoires, 1 nul, 6 défaites), dont trois fois en Coupe du monde. Il fait d'ailleurs partie, avec Raphaël Ibañez, des deux seuls joueurs français titulaires qui ont à la fois terrassé les hommes en noir en demi-finales du Mondial 1999 (43-31) et en quarts de finale de l'édition 2007 (20-18). Autant dire qu'il a des souvenirs à la pelle. Des bons comme des moins bons, qu'il a revisités pour nous il y a quelques semaines dans un restaurant de Balma (Haute-Garonne), en dégustant un steak tartare. « Quel est le All Black le plus fort contre lequel vous avez joué ?Je vais en citer deux. Le premier, c'est le talonneur et capitaine, Sean Fitzpatrick. Je me rappelle surtout de lui lors de mon premier match face aux Blacks, en novembre 1995, à Toulouse (victoire 22-15). Un souvenir douloureux. Sur une action, il m'avait plaqué par derrière et fait très mal. C'est là que j'ai compris pour la première fois qu'il fallait être bien "tanké" pour exister au niveau international. Le second, c'est évidemment Jonah Lomu. Lui, je l'ai vu successivement renverser Abdel Benazzi, qui était pourtant le plus solide d'entre nous, et Marc Lièvremont. Marc, c'était impressionnant. Il était arrivé comme un bolide face à lui et s'était retrouvé à taper comme dans un mur avant de glisser au sol. Pareil que dans un dessin animé, ça avait fait "boum !" puis "fizz..." J'ai encore le son du choc dans la tête. Vous souvenez-vous de votre première victoire face à la Nouvelle-Zélande ?Bien sûr, c'était justement lors de ce test-match à Toulouse, devant toute ma famille. C'était ma première fois au Stadium et je ne pouvais pas rêver mieux. La semaine avait été particulière. Les plus anciens joueurs de l'effectif étaient partis en rébellion contre la Fédé à cause du nombre de places - trop faible selon eux - accordées aux joueurs pour leurs proches au stade le jour du match. Cette génération-là, qui était plutôt sur la fin et voyait débarquer le professionnalisme, avait le sentiment d'être passée de peu à côté de quelque chose et cherchait donc, sur le tard, à tirer le max du fait d'être en équipe de France. Je me souviens qu'on avait boycotté une cérémonie à la mairie de Toulouse. C'est vous dire si on avait préparé ce test dans une ambiance très spéciale. Face aux Blacks, ça passait ou ça cassait. Et c'était passé. J'avais vécu cette rencontre avec une grande insouciance. « Ce match, on aura beau le refaire vingt fois, jamais on n'aura autant de rebonds favorables que ce jour-là » A propos de la victoire face aux All Blacks en demi-finales de la Coupe du monde 1999 Quel est votre plus grand bonheur vécu face aux Blacks ?La victoire en demi-finales de la Coupe du monde 1999 à Twickenham (43-31), forcément. Parce qu'avant Twickenham, il y avait eu Wellington. En juin 1999, on avait disputé un test là-bas et on n'avait pas existé (54-7). On avait essayé de combattre, mais ça allait trop vite, à chaque fois qu'on plaquait un mec, le ballon était déjà dans les mains d'un autre. On en avait pris 50, et c'est peut-être ce qui nous avait aidés à battre cette même équipe en Coupe du monde quatre mois plus tard. Comme quoi, une raclée peut parfois être fondatrice. Avant cette demie de Twickenham, je me souviens que "Rafa" (Ibañez) avait collé un mot sur toutes les portes. En gros, il disait : "Cette fois, on ne lâche rien." Parce qu'à Wellington, on avait lâché trop tôt. Là, on a attendu qu'ils s'épuisent pour ensuite les prendre en contre et les défoncer. Ce match, on aura beau le refaire vingt fois, jamais on n'aura autant de rebonds favorables que ce jour-là. C'était tellement kiffant... Tout nous souriait. Quel est le discours d'entraîneur qui vous a le plus marqué avant un match face à la Nouvelle-Zélande ?Celui de Jean-Claude Skrela, justement avant cette demi-finale de Twickenham. Il nous avait dit : "Aujourd'hui, vous allez voir ce qu'est le très haut niveau. Ce match, si on le joue dix fois, on le perd neuf fois. Mais on va le gagner une fois. Et cette fois, c'est aujourd'hui." À la réflexion, je crois que c'est exactement ce qu'on avait besoin d'entendre à ce moment-là. Ça paraissait impossible de rattraper un déficit de 50 points face à une telle équipe en quatre mois. Et pourtant, on y est arrivé. Quelle est la défaite face à eux qui vous a fait le plus mal ?Celle de novembre 2006 au Stade de Gerland, à Lyon (défaite 3-47), juste avant les fêtes du Centenaire (du premier affrontement entre les Bleus et les All Blacks). Sur le renvoi du premier essai encaissé, les Blacks nous avaient notamment fait subir un ballon porté sur au moins 30 mètres. Je me souviens m'être dit, alors que j'étais soulevé et que je ne touchais plus terre, qu'on était en train de se faire laminer. C'était un sentiment d'impuissance très frustrant pour le capitaine que j'étais. « Ce jour-là, pour ma 117e et avant-dernière sélection, j'avais éprouvé un sentiment de fierté que je n'avais jamais ressenti avant » Lorsque les Bleus ont défié le haka néo-zélandais en quarts de finale de la Coupe du monde 2007 Quel est le haka le plus savoureux auquel vous ayez assisté ?Je n'ai jamais trouvé le haka très impressionnant. Parce que tu ne risques pas grand-chose à t'aligner devant des mecs qui te tirent la langue. Bien sûr que ça a beaucoup d'importance pour nos adversaires, parce que c'est le moment où ils passent de Néo-Zélandais à All Blacks. Mais nous, en face, on doit juste essayer de trouver des trucs pour patienter. Lors de la demie de 1999, par exemple, on avait rechanté la Marseillaise entre nous. Et en quarts de finale du Mondial 2007, à Cardiff, c'est Serge Betsen qui avait trouvé l'idée de s'avancer jusqu'à la ligne médiane avec nos maillots bleu-blanc-rouge. C'était une façon de leur dire : "Vous êtes certainement meilleurs que nous, mais pour nous battre, il faudra que vous marchiez sur nos couleurs." Ce jour-là, pour ma 117e et avant-dernière sélection, j'avais éprouvé un sentiment de fierté que je n'avais jamais ressenti avant. Quelle est l'anecdote que vous n'avez jamais racontée ?Lors du deuxième test-match de novembre 2000 à Marseille (victoire 42-33), on est arrivés au stade Vélodrome quarante-cinq minutes avant le coup d'envoi. On venait d'Aix-en-Provence et le bus était bloqué dans les embouteillages. Les motards qui nous escortaient n'arrêtaient pas de klaxonner pour se frayer un chemin dans le trafic, mais les Marseillais leur répondaient d'aller se faire enc... Bref, Richard Dourthe était comme un fou dans le bus, il disait qu'on n'aurait pas le temps de s'échauffer, qu'on courait à la catastrophe. Finalement, on avait juste eu le temps de faire un tour d'honneur en guise d'échauffement. Du coup, quand on est rentrés au vestiaire, Fabien Galthié nous a dit : "Les gars, on a déjà fait le tour d'honneur. Maintenant, il ne nous reste plus qu'à en être dignes !" » À lire aussi «Arrêtez de réciter, jouez !» Dernière charge pour les Bleus Halagahu, le bizuth que «la pétanque rend fou» La tournée de 2009, un sommet de brutalité

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