22-07-2025
Pourquoi Spotify se retrouve au cœur d'un scandale après la diffusion de chansons d'artistes décédés
La musique est intemporelle mais les artistes ne sont pas éternels. Quand la page officielle de certains d'entre eux ajoute une toute nouvelle chanson, cela a de quoi intriguer. Quand la musique est générée par l'intelligence artificielle et diffusée par Spotify, sans aucun accord des ayants droit, cela mène à un scandale. Explications.
L'utilisation de l'intelligence artificielle est devenue monnaie courante. Spotify ne s'en cache pas, comme le rapportait la journaliste américaine Liz Pelly dans son livre Mood Machine (via Le Monde). Ainsi, des chansons générées par l'IA et attribuées à des groupes fictifs côtoient les productions d'artistes bien réels.
Le souci, survenu ce 21 juillet 2025, c'est que la page officielle de Blaze Foley, un chanteur américain de Country, a été mise à jour avec une nouveauté. Les fans de l'artiste ont donc pu découvrir le morceau 'Together'. Sauf que Blaze Foley est décédé en 1989 et que Lost Art Records, le label qui s'occupe de la distribution de son catalogue et de la page Spotify, n'a donné aucune autorisation à cela. Craig McDonald, le propriétaire du label, a déclaré à 404media qu'il 'peut clairement dire que cette chanson n'est pas de Blaze, ni proche de son style'. Il a ajouté que 'c'est une sorte de bot IA de pacotille […] cette publication ayant l'authenticité d'un algorithme'.
En effet, la musique a été ajoutée par SoundOn, un distributeur appartenant à TikTok qui officie sur d'autres plateformes. Suite à la mise en avant de cette affaire, Spotify a réagi en retirant la piste problématique pour violation de la politique sur le contenu trompeur. Craig McDonald précise qu'il 'pense que c'est plutôt facile [d'éviter] que cela se produise à l'avenir'. Il suffirait simplement que Spotify change ses pratiques.
D'autres cas ont également été mis en évidence. Ainsi, la chanson 'Happened to You' a été ajoutée à la page de Guy Clark, un autre artiste spécialisé dans la Country qui est décédé en 2016. Cette affaire remet sous le feu des projecteurs l'utilisation abusive de l'IA et le besoin d'encadrer son utilisation pour protéger les droits des artistes, qu'ils soient vivants ou décédés, les ayants droit étant toujours concernés.