7 days ago
«Une texture unique» : le secret de The Balvenie, l'un des whiskies les plus appréciés d'Écosse
Distillé au cœur des Highlands écossais, ce whisky au succès international figure aussi parmi les favoris des locaux. Nous avons poussé les portes de sa distillerie pour comprendre la clef de son succès.
Installé sur la route des whiskies écossais, The Balvenie attire de nombreux touristes étrangers. États-Unis, Taïwan, Chine... Ses marchés principaux sont internationaux. Mais son premier fan-club, lui, est d'abord local. En effet, ce whisky haut de gamme est régulièrement cité par les locaux. «Beaucoup de gens du coin le consomment, nous informe une source sur place. Même ceux qui travaillent dans les distilleries concurrentes se fournissent chez eux». Et pourtant, ici, ce n'est pas le choix qui manque : nous sommes dans le Speyside, la région la plus dense en distilleries d'Écosse. Dans certains villages, celles-ci dépassent même le nombre d'habitations au kilomètre carré. Comment ce whisky se distingue ? Un style singulier, diamétralement opposé au caractère bien trempé et tourbé que l'on peut attendre en Écosse...
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La maison produit en moyenne 5 à 7 millions de litres d'alcool pur par an. Pas exactement l'image que l'on se fait de la petite distillerie écossaise artisanale, mais derrière ses murs, c'est bien la main de l'homme qui façonne le whisky. Malteur, tonnelier et même chaudronnier, The Balvenie est l'une des rares distilleries à sauvegarder ces métiers manuels. Des savoir-faire qui contribuent à forger sa personnalité.
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«C'est un peu notre cépage à nous»
Dans le verre, les larmes s'écoulent avec une extrême lenteur, présageant une rondeur à la dégustation. «C'est l'une des signatures de The Balvenie, il y a une texture unique avec un côté soyeux et miellé», décrit Damien Anglada, l'ambassadeur français qui incarne la marque depuis maintenant 15 ans. Ce toucher de bouche, assez particulier pour être remarqué dans le monde du whisky, s'affine dans ses alambics appelés «pot still» : «Leur design n'a pas changé depuis plus de 100 ans», souligne George Singer, le chaudronnier qui s'occupe de les entretenir au quotidien. Leur forme, qui s'étire longuement vers le haut, favorise la rotation des vapeurs. Cela permet d'extraire cette matière veloutée et une certaine finesse aromatique, nous explique-t-il.
Tonnelier
Anne-Emmanuelle Thion
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«C'est un peu notre cépage à nous», illustre un autre employé. Le bouquet aromatique dépend aussi des fûts utilisés. «Environ 60 % des arômes proviennent du vieillissement», nous rappelle Ian McDonald, le chef tonnelier qui fête ses 56 ans de métier dans la distillerie cette année. Sherry, porto et même rhum… Après s'être affiné plusieurs années en fûts de chêne, le whisky est ensuite marqué quelques mois dans des anciennes barriques de vin ou de spiritueux : c'est le principe de la double maturation. The Balvenie est la première marque à expérimenter cette technique dans les années 80 avec David Stewart, le plus ancien maître de chai de l'histoire de l'industrie. Si le concept est désormais répandu, la maison est encore celle qui le réalise avec le plus de maîtrise, s'accordent à dire les experts. Ce qui est sûr, c'est que cela convainc le palais affûté des locaux, un indice de qualité difficilement contestable !