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7 hours ago
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L'incroyable année de Sylvain Parent-Bédard
Il n'a fallu que quelques mois à Sylvain Parent-Bédard pour remettre le paquebot de Juste pour rire dans la bonne direction. Mission accomplie ? Pas tout à fait, quand on connaît cet infatigable visionnaire. Retour sur une année où les vagues et les vents n'ont pas manqué. Sylvain Parent-Bédard est entré dans le hall du Château Laurier de Québec avec la dégaine d'un vacancier. Les touristes présents n'avaient aucune idée qu'ils côtoyaient celui qui fait vibrer la capitale nationale depuis des semaines avec le festival Juste pour rire et la SuperFrancoFête. Notre premier échange a eu lieu il y a un an, quelques mois après qu'il a mis la main sur le joyau créé il y a plus de 40 ans par Gilbert Rozon. Fébrile et débordant d'idées, celui qui était déjà à la tête de ComédiHa ! m'avait fait part de sa vision. Il savait qu'il avait du pain sur la planche. Ce qu'il ne savait pas, c'est que la miche était colossale. « J'ai calculé que durant la dernière année, j'ai passé environ 200 jours à l'étranger, me dit-il en riant. Juste pour rire, et particulièrement Just For Laughs, sont des terrains de jeu incroyables et beaucoup plus grands que je ne le croyais. » Los Angeles, New York, Vancouver, Genève, Paris, Bruxelles, Londres, Édimbourg, Sydney, Melbourne, Macao… Dans toutes ces villes, Sylvain Parent-Bédard a bâti de nouvelles assises pour offrir à Juste pour rire et Just For Laughs le rayonnement international qu'ils méritent. « J'ai réalisé à quel point la marque est appréciée, dit-il. Les gens ont grandi avec le petit bonhomme vert des galas et des gags télévisés. On nous a beaucoup dit qu'on était contents qu'on se retrouve à la barre de cette marque. » PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE Sylvain Parent-Bédard, président-fondateur de l'agence ComediHa ! Et qu'en est-il du spectre du fondateur, dont le procès secoue chez nous l'opinion publique ? « Cet aspect négatif n'existe pas ailleurs, répond-il. Ils savent qu'il y a eu un problème avec l'ancien président, mais c'est tout. En France, où il est plus connu, on est plus conscients de ce qui s'est passé. » Sylvain Parent-Bédard, qui faisait surtout affaire au Québec et avec quelques pays de la francophonie, reconnaît que son rôle a pris une ampleur démesurée. « Quand je suis débarqué aux États-Unis, dans les agences, je me suis rendu compte qu'ils n'entendaient pas à rire. Pour une émission de télé, je suis habitué à négocier avec un agent et un avocat. Là, ils sont dix personnes autour de la table. » Importants changements à venir En quelques mois, ComédiHa !/Juste pour rire a connu un bond spectaculaire. Au moment de l'acquisition, Sylvain Parent-Bédard a dit que son chiffre d'affaires allait doubler, passant de 50 à 100 millions de dollars. On parle maintenant de 140 millions. « Je dois faire des ajustements positifs dans les équipes. Je dois travailler dans ce qui est international, particulièrement américain, le marché britannique, les commanditaires, les ententes de télé. » Je rappelle qu'en janvier dernier, nous n'avions aucun artiste, aucune entente de télévision, aucun commanditaire, aucun subventionnaire et pas un billet de vendu. On en a vendu 175 000. Sylvain Parent-Bédard Sylvain Parent-Bédard et son imposante équipe (il distribuera près de 7000 relevés T4 cette année) ont réussi l'exploit de créer une édition de Juste pour rire à Montréal et à Québec et d'organiser cinq grands évènements dans le cadre de la SuperFrancoFête. PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, ARCHIVES COLLABORATION SPÉCIALE Sylvain Parent-Bédard lors du dévoilement de la programmation du festival Juste pour rire, en juin dernier La nouvelle formule de Juste pour rire, soit celle de tenir les spectacles étrangers (de la francophonie) et anglophones à Montréal et de déménager à Québec tous les autres grands évènements (galas télévisés, grandes scènes, cabarets, Bien-cuits, etc.) a eu pour effet d'égratigner le chauvinisme montréalais. « Ça va changer, dit le grand patron. On va rééquilibrer les choses. Il y a eu de bonnes décisions et de mauvaises décisions. On va revoir certaines choses. J'aimerais en dire davantage, mais on s'en vient avec une annonce majeure dans quelques semaines qui va complètement repositionner Juste pour rire au Québec. » La SuperFrancoFête Si vous allez lu samedi mon compte rendu du spectacle L'été de mes chansons, qui marquait le début de la SuperFrancoFête, vous savez que cette formule qui vise à célébrer la chanson québécoise de toutes les époques en donnant la place à la jeune génération a été un énorme succès. Lisez la chronique « Le nouvel âge d'or de la chanson francophone » Sylvain Parent-Bédard est visiblement très heureux du résultat. « Je suis content qu'on ait atteint un tel niveau de découvrabilité et de mixité. Au début de la soirée, j'étais dans une section où il y avait des spectateurs plus âgés qui se demandaient qui était tel ou tel artiste avec un grand intérêt. Et puis, je suis allé à l'arrière-scène et j'ai vu ces jeunes qui chantaient les chansons. C'est exactement ça qu'on veut. » PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE Hubert Lenoir sur la scène de l'Agora du Port de Québec, vendredi soir, dans le cadre de la SuperFrancoFête Cette soirée magique était retransmise en direct sur le web sur diverses plateformes. Près de 70 000 personnes se sont branchées. Des initiatives seront prises au cours des prochains mois pour aller chercher un million de visionnements uniques. J'ai fait part de mon étonnement à Sylvain Parent-Bédard par rapport à cette initiative alors qu'il a Radio-Canada comme partenaire et Québecor comme actionnaire. « J'ai une liberté totale, dit-il. Québecor n'a aucun droit de premier refus ni de gestion contrôlée. On fait ce que l'on veut. » Que répondre alors à ceux qui pourraient penser que cette diffusion sur le web est une façon d'offrir notre production télévisuelle aux plateformes étrangères ? « Comme tu l'as écrit dans une chronique, pour gagner la bataille des jeunes, il faut aller sur leur champ de bataille. Et je précise que nous avons des ententes qui nous permettent de tirer 70 % des revenus publicitaires. » Sylvain Parent-Bédard a l'ambition de faire de la SuperFrancoFête le plus grand évènement mondial consacré à la chanson francophone. Il promet déjà des changements pour l'an prochain en multipliant les scènes. Il ne fait aucun doute que Sylvain Parent-Bédard a une autre grosse année devant lui. Il a comme mandat de faire rire la planète et de porter très haut la chanson d'expression française. Beau programme en perspective. Consultez la programmation de la SuperFrancoFête


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2 days ago
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Le nouvel âge d'or de la chanson francophone
« Sacramant que c'est un âge d'or en ce moment ! » Ces mots sont venus du fond du cœur d'Ariane Moffatt vendredi soir lors de l'ouverture de la quatrième édition de la SuperFrancoFête. Elle a dit cela avant de faire lever la foule avec L'amour, le danger. C'est vrai qu'en regardant les 16 artistes rassemblés sur l'immense scène (brillamment mise en lumière et en images) de l'Agora du Port de Québec, on se disait qu'Ariane avait parfaitement raison. Pendant deux heures, il n'y a eu aucun signe inquiétant, aucune enquête alarmante. Juste de la beauté, de l'émotion, des décibels et de l'espoir. Il y avait aussi une jeunesse solide, décidée, inspirée. Le segment rassemblant Naomi (Hot Ex), Pierre Kwenders (La bohème), Ariane Roy (Tous mes hommages) et Lou-Adriane Cassidy (Dis-moi, dis-moi) fut particulièrement convaincant à cet égard. On peut compter sur eux pour porter le flambeau. PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE Lou-Adriane Cassidy Pendant la chanson de Lou-Adriane, deux jeunes filles sont montées sur les épaules de leurs amis pour brandir une grande banderole sur laquelle était écrite : « Vive le Québec libre ! » Il n'y a pas de doute, il se passe quelque chose en ce moment… Le concept de cette soirée, appelée L'été de mes chansons (qui reprenait celui de l'an dernier lors de l'évènement Plaines de chansons), reposait sur la rencontre entre de jeunes artistes et d'autres plus chevronnés. Tout ce beau monde était là pour chanter ! Chanter ses chansons, celles des autres, ceux qui étaient présents ou absents. PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE Mara Tremblay, Pierre Kwenders, Hubert Lenoir, Rau_ze, Damien Robitaille et Matiu sur la scène de la SuperFrancoFête Des exemples de ça ? Mon Doux Saigneur (Émerik Saint-Cyr Labbé), appuyé par Ariane Moffatt et Rose Perron, a fait Chante encore de Daniel Bélanger. Michel Rivard et Matiu ont offert un savoureux Jack Monoloy. Quant à Mara Tremblay, Les Louanges et (encore) Mon Doux Saigneur, ils semblaient littéralement portés par Le dôme de Jean Leloup. Les filles se sont amusées en reprenant quelques bombes (C'est zéro, Vivre dans la nuit, T'oublier, Chats sauvages). Le pot-pourri d'été (J'ai un amour qui ne veut pas mourir, Vivre en amour, Les chemins d'été, etc.), malgré quelques faiblesses, fut charmant. Bref, ce qui aurait pu être un casse-gueule a été l'une des forces de ce spectacle qui a osé mélanger toutes les facettes de la chanson québécoise tout en demeurant cohérent. Dès la première chanson (Paruline, paruline de Damien Robitaille), on a pu savourer l'excellente qualité sonore. On était là pour entendre des voix et une dizaine de musiciens, dont un quatuor à cordes qui a bien servi Pierre Lapointe dans Hymne pour ceux qui ne s'excusent pas. PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE Ariane Roy était accompagnée de danseurs. Comme il fallait s'y attendre, Ariane Roy a galvanisé la foule. En compagnie de huit danseurs, elle a fait monter la chaleur de cette soirée d'été exquise avec Agneau. Les Louanges a réussi à faire chanter les milliers de spectateurs avec La nuit est une panthère. Et puis, caché derrière ses éternelles lunettes noires et enfoui sous un fichu, Hubert Lenoir est venu chercher une énorme dose d'amour auprès du public. Il a dit que ça faisait trois ans qu'il vivait dans son studio, mais que la soirée de vendredi soir lui donnait le goût de retrouver la scène. Le directeur artistique et metteur en scène Benoit Landry et le directeur artistique et directeur musical Alex McMahon étaient aux commandes de cette soirée mémorable. Ces deux habitués de la SuperFrancoFête occupaient les mêmes postes l'an dernier. Ce spectacle a été retransmis en direct sur le web. La réalisation a été confiée à Daniel Laurin. PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE Michel Rivard La finale du spectacle a joué avec nos sentiments. Michel Rivard a interprété sa monumentale Je voudrais voir la mer. Les artistes féminines ont alors fait les chœurs qui épousent le son des vagues. Frissons et ovations ! On ne pouvait clore ce spectacle sans rendre hommage au plus grand disparu de l'année de notre chanson, Serge Fiori. Michel Rivard, Pierre Lapointe, Lou-Adriane Cassidy ont offert une interprétation très personnelle de Depuis l'automne, du disque Si on avait besoin d'une cinquième saison. PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE Pierre Lapointe, Michel Rivard et Lou-Adriane Cassidy lors de la chanson hommage à Serge Fiori. « Une chanson pour ici / Pour nous dire qu'on a refroidi / Une chanson en souvenir / Du temps qu'on voulait détruire / Un accord qui nous donne / Ce qu'on attend de l'automne / Quand y a plus rien à personne » Qu'ajouter de plus ? L'an dernier, j'ai titré la chronique qui accompagnait mon compte rendu de l'évènement Plaines de chansons « Enfin, une vraie célébration de notre chanson ». C'est vrai plus que jamais cette année. Montréal a ses Francos, Paris a sa Fête de la musique et Québec a dorénavant sa SuperFrancoFête, pour la transmission, pour tenir la flamme allumée. Consultez le site de la SuperFrancoFête