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Feu les ailes de poulet à 10 cents
Feu les ailes de poulet à 10 cents

La Presse

timea day ago

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Feu les ailes de poulet à 10 cents

La fermeture, il y a quelques semaines, de l'emblématique Peel Pub marque la « fin d'une époque » pour ses anciens aficionados « C'est comme une partie de ma jeunesse qui s'éteint. » Dans les années 1990, le Peel Pub était un passage obligé pour Sylvain Legros chaque fin de semaine. Quelques semaines après la fermeture de ce bar emblématique du centre-ville de Montréal, le pompier de 54 ans se remémore avec tendresse les bons moments passés dans cet établissement. « Les pichets n'étaient vraiment pas chers, et les ailes de poulet coûtaient à peine 10 cents », se rappelle-t-il. Ce souvenir est d'ailleurs resté gravé dans sa mémoire, tout comme sa commande préférée : les fameuses ailes « suicide », réputées pour leur piquant extrême. « Elles étaient vraiment fortes. On buvait beaucoup de bière après », ajoute-t-il en riant. Après plus de 60 ans d'activité, le Peel Pub a fermé ses portes à la suite d'un avis de faillite reçu le 19 juin. Mais dans le cœur de ceux qui l'ont connu, l'ambiance de ce lieu mythique résonne comme si c'était hier. PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE Le Peel Pub a fermé ses portes à la suite d'un avis de faillite reçu le 19 juin dernier. Pour preuve, si Sylvain Legros fréquentait assidûment le Peel Pub, ce n'était pas que pour ses ailes de poulet, c'était avant tout pour son côté vibrant. Il appréciait particulièrement les prestations en direct de groupes de musiciens qui animaient les soirées. Avec son cercle d'amis, ces sorties au Peel Pub étaient devenues un rituel festif avant de poursuivre la soirée ailleurs. Une atmosphère festive Jean-Marc Saint-Vil, qui a été l'animateur attitré du bar du milieu des années 1990 à 2005, garde de très bons souvenirs de cette période. Chasses au trésor, chaises musicales, concours de « wet t-shirt », M. Saint-Vil savait mettre de l'ambiance. L'atmosphère était si festive que même la police venait parfois… non pas pour intervenir, mais pour assister au spectacle ! À l'époque, il faisait même découvrir des exclusivités musicales aux clients. « J'avais un contact avec les Fugees, et lorsque Lauryn Hill a sorti Can't Take My Eyes Off of You, nous avons été les premiers à la diffuser », dévoile-t-il. Au-delà de ses propres idées, Jean-Marc Saint-Vil répondait aussi aux envies de la clientèle étudiante, notamment celle de l'Université McGill. « C'est ici qu'ils faisaient leurs soirées d'initiation », raconte-t-il. Le Peel Pub, pour lui, c'était un lieu de chaleur humaine, où une véritable complicité régnait entre employés et clients. « C'était comme une petite famille. On pouvait y faire tout… et rien. C'était vraiment une belle place », confie-t-il avec nostalgie. PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE Des amateurs de football venus fêter la victoire des Alouettes contre les Roughriders de la Saskatchewan au Peel Pub, en 2010 Un autre ancien client, Andrew Gurudata, aujourd'hui âgé de 56 ans, garde lui aussi un souvenir marquant de l'endroit. Étudiant à l'Université Concordia à la fin des années 1980, il fréquentait le bar surtout en semaine, parfois même entre deux cours, pour y déguster son plat préféré : l'assiette de spaghetti. Pour lui, le Peel Pub était un véritable lieu de rencontre pour les étudiants, peu importe l'âge légal. « Il y avait clairement des gens dont on se demandait comment ils avaient pu entrer là », lance-t-il avec humour. « Mais c'est justement ce qui faisait la réputation du Pub », ajoute-t-il. L'ancrage montréalais Cette atmosphère unique, bien ancrée dans le paysage montréalais, n'a jamais pu être recréée ailleurs. Après ses études à Concordia, Andrew Gurudata est parti vivre à Toronto, où une succursale du Peel Pub avait tenté de s'implanter. Mais l'ambiance n'y était tout simplement pas la même, « les seuls clients qu'on y voyait, c'étaient d'anciens Montréalais », observe-t-il. Certains établissements sont tellement enracinés dans la culture de Montréal qu'il est presque impossible de les transposer ailleurs. Et le Peel Pub en était l'exemple parfait. Ce sentiment d'appartenir à une véritable famille, Marc Alexandre Przybylowski le partage aussi. DJ résident au Peel Pub d'avril 1997 à janvier 2005, il faisait vibrer la foule sur les morceaux les plus réclamés par le public, comme Lady (Hear Me Tonight), du groupe français Modjo, No Diggity de Blackstreet et Dr Dre, ou encore It Wasn't Me de Shaggy. L'une des soirées les plus mémorables pour lui reste celle du passage à l'an 2000. Le 31 décembre 1999, le bar est resté ouvert toute la nuit, avec une file d'attente qui s'étirait jusqu'à 5 h du matin. « On a atteint la capacité maximale, la piste de danse était pleine de 21 h jusqu'à 6 h », se souvient-il. À l'annonce de la fermeture du Peel Pub, l'ancien DJ a été recontacté par plusieurs visages du passé, des habitués avec qui il avait perdu contact. « C'est la fin d'une époque », conclut-il.

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