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Le Parisien

« Le raisin prenait 0,35 degré par jour » : en Champagne, voilà 50 ans que l'on n'avait pas vendangé aussi tôt

« Ça sera une année dans le Top 3 des vendanges les plus précoces, sans doute l'une des plus précoces de ces 50 dernières années. Il y a le potentiel pour faire quelque chose de très grand. C'est une année sans maladie, sans gel. Même la grêle de mai n'a touché que 0,8 % de l'appellation », se réjouit Sébastien Debuisson, directeur qualité et développement durable au Comité Champagne. Tous les voyants sont donc au vert en Champagne. Et les conditions météo, très clémentes voire miraculeuses, ont servi la vigne. Les grappes sont en petite quantité mais le raisin est sain et de bonne qualité. Le calendrier des vendanges sera particulièrement resserré cette année, avec des dates qui s'étaleront principalement du 25 août au 4 septembre pour les plus tardives dans la Marne comme à Germaine, Rosnay ou encore Germigny. « On a tout de suite compris qu'il fallait être réactif » L'arrêt préfectoral fixant les dates officielles sur recommandation de l'interprofession a été publié ce mercredi, pour la première fois en avance de quelques jours. À l'évidence, les fortes chaleurs de ces dernières semaines ont accéléré la maturation des grappes de raisin. « C'est une dynamique jamais vue en Champagne. La vigne n'avait pas soif et les températures élevées en août ont accéléré son développement de la vigne. En moyenne, le raisin prenait 0,35 degré par jour. C'est vraiment exceptionnel, on a tout de suite su qu'il fallait faire preuve de réactivité », raconte Sébastien Debuisson. Les grappes mûrissaient à toute vitesse Les premiers coups de sécateur ont été donnés dès mardi, par dérogation, à Montgueux dans l'Aube ainsi que dans le Vitryat. Le réseau Matu, chargé d'évaluer le degré de maturité du raisin a pu constater que les grappes mûrissaient à toute vitesse. Même la pluie de ces prochains jours ne devrait pas altérer la récolte. Cette année, le rendement à l'hectare a été fixé par le Comité Champagne à 9 000 kg de raisin par hectare. Il s'agit de la quantité maximale de raisin autorisée à être vendangée, paradoxalement en baisse de 10 % Un modèle qui permet de garder un équilibre en fonction du niveau des ventes et de l'état du raisin.