28-07-2025
Au domaine du Bagnol, une histoire de citadins devenus «amoureux» de Cassis
Lisa et Sébastien Genovesi ont décidé de perpétuer l'héritage familial du domaine du Bagnol, à Cassis, alors que rien ne les prédestinait à la vigne.
Pour cette nouvelle série d'été, Le Figaro vous emmène à Cassis, appellation viticole située autour du village éponyme, dans un décor de calanques et d'eau turquoise.
Ceux qui connaissent Cassis ont sans doute vécu ce moment de grâce, sur la route de la Gineste, lorsque la mer se dévoile soudainement entre les pins. Pour Sébastien et Lisa Genovesi, frère et sœur désormais à la tête du domaine du Bagnol, c'est aussi à partir de là que tout a commencé. «Je rentrais de l'école à Marseille en scooter. À chaque fois, ce panorama me rappelait pourquoi j'étais là, même si je rêvais d'être expert-comptable !», se souvient le vigneron en riant.
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Domaine du Bagnol : terre de conversion
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Leur père, Jean-Louis Genovesi, cassidain d'origine et aujourd'hui président de l'appellation, a repris le domaine presque par hasard, en 1997. S'il ne connaissait rien à la vigne, la greffe a fini par prendre… Et les enfants ont suivi. Pourtant, à l'origine, ni l'un ni l'autre ne se destinaient à emprunter la tortueuse voie du vin. Elle, passée par le commerce international et la communication politique ; lui, formé en école de commerce, puis tombé dans l'œnologie à Orange. Aujourd'hui à la tête de 24 hectares aux allures de paradis, ils se seront naturellement tournés vers le bio et la biodynamie, refusant d'empoisonner leurs propres enfants, ayant fait du vignoble une formidable extension de la cour de récréation, au centre de laquelle se dresse une adorable cabane, surnommée le «Kibboutz».
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Une dimension locale
À la vigne comme en cave, Sébastien Genovesi privilégie l'approche parcellaire, avec une méticulosité quasi bourguignonne : «Je me fie à ce que faisaient les anciens. Nous sommes passés de trois à sept cuvées, dont quatre blancs et, avec une vingtaine de vendanges derrière moi, j'estime avoir seulement gagné en confiance et en précision au cours des cinq dernières années.» Le pascal, cépage endémique tombé dans l'oubli, opère aussi son retour au domaine, malgré de discrètes moqueries. Les rouges, eux, sont assemblés à partir de vieilles vignes de grenache, de syrah, de mourvèdre, de cinsault et de carignan.
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LES AUTRES ÉPISODES
Au village, nul n'est censé ignorer Jean-Louis, et se promener à ses côtés vous fait immédiatement passer du statut d'étranger à celui de vieil habitué. Il aura su transmettre à ses enfants un carnet d'adresses en or massif, et des vins que l'on retrouve à la carte de tous les débits de boissons des environs. «Nous gardons une dimension très locale, insiste Lisa Genovesi. Seulement un peu d'export vers les États-Unis, ce qui nous vaut des visites de plus en plus régulières d'amateurs américains, dont celle de Hugh Jackman, lors de ses vacances aux Roches Blanches.» Autrefois citadins, aucun d'eux n'envisage de retour en arrière. «Je suis tombé amoureux de ce village», avoue le vigneron. Et sa sœur de finir sa phrase : «Il y a bien une chose qui n'a pas de prix, c'est de se réveiller ici, chaque matin, entouré de beauté.»