3 days ago
Un ancien élu pro-démocratie de Hong Kong obtient l'asile en Australie
Pékin a imposé en 2020 à l'ancienne colonie britannique -rétrocédée à la Chine en 1997- une loi sur la sécurité nationale réprimant les dissidents à la suite des manifestations en faveur de la démocratie de 2019.
L'ancien parlementaire pro-démocratie de Hong Kong Ted Hui, visé par un mandat d'arrêt, a annoncé avoir obtenu l'asile en Australie, appelant Canberra à agir davantage pour ceux qui restent en prison dans le territoire chinois. «J'exprime ma plus profonde gratitude au gouvernement d'Australie -autant le précédent que l'actuel- pour la reconnaissance de notre besoin d'asile et pour cette protection», a écrit Ted Hui dans un message posté samedi sur Facebook. Il a précisé que son épouse, ses enfants et ses parents bénéficiaient également de ce droit d'asile.
Pékin a imposé en 2020 à l'ancienne colonie britannique -rétrocédée à la Chine en 1997- une loi sur la sécurité nationale réprimant les dissidents à la suite des manifestations massives en faveur de la démocratie de 2019. Ted Hui, une des figures de ces manifestations, s'était exilé depuis à Adélaïde, dans le sud de l'Australie. Il fait partie d'un certain nombre de militants résidant à l'étranger visés par des avis de recherches émis par la police en juillet 2023 avec une récompense d'un million de dollars hong kongais (110.000 euros environ) pour chacun.
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«L'Australie doit faire plus»
Dans son message, il a appelé le gouvernement australien à ne pas oublier que d'autres militants étaient toujours emprisonnés à Hong Kong, dont le magnat des médias Jimmy Lai, derrière les barreaux depuis fin 2020 et actuellement jugé pour collusion avec des forces étrangères.
Depuis l'entrée en vigueur de la loi de sécurité nationale imposée par Pékin, 165 personnes ont été condamnées pour diverses infractions: sécession, subversion, terrorisme, collusion avec l'étranger... «L'Australie doit faire plus pour les sauver et défendre leur humanité», a-t-il écrit ajoutant que sa position établissait «un précédent pour d'autres démocraties».
Le gouvernement de Hong Kong n'a fait aucun commentaire direct concernant M. Hui mais un porte-parole a affirmé samedi que ceux qui sont partis ne devaient pas penser qu'ils pouvaient échapper à la «responsabilité criminelle». «Tout pays qui abrite des criminels de Hong Kong sous quelque forme que ce soit fait preuve de mépris de l'État de droit, manque gravement de respect au système judiciaire de Hong Kong et s'immisce de manière barbare dans les affaires de Hong Kong», a ajouté un porte-parole.