6 days ago
«Je n'ai pas l'impression de frauder» : les entreprises face au fléau des fausses notes de frais
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ENQUÊTE - L'essor du télétravail, les nouvelles technologies et l'IA ont participé au développement de ce phénomène. Si de nombreux cas passent sous le radar, les sanctions peuvent être lourdes, allant jusqu'au pénal.
À 33 ans, Thibaut* travaille beaucoup. Y compris sur ses temps de pause. Pour ce cadre en banque d'investissement, chaque minute compte, et chaque moment, comme les déjeuners, peut être une occasion d'avancer sur ses dossiers. Sur ses repas du midi, le jeune homme invite régulièrement des clients à déjeuner. Du moins, c'est ce qu'il dit : en réalité, Thibaut convie généreusement ses proches, sur le dos de son employeur. «J'invite souvent mes amis pour le déjeuner sur mes pauses professionnelles. J'ai un droit à 50 euros par repas, si je ne les consomme pas, c'est perdu. Alors autant inviter quelqu'un», se justifie le salarié.
L'exemple de Thibaut illustre bien un mouvement de plus en plus répandu, dont pâtissent les employeurs : les salariés se tournent de plus en plus vers de fausses notes de frais, un acte foncièrement illégal, durement réprimé et coûteux pour les sociétés. La fraude aux notes de frais se classe désormais au troisième rang des fraudes en entreprises…