Dernières actualités avec #ThibautGuiraud


Le Parisien
22-07-2025
- Politics
- Le Parisien
À La Rochelle, des navettes électriques sillonnent le centre-ville gratuitement, grâce aux amendes de stationnement
De nouvelles navettes électriques sillonnent depuis ce lundi 21 juillet 2025 le centre-ville de La Rochelle. Avantage ? Elles sont gratuites ! Baptisés « Cœur de ville », ces véhicules aux 27 places – dont une réservée aux personnes à mobilité réduite – peuvent être empruntés par n'importe quel résident ou visiteur de passage sans bourse délier. Le circuit en forme de « huit » qu'elles arpentent a été pensé pour desservir l'hyper-centre rochelais, du Gabut au Vieux Port en passant par la place de Verdun, l'esplanade des parcs, le marché central et l'hôtel-de-ville. Connectée aux parkings-relais, la navette reprend par ailleurs des arrêts communs au réseau de transport habituel de l'agglomération rochelaise, ce qui permet de rallier d'autres communes. « Nous souhaitions rendre accessible le centre-ville de façon gratuite et apaisée », assure le nouveau maire de La Rochelle, Thibaut Guiraud . Le temps d'attente entre deux passages ne devrait pas dépasser les 15 minutes, promet la collectivité, qui a acquis ces trois véhicules électriques auprès du constructeur Bluebus, une filiale du groupe Bolloré, pour près de 300 000 euros l'unité, hors taxes. Seules deux navettes circuleront en permanence, la troisième étant conservée pour pallier une panne ou une opération de maintenance. Pour mettre en place ce dispositif, qui ne profite a priori qu'à elle seule, la ville de La Rochelle a d'abord dû convaincre les autres communes membres de l'agglomération. Pour y parvenir, les élus rochelais ont trouvé la martingale : assurer par eux-mêmes son financement intégral. Comment ? En puisant dans les recettes générées par les forfaits de post-stationnement (FPS), les fameuses amendes pour infraction au stationnement payant . Ces véhicules entièrement électriques et dotés de batteries poitevines apaiseront (peut-être) aussi les Rochelais agacés par l'extension des zones de stationnement payant début 2024 . Leurs horaires de passage peuvent être consultés en temps réel via l'application « Yélo ». Les navettes circuleront de 9 heures à 19h30, sept jours sur sept, jusqu'au 24 août, puis du mardi au samedi le restant de l'année. « Il ne s'agit pas d'un produit touristique. Il est de notre responsabilité d'utiliser ces navettes pour les faire perdurer dans le temps », plaide le maire, Thibaut Guiraud.


Le Parisien
04-07-2025
- Business
- Le Parisien
Ex-usine Enedis polluée à La Rochelle : « Tout le monde est inquiet » malgré des travaux inédits en France qui reprendront cet été
L'entame des vacances estivales marquera aussi, lundi 7 juillet, la reprise progressive des « travaux de réhabilitation » des terrains de l'ancienne usine à gaz de La Rochelle ( Charente-Maritime ), rue Marcel-Paul. D'ici septembre et la rentrée scolaire, l'essentiel des polluants (hydrocarbures et goudron, métaux lourds) présents dans les sols de « l'ex-site Enedis » aura été traité, promettent l'État, la ville de La Rochelle comme Speed Rehab. Cette filiale de Brownfields et de Vinci Immobilier souhaite construire sur ces mêmes terrains six bâtiments collectifs et une résidence étudiante. Mais l'amorce de ce projet baptisé « L'Envolée » a viré au « fiasco », de l'aveu du nouveau maire rochelais Thibaut Guiraud, dès août 2024. Dès les premiers coups de pelle, des centaines d'enfants et d'adultes avaient été pris de vertiges, de nausées et de douleurs abdominales . De nombreux malaises avaient été constatés dans ce quartier pourvu de plusieurs établissements scolaires et noyé durant des semaines sous une odeur pestilentielle, chargée de polluants. Les travaux avaient été suspendus en novembre 2024 sous la pression citoyenne. Ils s'apprêtent donc à reprendre malgré la défiance et la crainte des Rochelais. Une réunion publique organisée le 27 juin au centre-ville de La Rochelle a permis de dévoiler le protocole de reprise des travaux. Cette étape visait à rassurer ces riverains et parents d'élèves. C'est raté. « Personne n'est satisfait, tout le monde est inquiet », résume Julie, l'une des porte-parole de l'association Zéro Toxic fondée dès l'amorce du chantier. « Les métaux lourds ne font toujours pas l'objet d'une analyse, pas plus que l'effet cocktail induit par tous ces polluants. Le risque toxicologique est totalement écarté », embraie cette Rochelaise qui réclamait – entre autres – la création d'un « dôme intégral avec filtration continue de l'air » sur toute l'emprise du chantier. Speed Rehab optera finalement pour une « tente de confinement » où seront convoyés via un tuyau d'aspiration de 100 m « les matériaux odorants » excavés en différents points du site rochelais. Ces mêmes matériaux seront ensuite évacués « par camion vers des centres de traitement ad hoc ». Un scénario « permettant la plus grande adaptabilité et flexibilité en vue de la maîtrise des nuisances », le tout dans « un délai d'intervention raisonnable », note le BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières) dans un avis consultatif analysant le mode opératoire choisi par Speed Rehab. Au total, note le BRGM, 1 938 m3 de terre et de béton seront déplacés pour achever ce chantier. Un seul chromatographe – pour mesurer les polluants – sera utilisé contre quatre recommandés par ce même BRGM. La préfecture, la ville de La Rochelle et Speed Rehab mettent en avant les contrôles du benzène et du naphtalène à des taux « inédits » en France. Le premier fera l'objet d'un « seuil d'action » à 20 microgrammes (µg) par m³, contre 27000 µg par m3 auparavant. « Pertinent pour la durée des travaux de dépollution et sous surveillance stricte », estime l'INERIS (Institut national de l'environnement industriel et des risques) dans un avis. « Toutefois, cette valeur n'est pas protectrice pour une exposition chronique », rappelle aussitôt cet établissement public. Pour le naphtalène, Speed Rehab a proposé un « seuil d'action » de 420 µg par m3. « Rien n'indique qu'un risque sanitaire inacceptable soit encouru par la population alentour puisque aucune donnée toxicologique humaine n'est disponible pour des expositions intermédiaires (subchroniques) ou aiguës », souligne l'INERIS. L'association Zéro Toxic fustige le protocole jugé « insuffisant » et réclame toujours l'arrêt définitif du chantier et le rachat des terres par la municipalité. « Ils veulent simplement aller vite et tout achever avant la rentrée pour dire que tout va bien », dénonce Julie. Selon cette porte-parole, « plus d'une dizaine de parents d'élèves » scolarisés à proximité immédiate du chantier auraient tenté d'inscrire leurs enfants ailleurs ces derniers mois. « Toutes ces demandes de dérogation ont été refusées par la ville de La Rochelle », affirme-t-elle. Vinci Immobilier et Brownfields imaginent, eux, des projets similaires sur près de 50 sites pollués à travers la France. Et qu'importe si l'opposition reste forte, Vinci vient de mettre en vente les terrains rochelais...