4 days ago
Pollution plastique : la France «déçue» et «en colère» après l'échec des négociations
«Une poignée de pays, guidés par des intérêts financiers de court terme et non par la santé de leurs populations et la durabilité de leur économie, ont bloqué l'adoption d'un traité ambitieux contre la pollution plastique», a regretté la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, dans une déclaration.
La ministre française de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, s'est dite «déçue» et «en colère» vendredi après l'échec des négociations pour un traité contre la pollution plastique à Genève.
«Une poignée de pays, guidés par des intérêts financiers de court terme et non par la santé de leurs populations et la durabilité de leur économie, ont bloqué l'adoption d'un traité ambitieux contre la pollution plastique», a-t-elle regretté dans une déclaration.
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Les 185 pays réunis à Genève ont en effet échoué à se mettre d'accord dans la nuit de jeudi 14 à vendredi 15 août sur un texte contraignant pour lutter contre une pollution plastique qui va en empirant sur la planète.
«Nous n'aurons pas de traité sur la pollution plastique ici à Genève», a résumé le représentant de la Norvège au cours d'une séance plénière au lever du jour vendredi. Un peu plus tôt, l'Inde et l'Uruguay avaient souligné l'incapacité des négociateurs «à trouver un consensus».
10 jours d'intenses négociations
Présenté au milieu de la nuit de jeudi à vendredi un nouveau texte de compromis comportait encore plus d'une centaine de points à clarifier, après 10 jours d'intenses négociations mais les chefs de délégation réunis en session informelle n'ont pas réussi à se mettre d'accord.
L'avenir des négociations n'était pas clair dans l'immédiat. L'Ouganda a demandé une nouvelle session de négociation à une date ultérieure et la Commissaire européenne à l'environnement, Jessika Roswall a estimé que Genève avait permis d'établir «une bonne base» pour une reprise des négociations.
Le diplomate équatorien Luis Vayas Valdivieso, qui présidait déjà aux négociations lors de l'échec de la précédente séquence diplomatique en Corée du Sud à Busan fin 2024, devrait donner une brève conférence de presse, selon les services onusiens. Sa méthode et le processus de négociations ont été sévèrement critiqués tout au long de la séquence diplomatique de Genève mais souvent de manière anonyme.
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Profondes divisions
Théoriquement, la séquence de négociations CNI5-2, qui a débuté à Genève le 5 août, devait s'arrêter à minuit locales (22 heures GMT) ce 14 août. De profondes divisions demeurent entre les deux camps qui se sont affrontés sur le sujet.
Les «ambitieux», dont l'UE, le Canada, l'Australie, beaucoup de pays d'Amérique latine, d'Afrique et d'îles, veulent nettoyer la planète du plastique qui affecte la santé humaine, et surtout réduire la production mondiale de plastique.
En face, des pays essentiellement pétroliers qui refusent toute contrainte sur la production d'hydrocarbures à la base de l'industrie plastique et toute interdiction de molécules ou d'additifs dangereux.