logo
#

Dernières actualités avec #UHaul

Entrée irrégulière massive à Stanstead
Entrée irrégulière massive à Stanstead

La Presse

time7 days ago

  • Politics
  • La Presse

Entrée irrégulière massive à Stanstead

Un agent des services frontaliers canadiens, au poste frontalier de l'Agence des services frontaliers du Canada avec les États-Unis à Stanstead. Entassés dans un camion cube sans ventilation, des hommes, des femmes et des enfants ont été découverts par la Gendarmerie royale du Canada (GRC) sur le chemin Haskell, près de Stanstead, dans la nuit de samedi à dimanche. Ces 44 migrants tentaient de franchir clandestinement la frontière canadienne. Trois présumés passeurs ont été arrêtés sur place. Ils ont comparu lundi par visioconférence au palais de justice de Québec et demeurent détenus jusqu'à leur prochaine comparution, prévue mercredi au palais de justice de Sherbrooke. Alertés d'un passage illégal imminent, les policiers de la GRC patrouillaient le secteur lorsqu'ils ont intercepté, vers 2 h 20, un camion cube de la bannière de location de véhicules U-Haul. À l'ouverture de la porte arrière, les agents ont découvert les migrants, serrés les uns contre les autres, en état de déshydratation. « C'était une scène d'horreur », rapporte le sergent Charles Poirier, de la GRC. La majorité ne pouvait pas s'asseoir. Les gens étaient entassés, déshydratés, il faisait une chaleur étouffante, et le manque d'air à l'intérieur du camion était frappant. Ça aurait pu très mal se finir. Charles Poirier, sergent de la Gendarmerie royale du Canada Les migrants ont expliqué qu'ils avaient marché environ deux heures à travers la forêt pour rejoindre les passeurs et monter à bord du camion. La grande majorité des personnes interceptées étaient d'origine haïtienne. Parmi elles se trouvaient quelques enfants, dont un âgé d'environ 4 ans, ainsi qu'une femme enceinte. Les présumés passeurs sont Ogulcan Mersin, 25 ans, Dogan Alakus, 31 ans, et Firat Yuksek, 30 ans. Ils sont accusés d'avoir incité, aidé ou encouragé, ou tenté de le faire, des personnes à commettre une infraction en vertu de l'article 131 de la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés (LIPR). Ils font également face à un chef d'accusation en vertu de l'article 11 de la Loi sur les douanes, pour avoir facilité l'entrée de personnes ailleurs qu'à un bureau de douanes désigné. Après leur arrestation, la GRC a confié la poursuite de l'enquête à l'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC), qui a déposé des accusations contre les trois suspects. L'ASFC indique que l'enquête est toujours en cours et que des chefs d'accusation pourraient s'ajouter. Des dossiers en traitement Les 44 migrants ont été transportés au poste frontalier de Stanstead, où ils ont été pris en charge par les agents de l'ASFC. Tous ont exprimé leur intention de demander l'asile au Canada. L'Agence fédérale a alors enclenché les procédures d'évaluation de leur admissibilité. « Heureusement, l'interception s'est effectuée à proximité de la frontière. On a évité qu'ils soient transportés sur une longue distance », souligne Miguel Bégin, directeur du district frontière Est de l'ASFC. Toutefois, en raison de la capacité limitée du poste de Stanstead, la majorité des demandeurs ont été transférés vers le centre de traitement régional de Saint-Bernard-de-Lacolle, a précisé M. Bégin. Environ un tiers des personnes interceptées n'ont pas satisfait aux critères d'exception à l'Entente sur les tiers pays sûrs et ont été retournées aux États-Unis dans les heures qui ont suivi. Les autres dossiers sont toujours en traitement. Pour M. Bégin, cette interception est sans précédent. « Ce qu'on a vécu ce week-end représente l'équivalent de six mois de demandes d'asile pour Stanstead. Habituellement, on traite environ 120 demandeurs par année pour tout l'Est du Québec », souligne-t-il. L'opération s'est déroulée dans un contexte de forte affluence aux postes frontaliers, à la fin des vacances de la construction. « Dimanche, à Stanstead seulement, nos agents ont traité 1300 véhicules dans la journée sans qu'il y ait un seul temps d'attente », affirme M. Bégin. Il attribue cette efficacité aux plans de contingence : « Depuis plusieurs mois déjà, on élabore des scénarios pour faire face à des situations qui ne se sont jamais produites auparavant. C'est justement la qualité de notre préparation qui nous a permis de réagir aussi rapidement. » L'après-Roxham Pour François Crépeau, professeur de droit international public à l'Université McGill, la fermeture du chemin Roxham a eu pour effet d'encourager les réseaux de passages clandestins. « Tant qu'on avait l'entrée par le chemin Roxham, tout le monde entrait sans passeur. Avec un système parfaitement contrôlé, la GRC prenait les empreintes, les identités, etc. Donc, on savait ce qui se passait », explique-t-il. À partir du moment où on ferme le chemin Roxham et qu'on essaie de bloquer tout le monde, on ouvre un marché pour les passeurs de migrants. François Crépeau, professeur de droit international public à l'Université McGill Selon lui, cette interception pourrait n'être que la pointe de l'iceberg. « Pour un camion qui est arrêté, il doit y en avoir plusieurs autres qui passent d'une manière ou d'une autre, que ce soit en camion, que ce soit à pied. Est-ce que ça se passe massivement en ce moment ? Je ne sais pas. Personne ne le sait réellement. Mais il faut s'attendre à ce que ça continue », dit-il.

TÉLÉCHARGER L'APPLICATION

Commencez dès maintenant : Téléchargez l'application

Prêt à plonger dans un monde de contenu mondial aux saveurs locales? Téléchargez l'application Daily8 dès aujourd'hui sur votre app store préféré et commencez à explorer.
app-storeplay-store