01-08-2025
De L'Isle à l'île: un voyage en images loin des sentiers battus
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Durant une année, carte blanche a été donnée aux photographes de «24 heures», de la «Tribune de Genève» et du «Matin Dimanche» pour raconter Vaud ou Genève autrement. Sixième volet: «De L'Isle à l'île» par Florian Cella. Publié aujourd'hui à 15h01
«De L'Isle à l'île», projet photographique «Comme une errance».
FLORIAN CELLA
En bref:
Quoi de plus vaudois que la Venoge? Et quoi de plus méconnu que celle-ci? Je sais depuis ma plus tendre enfance qu'elle fait de «puissants détours» et qu'elle coule «à un joli niveau», grâce au poème de feu Jean Villard dit Gilles que l'on a tous ânonné en classe. Mais peu ont parcouru la vraie Venoge dans son entier. C'est ce que j'ai voulu faire pour ce projet. Et pour joindre l'utile à l'agréable, j'ai voulu le faire à pied et à vélo, le long de sa rive gauche comme de sa rive droite, de l'embouchure à sa source et vice versa. Ce n'est que de cette manière que l'on prend la mesure des paysages parcourus. Comme la plupart des gens de ce coin de pays, je n'en connaissais qu'un petit bout: en l'occurrence, quelques petits kilomètres depuis l'embouchure à Préverenges où j'ai passé le plus clair de mon enfance. J'ai enfin voulu aller plus loin, un appareil photo en bandoulière. La Venoge, une rivière qui ne se laisse pas dompter
Il n'y a qu'à remonter le cours de la rivière… Enfin presque. Plus facile à dire qu'à faire! Car elle ne se laisse pas dompter, la Venoge. Vous la parcourez durant des kilomètres et vous vous rendez compte que vous n'avez progressé que de peu, ayant l'habitude des trajets motorisés. Elle sinue sur 38 kilomètres, selon Wikipédia. Parfois bien canalisée, souvent sauvage et libre d'aller où elle veut. Combien de fois me suis-je retrouvé perdu dans les broussailles et les marais, avec comme seule issue de revenir sur mes pas? Et d'ailleurs, comment capter et photographier cette jungle et ces zones industrielles, les femmes, les hommes qui la parcourent et qui s'y baignent parfois?
«De L'Isle à l'île», projet photographique «Comme une errance».
FLORIAN CELLA
«De L'Isle à l'île», projet photographique «Comme une errance».
FLORIAN CELLA
J'ai opté pour le format carré et une optique «à vue humaine», sans artifices. Et voyagé léger. Ce n'est pas une expédition le long du fleuve Jaune, mais on n'en est pas loin: 38 kilomètres, lorsqu'on s'arrête tous les 10 mètres pour une image, ça fait long! Et pour cause: je n'imaginais pas le nombre de points de vue, de lumières différentes, de lieux incongrus, d'impasses, de grottes secrètes, qui allaient s'offrir à moi! Ce ne sont qu'une vingtaine d'images que vous découvrez dans mon projet. Il a fallu trier parmi des centaines de photos. Il a fallu faire un choix… J'ai voulu montrer par ce travail la diversité des lieux traversés et pourtant liés par ce mince filet d'eau. Une sorte de trait d'union entre le Jura et la côte lémanique. On peut y voir la façon dont les gens de ce canton ont décidé d'abord de la canaliser, la Venoge, de l'utiliser pour son agriculture pour, ensuite, la renaturer et lui redonner libre cours. Ceci, au gré des époques et des politiques du moment.
«De L'Isle à l'île», projet photographique «Comme une errance».
FLORIAN CELLA
«De L'Isle à l'île», projet photographique «Comme une errance».
FLORIAN CELLA
Mais la Venoge se méfie des hommes. Elle reste loin des villages et lorsqu'elle les traverse, elle le fait discrètement. C'est pour ça que vous verrez peu de bons villages vaudois, mais beaucoup de nature dans mes images. La Venoge, elle se faufile, pour rester dans les creux et les vallons, dans les forêts. Jean Villard disait qu'elle offrait même des visions de Colorado: c'est pas faux!
«De L'Isle à l'île», projet photographique «Comme une errance».
FLORIAN CELLA
«De L'Isle à l'île», projet photographique «Comme une errance».
FLORIAN CELLA
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