5 days ago
«L'Espagne ne s'attendait pas à souffrir autant»
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Consultante pour la TV espagnole, Vero Boquete revient sur le quart de finale de la Suisse et l'avenir de cette irrésistible Roja. Publié aujourd'hui à 13h58
Mariona Caldentey (au centre) se prend la tête après son penalty raté. Les Espagnoles se manqueront deux fois dans cet exercice vendredi soir à Berne.
BASTIEN GALLAY
Si l'Espagne peut viser le doublé Coupe du monde – Euro, c'est en partie grâce à Vero Boquete. La milieu de terrain avait pris la parole lors du Mondial 2015 pour réclamer le départ du sélectionneur historique et plus de moyens. Si la Roja a connu pas mal de crises et de scandales depuis, la joueuse de Como en Serie A a provoqué le début d'une nouvelle ère.
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Aujourd'hui consultante pour la télévision espagnole, Vero Boquete a commenté le quart de finale de la Suisse vendredi à Berne. Elle a été impressionnée par la prestation de la Nati et prédit un avenir radieux à la Roja.
Est-ce que vous pensiez que la Suisse pourrait tenir aussi longtemps, même avec un peu de réussite?
Plus que la chance, c'est surtout que la Suisse a fait un très bon match. Pia [Sundhage] a préparé le plan de jeu idéal pour contrer l'Espagne et les joueuses ont été à la hauteur, surtout en première mi-temps. Ensuite, cela allait être difficile, car la Roja est aussi très exigeante physiquement. Il y a eu un peu plus d'espaces en seconde période.
Pensez-vous que l'Espagne a fini par douter?
Je pense que les Espagnoles ont gardé leur confiance, mais elles ne s'attendaient probablement pas à souffrir autant. Même si elles savaient que ce ne serait pas un match facile, face à la Suisse qui joue à domicile avec de bons éléments et une grande sélectionneuse. Mais ce quart a été encore plus piégeux que prévu. En étant tenues en échec à l'heure de jeu, elles ont compris qu'il fallait encore hausser le ton. Pour ne pas se faire avoir.
Après les deux poteaux, on aurait aussi pu se dire que la Suisse était imbattable.
C'était clair que la chance avait choisi son camp. Dans un tel scénario et face à une adversaire aussi motivée, une joueuse comme Patricia Guijarro a été déterminante. Sa lecture du jeu a fait la différence, pas seulement sur les actions de but mais tout au long de la rencontre.
L'Espagne va-t-elle aller au bout?
J'espère. Que ce soit face à l'Allemagne ou la France, la demi-finale sera déjà une finale avant l'heure. Il faut profiter ce [vendredi] soir du moment, et ensuite très vite basculer sur ce gros match à venir.
Êtes-vous surprise de voir autant de monde dans les stades en Suisse?
Pas à ce point et c'est fantastique. À Berne, on a croisé des fans avec des maillots toute la journée en ville. Tous les autres stades du pays ont aussi été remplis pour les matches. Cet Euro est magnifique.
Cet Euro marque-t-il un tournant pour le football féminin?
Chaque Euro est un tournant pour le pays hôte. Je suis certaine que cette génération d'enfants va grandir en ayant vu de près le foot féminin à son plus haut niveau. De plus en plus de filles et de garçons vont jouer au football en Suisse. L'avenir du pays est prometteur.
Si l'Espagne peut exploiter son plein potentiel, c'est aussi grâce au combat de joueuses comme vous qui ont exigé des changements dans la fédération.
Si on repense au clash du Mondial 2015, c'est le jour et la nuit. Je suis vraiment heureuse que ces changements soient arrivés. Bien sûr, j'aimerais pouvoir être sur le terrain avec l'Espagne. Mais d'un autre côté, je peux le vivre en commentant à la télévision. C'est une vraie fierté de voir que nous étions dans le juste, que notre vision était bonne et que les efforts paient aujourd'hui.
À plus long terme, est-ce que l'Espagne peut remporter plusieurs tournois d'affilée comme l'Allemagne dans les années 90 et 2000?
Je pense que oui. Ce sera difficile, car les autres pays investissent, progressent et se développent aussi. Mais l'Espagne enchaîne déjà les succès dans les compétitions nationales juniors. La continuité est là et la Roja peut gagner sur la durée. Mais évidemment, il ne faudra pas s'arrêter de travailler, développer notre jeu en ne se basant pas seulement sur la possession, être plus agressives et former des joueuses avec des profils différents pour s'adapter à chaque situation.
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Autres newsletters Ugo Imsand est journaliste à la rubrique sportive de 24 Heures, de la Tribune de Genève et du Matin Dimanche. Ce trentenaire lausannois couvre en particulier le football suisse et international depuis une douzaine d'années. Il réalise aussi des articles plus magazine sur le sport en général et ses liens étroits avec le reste de la société. Plus d'infos @UgoCurty
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