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Blood Of My Blood : la série dérivée d'Outlander s'émancipe de son aînée
CRITIQUE - Amours contrariées, voyages dans le temps… Cette série prologue reprend avec brio les ingrédients de la fiction initiale.
Engendrer des séries dérivées est la malédiction des sagas à succès. The Walking Dead , Game of Thrones , Dexter , Bridgerton … L'inspiration n'est pas toujours au rendez-vous. Mais lorsque la foudre frappe au même endroit, le plaisir et le ravissement sont décuplés. C'est le cas avec Blood of My Blood, diffusée sur HBO Max, qui imagine la jeunesse tumultueuse des parents des héros de Outlander.
Depuis une décennie et sept saisons (disponibles sur Netflix), Outlander, tirée des romans de Diana Gabaldon, évoque les tourments du XVIIIe siècle (révoltes écossaises et guerre d'indépendance américaine). Elle les associe à la romance passionnée qui unit, à travers l'espace et les époques, le Highlander Jamie Fraser et son épouse, Claire, infirmière de la Seconde Guerre mondiale voyageant dans le temps.
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Dans l'Écosse de 1714
Reprenant les mêmes ingrédients (passion qui déplace des montagnes, accents écossais à couper au couteau, paysages et châteaux sublimes), Blood of My Blood remonte une génération et se focalise sur les parents de Jamie et de Claire. Dans l'Écosse de 1714, Ellen MacKenzie rejoue Roméo et Juliette de Shakespeare et s'éprend de Brian Fraser, fils adultérin du clan rival. En 1917, le sergent Henry Beauchamp (Jeremy Irvine, Cheval de guerre) noue une correspondance avec la jeune Julia. Ces missives, qui décrivent l'enfer des tranchées et les dégâts du stress post-traumatique, bouleversent la Londonienne travaillant au service de la censure du courrier.
Rapidement, Blood of My Blood fusionne les chronologies. Henry et Julia, comme leur fille, sont propulsés deux siècles en arrière, en position d'influencer l'idylle entre Ellen et Brian et de changer le cours de l'histoire de leurs descendants comme celle du siècle. Séparés lors de leur téléportation, ces transfuges ne sont pas logés à la même enseigne. Le premier devient le conseiller d'un clan. La seconde est domestique dans une maison où le droit de cuissage est de rigueur. De quoi compliquer les retrouvailles pour un Henry désespéré qui remue ciel et terre.
Aussi sensuel que sa série mère, Blood of My Blood partage « le même ADN dans sa réflexion sur l'amour, le manque, la séparation, ce qu'on est prêt à risquer pour ceux qu'on aime ou pour ce que l'on convoite. Le pouvoir est aussi une préoccupation majeure des frères d'Ellen », résume, avec justice, Harriet Slater, l'interprète d'Ellen, dont la famille est en pleine crise de succession. Un souffle romantique et romanesque conquérant et assumé, devenu plutôt rare sur le petit écran.
Autre réussite, pour apprécier Blood of My Blood : pas besoin d'être un exégète d'Outlander, même si des visages bien connus des spectateurs réapparaissent. Cette série prologue livre une intrigue accrocheuse et s'adresse aussi aux novices et aux curieux. Blood of My Blood dépeint, avec minutie, le contexte des rébellions jacobites contre la couronne anglaise, tout en se délectant des luttes intestines entre seigneurs écossais comme du complexe code d'honneur qui les régit.
