16-07-2025
Ginette Kolinka donnera son nom à un jardin situé au cœur de Paris
L'annonce lui a été glissée dans le creux de l'oreille ce mercredi 16 juillet, journée de commémoration de la
rafle du Vél d'Hiv
, à laquelle elle tenait à assister. Ce matin, le maire (PS) de Paris Centre,
Ariel Weil
, a fait part de son souhait de voir un lieu du cœur de la capitale porter le nom de
Ginette Kolinka
, déportée d'Auschwitz et une des dernières témoins encore vivante à avoir vécu la Shoah.
Avec l'assentiment de la maire (PS) de
Paris
Anne Hidalgo
, Ariel Weil compte porter en septembre un vœu en conseil d'arrondissement, et espère une nomination du lieu à la fin de l'année, voire en début 2026. « Même si elle m'a dit qu'elle était toujours gênée par les honneurs qui lui sont faits, elle comprend ce geste », confie au Parisien Ariel Weil.
Si le lieu reste encore secret, l'édile compte nommer un jardin « au cœur du Marais », actuellement en construction, en l'honneur de celle qui a vécu ses plus jeunes années rue Vieille-du-Temple (
IIIe
et
IVe arrondissements
) où ses parents tenaient un magasin, avant de devenir une figure du
XIe
, où elle vit toujours aujourd'hui à 100 ans passés.
« Un de ses petits-neveux a longtemps tenu un bar rue Vieille-du-Temple. On avait déjà fêté un anniversaire dedans », se souvient Ariel Weil.
Connue et reconnue pour les nombreux témoignages de ce qu'elle a vécu pendant la guerre, Ginette Kolinka poursuit ce qu'elle appelle sa « thérapie », en allant de lycée en lycée et de collège en collège pour parler et encore parler, plus de 80 ans après son arrestation avec sa famille, en mars 1944.
Internée au camp de Drancy, sa famille sera déportée dans le camp d'Auschwitz-Birkenau un mois plus tard, avant de connaître deux autres camps. Ginette Kolinka survivra et retrouvera Paris en juin 1945.
Depuis, et après s'être longtemps tue, Ginette Kolinka a écumé les routes de France pour raconter son vécu et son histoire. Et continue encore aujourd'hui, en fauteuil roulant. « Elle m'a dit qu'elle avait encore besoin de témoigner et qu'il faudrait trouver une date où elle est disponible, si elle est encore vivante, avec la bonhomie qui la caractérise », sourit Ariel Weil.
« C'est rarissime d'avoir de
donner le nom de
quelqu'un d'encore vivant
à un lieu de Paris
. Mais on a bien conscience qu'elle fait partie des derniers témoins », poursuit le maire, qui n'a pas choisi la symbolique du jardin par hasard. « On veut un lieu de vie, où des choses poussent. Pas quelque chose de minéral », commente Ariel Weil, qui compte mettre en lien ce lieu avec un établissement scolaire voisin, pour permettre la transmission.