Dernières actualités avec #VéroniqueBéchu


Le Parisien
13-07-2025
- Politics
- Le Parisien
Pédocriminalité en ligne : « Il faut entre 19 secondes et 45 minutes pour piéger un enfant »
L'affaire Cottineau , du nom de cet assistant familial de la région nantaise, suspecté d'avoir orchestré les viols filmés de plusieurs enfants en bas âge, montre de la plus atroce des manières une vérité que les enquêteurs spécialisés dénoncent depuis longtemps : les images dites de « pédopornographie » , qui circulent à vaste échelle sur Internet, ne sont pas seulement des preuves accablantes des penchants pédophiles et criminels de ceux qui les consultent ou qui les collectionnent. Ils sont aussi des preuves, terribles, de sévices endurés dans la vie réelle par les enfants sur les images. Des jeunes victimes suppliciées à l'autre bout du monde, ou à domicile. « Pédopornographie » : le terme toujours présent dans le Code pénal, qui colore d'une connotation ludique l'exploitation sexuelle d'enfants forcément non consentants, hérisse Véronique Béchu. La commandante, en disponibilité depuis peu de la police nationale, tient à bien nommer le mal. « Ce sont des contenus pédocriminels, il faut dire les choses », martèle-t-elle. Cette bataille sémantique sera l'un de ses combats à la tête de l'Observatoire des violences numériques nouvellement créé par l'association e-enfance, et qu'elle vient de rejoindre.


Le Parisien
11-07-2025
- Le Parisien
Pédopornographie et IA : attention aux photos d'enfants sur les réseaux pendant les vacances, appelle l'Observatoire d'e-Enfance
Elle ne cessera jamais de le marteler : les prédateurs n'ont aucun scrupule. Et l'intelligence artificielle (IA) démultiplie leur imagination. C'est pourquoi « il ne faut rien publier sur les réseaux sociaux concernant les enfants, parce que ces photos ou ces vidéos sont détournées par les pédocriminels », a prévenu, ce vendredi sur Franceinfo, la directrice de l'Observatoire de l'association e-Enfance, Véronique Béchu. Depuis plusieurs années déjà, les outils permettant de créer de fausses photos ou vidéos hyperréalistes se sont popularisés. Soit pour tenter d'escroquer des personnes , dont le visage a été récupéré sur Internet et accolé à des images pornographiques, soit pour vendre à d'autres ce qu'elles croient être une image contentant leur perversion. Il y a un mois, une opération d' Interpol a endommagé un réseau de contenus pédopornographiques en ligne, à cheval sur l'Amérique latine et l'Europe. En mars, c'est « KidFlix », une vaste plate-forme de streaming montrant des abus sexuels sur des mineurs, qui a été démantelée grâce à une enquête dans 31 pays et à l'identification de 1 400 suspects . Avec l'IA, de nombreux marchands d'horreur n'ont plus besoin de trouver les victimes physiques de leurs crimes, il leur suffit de générer de fausses images. Pour les pédocriminels, les images d'enfants joyeux, en maillot, mangeant une glace à la plage ou au bord d'une piscine, sont « des images extrêmement intéressantes », une base iconographique qu'ils peuvent facilement trouver en épluchant les réseaux sociaux, et détourner. C'est pourquoi « il ne faut pas les mettre en ligne », insiste l'ancienne commissaire de l'Office des mineurs du ministère de l'Intérieur. En juillet 2023, une autre association de protection de l'enfance, l'Enfant bleu, avait organisé une campagne contre le « sharenting », le fait pour les parents de partager - share - les photos de leur progéniture particulièrement à la faveur des vacances d'été. « 50 % des photos publiées sur les forums pédopornographiques sont des clichés pris par les parents et partagés publiquement sur leurs réseaux sociaux », expliquait alors au Parisien Laura Morin, la directrice générale de l'Enfant bleu. Elle mettait en garde contre des clichés a priori anodins qui peuvent être « récupérés, détourés et enfin détournés ». L'IA n'a fait que faciliter ces découpages. Et même s'il s'agit de montages, leur diffusion a « des conséquences énormes car cela banalise les violences faites sur les enfants », a insisté Véronique Béchu. QUi appelle à une modification du Code pénal français, alors que « la création de contenu généré par l'IA n'est pas une infraction à l'heure actuelle » .