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L'Équipe
15-07-2025
- Sport
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Après deux défaites, troisième et dernière charge pour les Bleus en Nouvelle-Zélande
Après la correction de Wellington, l'encadrement tricolore renvoie ses hommes d'expérience et associe ses meilleurs éléments du premier test aux révélations du second pour tenter de terminer cette tournée en Nouvelle-Zélande sur une note positive. Thèse, antithèse et maintenant... la synthèse ! Il y a belle lurette que l'encadrement tricolore ne joue plus à cache-cache avec ses compos d'équipe, et l'entraînement collectif de ce lundi offrait d'ores et déjà à voir ce qui ressemblera au quinze de départ pour affronter la Nouvelle-Zélande, samedi, à Hamilton, dernier test de cette tournée d'été 2025. Une formation avec neuf nouveaux changements par rapport à celle qui s'est lourdement inclinée à Wellington le week-end dernier (43-17). Passée complètement au travers de sa première période, elle avait arraché un nul symbolique en seconde, histoire de soulager son ego et avancer vers l'ultime rencontre avec un petit matelas de confiance. « On a fait un premier match cohérent avec un investissement de tous. On a eu une jolie rotation à effectuer sur le second avec les finalistes du Top 14 qui rentraient sur la compo et nous avons trouvé de l'émulation à l'intérieur du groupe pour préparer également ce troisième match, disait William Servat, entraîneur en charge des avants, à l'issue de cette séance. Même si notre entame a été difficile sur la première mi-temps, on finit le deuxième mi-temps à 14-14. Et c'est un peu sur ce score-là que l'on va bâtir pour la suite. » Slimani replacé pilier droit, Bourgarit titulaire au poste de talonneur Le staff a commencé par réinjecter tout ce qu'il compte d'expérience en réserve, en titularisant au centre le capitaine du séjour Gaël Fickou (95 sélections) et en replaçant Rabah Slimani (58) au poste de pilier droit. Deux éléments d'influence sur le groupe, qui ont le meilleur comme le pire en bleu, et seront à même de remobiliser les traumatisés de « Windy Welli », même si on nous assure que le moral est resté bon. « Non, il n'a pas du tout été touché, assure l'ancien talonneur international. Bien évidemment que quand vous prenez 30 points sur une mi-temps, c'est difficile. Mais la deuxième période nous a donné la possibilité - pas de nous rassurer parce que le score était suffisamment large pour être déçu - mais de nous conforter dans ce qui n'a pas marché et dans les choses qui pourraient éventuellement marcher à l'avenir. On n'est pas ressortis abattus, sans projet ou sans trop savoir où on allait. On a de vraies convictions. On essaie de travailler au mieux pour les mettre en place avant ce dernier match. » Sur le terrain du King's College d'Auckland, rafalé par le vent et la pluie, les Français ont tranquillement remonté le curseur de l'intensité avec un pack presque intégralement remanié. Au poste de talonneur, le 100e capitaine de l'histoire du quinze de France, Gaëtan Barlot, cédera sa place de titulaire à Pierre Bourgarit, après deux entrées en jeu intéressantes. En deuxième ligne, la blessure de Cameron Woki à un genou, même sans gravité, le prive d'une titularisation acquise suite à sa belle performance lors du second acte de Wellington. Le néo-Bordelais avait immédiatement réglé le problème de l'alignement. Auradou de retour, Halagahu récompensé Hugo Auradou retrouvera donc le numéro 4, comme au premier test, et les galons de capitaine de touche. Le Palois avait d'ailleurs été crédité d'un sans-faute dans l'exercice à Dunedin. Il sera associé à Matthias Halagahu, dont la première sélection, le week-end dernier, a été saluée par les entraîneurs, notamment au niveau de l'engagement et de la qualité de ses duels. Cette association en deuxième ligne conduit au replacement de Joshua Brennan au poste de numéro 7. Lui aussi séduisant dans les tâches obscures, option précieuse en touche, il a gagné le droit à une deuxième cap mais à un poste qu'il n'a occupé que 119 minutes cette saison au Stade Toulousain, soit moins de deux matches mais à chaque fois en tant que titulaire à La Rochelle (22-19) et à Clermont (18-35). « Sur nos situations, aux postes de troisième ligne, deuxième ligne, il peut largement y évoluer puisqu'on cherche quand même de la densité physique. On a pu voir la semaine dernière que les Blacks en ont et que la densité physique est importante pour les équipes qui sont aujourd'hui en haut du classement mondial. » La densité physique, c'est justement ce que Fabien Galthié et ses adjoints semblent vouloir réinjecter pour ce dernier rendez-vous, puis Brennan sera associé au solide Mickaël Gillard (1,97 m, 113 kg) au poste de numéro 8, et à l'infatigable défenseur Alexandre Fischer, crédité de 31 plaquages au premier test. Derrière aussi, un lifting est en cours. Joris Segonds était ménagé hier, mais dans tous les cas, le Rochelais Antoine Hastoy devrait démarrer au poste de demi d'ouverture. Pour épauler Gaël Fickou au centre, sans doute qu'un long débat aurait eu lieu si Pierre-Louis Barassi avait été opérationnel. Touché à un mollet, le Toulousain sera préservé, et c'est le Bordelais Nicolas Depoortère qui attaquera au milieu du terrain. Convaincant à Dunedin, Gabin Villière devrait retrouver son couloir gauche, Théo Attissogbe, révélation de la tournée jusqu'à maintenant, gardera sa position à droite, et Léo Barré sa place à l'arrière, malgré une autocritique assez sévère samedi soir après la partie : « J'ai fait des erreurs individuelles qui ont coûté cher sur des ballons hauts, sur un petit par-dessus contré (...) Je suis très frustré. C'est normal, quand on porte ce maillot, on doit le ''rendre fier ''. Je n'ai pas été à la hauteur. Je suis passé à côté. C'est un résumé de ma saison, c'est compliqué mais c'est comme ça. À moi de rebondir la semaine prochaine si je suis reconduit. » Cela sera donc le cas. « Léo est quelqu'un de lucide et intelligent, décrit Servat. Il a su se remettre en question et se donner la possibilité de préparer ce troisième test de la meilleure manière qui soit. » À lire aussi Arbitrage en mêlée : Servat analyse la frustration bleue Quelle compo pour le troisième match ? 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L'Équipe
14-07-2025
- Sport
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Arbitrage en mêlée : William Servat décrypte les raisons de la frustration du quinze de France face aux All Blacks
Ostensiblement exaspéré sur le banc pendant la rencontre perdue contre la Nouvelle-Zélande samedi (43-17), l'encadrement du quinze de France s'interroge sur l'application ou non des consignes pourtant générales de World Rugby sur l'arbitrage en mêlée. Décryptage du phénomène avec William Servat, expert du secteur chez les Bleus. Avant le deuxième test du quinze de France en Nouvelle-Zélande, largement perdu samedi à Wellington (43-17), Fabien Galthié avait eu quelques mots en conférence de presse à l'endroit des législateurs : « On travaille avec les arbitres. On a besoin que les phases de combat soient bien clarifiées. Que nos joueurs puissent bien comprendre comment seront arbitrés la mêlée comme les ballons portés, qui sont des armes pour nous. » Le match passé, il semble que le camp français n'a pas trouvé la lumière. Depuis notre poste d'observation au Sky Stadium, nous avons vu William Servat, adjoint en charge notamment de la mêlée, s'agacer à plusieurs reprises face aux décisions de M. Ridley. Nous l'avons donc sollicité pour qu'il nous explique les raisons de sa frustration. Il est venu avec son ordinateur, des séquences prédécoupées, décidé à se mettre dans les patins de l'arbitre afin de décrypter le processus. « On se place avec sa vision. Ce qu'il doit regarder, dit-il simplement. On est là pour décrypter son process afin qu'il puisse arbitrer une mêlée sans être spécialiste du poste. Il y a des observables qui ont été très clairement décidés lors de nombreuses réunions de World Rugby en présence des nations du Sud et du Nord. » « Breakfoot » et coude haut, des positions à scruter Avant de passer aux images, l'entraîneur des avants tricolores a voulu restituer le déroulement d'une entrée en mêlée. D'abord, l'arbitre ne doit pas être trop près de la mêlée pour une meilleure vision sur le « breakfoot ». Puis c'est un commandement lent pour chaque action : crouch, bind, set (baissez-vous, liez, entrez). Les joueurs prennent leur liaison en respectant ces ordres. Les deux talonneurs doivent garder une jambe devant pour contrôler l'équilibre et la stabilité de la mêlée sans pré-engagement. « C'est ce qu'on appelle le full breakfoot (frein à main). » C'est un premier observable de l'arbitre normalement obligatoire. « Sans cela, la pression tête-épaule avant l'entrée en mêlée pourrait engendrer des blessures aux cervicales », précise immédiatement Servat. « À la liaison (crouch), les piliers doivent se lier au maillot de l'adversaire. Leur liaison ne doit plus bouger jusqu'à la fin de la mêlée. » C'est un second observable. « Une fois l'entrée en mêlée effectuée, l'observable défini est le coude. Les deux joueurs doivent garder leur articulation en haut. » Comme souvent avec lui, Servat souhaite vous faire partager l'expérience. Sans échauffement pour un meilleur ressenti. À genoux au milieu du lobby de l'hôtel, vous voilà en position de pilier gauche en train de pousser contre lui, lié à son maillot, le coude haut en bon élève. De son bras droit, légèrement plus volumineux, il resserre l'étau vers le bas. Une action de vérin vers le bas qui vous fait immédiatement vriller la tête et les épaules vers l'intérieur, le bassin tordu. Une expérience de biomécanique version Docteur Maboule tout à fait convaincante. « Le fait de pousser avec le coude bas favorise l'écroulement (collapse), et un mauvais angle de poussée du gaucher. » Une autre faute sanctionnable est le changement de liaison du droitier, s'il vient se lier au bras de l'adversaire (interdiction formelle), ou s'il verrouille son coude sur la liaison de l'adversaire. « C'est une intention délibérée de tricher. Le gaucher adverse n'a aucun moyen de continuer à pousser, et la majorité du temps s'écroule : pénalité contre le droitier », insiste l'ancien talonneur international. « Si les deux joueurs conservent les coudes hauts, il est très simple pour un arbitre de voir un joueur jambes tendues qui s'effondrerait ou qui aurait un mauvais angle de poussée : les coudes levés, il est quasi impossible avec un dos droit de pousser en travers. L'inverse n'est pas vrai... » À lire aussi Bryn Evans, le coach qui a imaginé l'essai de Roigard Vingt minutes en enfer Quelle compo pour le troisième match ? Le soir où les Lions ont mangé du Coq