10-07-2025
Arrêts maladies : le vice-président du Medef propose de ne pas indemniser à 100% les travailleurs grippés qui refusent le vaccin
Selon les chiffres de Santé publique France, le taux de couverture vaccinale contre la grippe est de 47,7% pour la saison 2023-2024. Le Medef encourage ainsi les pouvoirs publics à «généraliser la vaccination en entreprise, notamment pour la grippe».
Le sujet est posé sur la table. Yves Laqueille, vice-président du Medef, propose de ne plus rembourser à 100% les arrêts maladies de travailleurs grippés, qui refusent «délibérément» de se faire vacciner contre la maladie. Cette idée s'inscrit parmi les pistes du Medef pour redresser les comptes de la Sécurité sociale en 2026, dévoilées mercredi 9 juillet.
«Se faire vacciner contre la grippe participe à la santé publique. C'est un exercice collectif que nous faisons pour protéger les autres. Nous posons la question de dire qu'il ne faut pas s'interroger, une fois passée cette crise antivax, qu'on sera revenu dans le pays de Pasteur, quand une personne a décidé délibérément de ne pas participer à l'exercice de protection de santé publique, est-il normal que la totalité de sa rémunération soit assumée par l'Assurance maladie et son employeur?», interroge sur BFMTV ce jeudi le vice-président du Medef.
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«Généraliser la vaccination en entreprise»
Selon les chiffres de Santé publique France, le taux de couverture vaccinale contre la grippe est de 47,7% pour la saison 2023-2024, en deçà du seuil symbolique des 50% atteints durant les hivers 2020-2021, 2021-2022 et 2022-2023. Si la vaccination est recommandée aux professionnels de santé en contact régulier avec des personnes à risque, le Medef encourage les pouvoirs publics à «généraliser la vaccination en entreprise, notamment pour la grippe». L'organisation patronale souhaite «engager une réflexion sur les incitations à prévoir auprès des salariés et prévoir la prise en charge à 100% par l'assurance-maladie obligatoire des vaccins importants ciblés par des campagnes nationales».
Selon le Medef, cette idée aurait plusieurs avantages, à commencer par «la réduction des coûts cachés comme les remplacements, formations et heures supplémentaires, l'amélioration de la qualité de vie au travail ou encore l'attractivité des entreprises, un critère décisif pour 42% des candidats». À noter que, selon l'organisation, «67% des salariés se disent a priori plus sereins lorsque l'entreprise mène une campagne de prévention contre la grippe». Le Medef invite ensuite à une réflexion «pour aller jusqu'à moduler la prise en charge des indemnités journalières et des compléments de salaire». «Nous mettons le sujet en discussion mais ce n'est peut-être pas pour demain», reconnaît Yves Laqueille.