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Une femme au sifflet: «Les rires sont parfois gênants, mais je recadre vite ces mecs»
Une femme au sifflet: «Les rires sont parfois gênants, mais je recadre vite ces mecs»

24 Heures

time2 days ago

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Une femme au sifflet: «Les rires sont parfois gênants, mais je recadre vite ces mecs»

Accueil | Sports | Euro 2025 | À 21 ans, Sara Gjergji est l'une des rares arbitres féminines à Genève. Elle veut profiter de l'engouement autour de l'Euro féminin pour susciter des vocations. Publié aujourd'hui à 17h38 À 21 ans, Sara Gjergji nourrit de grandes ambitions dans l'arbitrage. Elle veut profiter de son rôle modèle pour inspirer d'autres jeunes arbitres, notamment via les réseaux sociaux. Marie-Lou Dumauthioz/Tamedia En bref: «Qu'est-ce qu'elle fait sur le terrain, elle devrait plutôt être en train de faire la vaisselle.» «Pourquoi tu te maquilles?» «Waouh, t'es féminine pour une arbitre!» Voici le genre de remarques entendues par Sara Gjergji, l'une des rares arbitres féminines à Genève: «Et puis dans mon dos, je n'ose pas imaginer…» Mais ces propos sexistes et misogynes ne stopperont pas sa prometteuse carrière d'arbitre. Ni les commentaires parfois dégradants des parents de juniors. «Dans l'arbitrage, c'est comme si rien ne me touchait, j'arrive à garder la tête froide et à rester concentrée dans mon match, même si je condamne ces propos, souligne la Genevoise. On peut venir discuter avec moi calmement, expliquer sa frustration, mais je ne supporte pas qu'on me crie dessus. Là, je deviens sévère.» À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. Au sifflet depuis trois ans, la jeune femme de 21 ans était la seule arbitre du football amateur genevois et vient d'être rejointe par une consœur depuis peu. «En tant que femme, tu dois te faire ta place. Tu dois en faire plus que les hommes et on va mettre ta moindre erreur sur le compte de ton genre, lâche celle qui arbitre les juniors chez les garçons et jusqu'en deuxième ligue inter féminine. Il y a encore des regards surpris et parfois des rires quand je viens vérifier les noms dans le vestiaire. C'est parfois gênant, mais je recadre vite ces mecs!» Inspirée par son père, ancien footballeur pro en Albanie, qui a également arbitré, Sara Gjergji est soutenue par sa famille. «Ils sont fiers de moi et me disent souvent que je suis parfaite pour ce job, car je suis hyperexigeante envers moi-même, très méticuleuse et très directe.» On devine cette autorité naturelle dans sa voix et sa narration. Inspirer d'autres jeunes arbitres féminines «Il m'arrive de laisser l'arbitrage influencer ma manière de parler dans la vie ordinaire et de recadrer les gens de manière assez stricte, se marre la jeune femme, assise sur la terrasse du Stade de Varembé, proche d'où elle vit. J'ai énormément appris au sifflet, à appréhender des situations, comme calmer les tensions avant que ça ne dégénère. Et j'ai pris confiance en moi.» Également attaquante au FC Plan-les-Ouates (3e ligue), l'officielle discute, tente de faire comprendre au joueur qu'il a commis une faute avant de brandir son carton. «Mais je dois commencer à cartonner de plus en plus en montant dans les catégories, car le dialogue devient plus difficile qu'avec des enfants», explique la footballeuse. Avant l'Euro, Sara Gjergji a arbitré des matches d'influenceuses internationales afin de promouvoir la compétition en Suisse. Marie-Lou Dumauthioz/Tamedia Sara Gjergji veut susciter des vocations grâce à sa passion. «Je me mets à la place de ces pionnières du football qui étaient invisibles, moi je peux l'afficher sur les réseaux sociaux, mettre la lumière sur mon combat et c'est plus facile d'avoir du soutien, lâche la Romande. On le voit avec l'Euro féminin en Suisse, c'est normal pour les petites filles de jouer au foot. D'aller encourager les stars féminines au stade. Je n'ai que 21 ans, mais je n'avais aucun modèle. J'aimerais la même chose pour l'arbitrage: qu'on normalise le fait d'avoir des femmes au sifflet sans trouver cela exceptionnel. » Influenceuse pour Genève Tourisme Et la Genevoise est bien décidée à briser les clichés. «On a une image de l'arbitre stricte et intouchable, mais on reste des êtres humains, donc il n'y a pas de raisons que les femmes n'occupent pas cette fonction, souligne simplement la joueuse de PLO. Il faudrait davantage de femmes dans les commissions d'arbitrage pour changer les dynamiques dans la hiérarchie. Un équilibre hommes-femmes serait bénéfique pour le milieu.» En septembre dernier, un premier cours introductif réservé exclusivement aux jeunes arbitres féminines (13 à 20 ans) a eu lieu à Genève. «Apprendre entourée d'autres filles, ça va aider celles qui ont encore peur de se lancer», se réjouit Sara Gjergji, qui a récemment été invitée par Genève Tourisme pour arbitrer des matches d'influenceuses internationales afin de promouvoir l'Euro féminin. À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. «J'adore communiquer, faire des photos et des vidéos, donc je soutiens les démarches qui permettent de faire entendre la voix du foot féminin», ajoute l'arbitre de 21 ans. À l'Euro, Sara Gjergji a forcément les yeux rivés sur les arbitres, avec le rêve d'un jour être à leur place. «J'avance à mon rythme, sans pression, mais arbitrer au Camp Nou, dans le stade du FC Barcelone que j'admire, est dans un coin de ma tête.» Ses propos trahissent sa passion. Et son immense ambition. En lien avec l'Euro 2025 Newsletter «Euro 2025» Vous ne voulez rien rater de l'Euro? En vous inscrivant à cette newsletter, vous serez informé·e à temps des performances de l'équipe de Suisse et des grands moments de cette compétition. Autres newsletters Sylvain Bolt est journaliste à la rubrique sportive de 24 Heures, de la Tribune de Genève et du Matin Dimanche depuis 2019. Il couvre en particulier le ski alpin et le freeride, mais aussi le cyclisme et l'athlétisme. Plus d'infos @SylvainBolt Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

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