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On a passé une journée avec Patrick, « l'effaceur de pénis » du Tour de France
On a passé une journée avec Patrick, « l'effaceur de pénis » du Tour de France

L'Équipe

time5 days ago

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On a passé une journée avec Patrick, « l'effaceur de pénis » du Tour de France

À bord de sa camionnette, Patrick Dancoisne sillonne chaque matin la route de l'étape pour effacer les dessins obscènes et les messages politiques avant le passage du peloton. Surnommé « l'effaceur de pénis », ce vétéran du Tour de France s'est imposé comme une figure aussi discrète que culte au sein d'un gros dispositif logistique. « Arrête-toi là à droite » : Adrien, viens de repérer quelque chose. Patrick gare sa camionnette. Ils se saisissent d'un rouleau et d'un pot de peinture et c'est parti pour une séance de dessin. Chaque matin, la scène se répète une dizaine de fois ou plus, Patrick et Adrien sillonnent la route de l'étape pour y effacer des dessins obscènes, des slogans politiques et des messages marketing qui ne doivent pas apparaître à la télévision. « Ah, voilà l'effaceur », entend-on parfois sur le bord de la route du Tour de France 2025 à leur passage. Un motif revient : les sexes masculins dessinés à même l'asphalte. « Le dessin qu'on trouve le plus sur la route, c'est le sexe », raconte Patrick. « Je les transforme en hiboux, en lapins ou en papillons. Mais cette année, je fais beaucoup de lapins. » « Grâce à une bite, je suis devenu célèbre » Patrick Dancoisne Avec les années, Patrick, est devenu une figure populaire du Tour, lui qui a souhaité continuer l'aventure, à 65 ans. Sur le bord des routes, on le reconnaît et on l'interpelle régulièrement. « Mon surnom, c'est devenu l'effaceur de bites. Excusez-moi du terme, mais c'est devenu un peu ça. Il y a beaucoup de gens qui me demandent des autographes, ça me fait rigoler. Ça fait partie du jeu ». Messages politiques Lors de la 14e étape, entre Pau et Superbagnères (Haute-Garonne), Patrick a tour à tour pris une photo avec un enfant, été reconnu par un groupe de copains sur le bord de la route, et reçu un message d'une admiratrice sur son téléphone. « Ils sont tellement contents, peut-être, de voir une fois dans leur vie l'effaceur, théorise Patrick. Moi, je suis quand même content, excusez-moi du terme, mais grâce à une bite, je suis devenu célèbre. C'est la gaité du Tour. Les gens sont joyeux. Il y a un monde incroyable. » « Il faut rappeler que le Tour est vu dans le monde entier. Il doit rester propre, et surtout rester une fête » Tout n'est pas toujours aussi léger. Quand il s'agit d'effacer des messages politiques, la tension peut vite monter avec les personnes qui ont réalisé l'inscription sur le bord de la route. « On peut se faire agresser aussi. Comme tout à l'heure, on a vu que ça tournait un peu mal. Moi, je préfère ne pas répondre. J'efface ce qu'on m'a demandé d'effacer, et je fais comme si je n'entendais pas. Il faut rappeler que le Tour est vu dans le monde entier. Il doit rester propre, et surtout rester une fête. » Chaque année, les inscriptions reflètent l'actualité politique du moment. « Cette année, on a beaucoup de messages sur Israël et la Palestine. On les efface. Par contre, on garde tous les messages d'encouragement pour les coureurs, les messages d'amour, ou même les demandes en mariage, on en voit de temps en temps, et c'est très sympa. » Au coeur d'un dispositif de 80 personnes En chemin, Patrick et Adrien réajustent aussi des panneaux publicitaires, des banderoles de sponsors ou des éléments de signalétique mal positionnés. S'ils attirent la lumière sans le vouloir, ils ne sont qu'une petite partie d'un vaste dispositif. Tous deux travaillent pour l'entreprise prestataire Doublet, au sein d'une équipe de 80 personnes en charge de la logistique et de l'affichage sur le Tour. Ce sont eux qui installent chaque jour les banderoles publicitaires, les portiques d'arrivée, les signalétiques. Des hommes de l'ombre, essentiels à la tenue de la course, qui bossent souvent dans des conditions exigeantes liées à l'itinérance permanente sur le Tour. « On se lève très tôt le matin, on dort dans des bus-couchettes, mais attention : des super bus ! », raconte Patrick, enthousiaste. « Dans chaque ville arrivée, nous avons une "zone de vie" qui est installée pour nous. Il y a les toilettes, les douches, on a nos cuisiniers... Et on mange très, très bien. Je pensais qu'en allant au Tour, j'allais perdre du poids. Mais souvent, je reviens en ayant pris quelques kilos tellement on mange bien ! »

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